Si la plupart des couples se font une joie de partager le même toit et de poser leur carton dans leur nouveau cocon, d’autres préfèrent vivre séparément, chacun.e chez soi. C’est tout l’intérêt du célicouple : une relation amoureuse conjuguée aux avantages du célibat. Cette pratique compte de plus en plus de fidèles, surtout chez les plus de 40 ans. Fini les disputes autour du panier à linge et la sensation d’étouffer, les adeptes du célicouple partagent les mêmes sentiments puissants, mais pas les mêmes murs. Un bon compromis pour une idylle passionnée sans les inconvénients de la vie à deux. Pourquoi ne pas céder à cette tendance qui prône l’indépendance et qui rend les retrouvailles encore plus fougueuses ?
Qu’est-ce que le célicouple au juste ?
Avant, les couples étaient fiers de brandir les clés de leur premier logement commun. Ils avaient hâte de quitter leur quotidien solitaire pour franchir ce fameux cap du vivre ensemble et former un véritable foyer. Mais désormais, sillonner les annonces en quête du plus beau nid douillet n’est plus du tout une priorité. Au contraire, les couples chérissent leur indépendance et veulent conserver leur part de liberté, en restant dans leurs pénates attitrées. Et attention, ils ne le font pas par contrainte ou parce que leur dossier ne passe pas.
Aujourd’hui de plus en plus de partenaires décident de faire « maison à part » pour embrasser leur autonomie et garder un peu d’espace vital. Une pratique plus connue sous le nom de « célicouple ». Selon une étude de l’INED, deux millions de Français.es auraient déjà adhéré à cette formule « tout confort ». Cette tendance fait surtout l’unanimité chez les 45-65 ans, qui ne sont que 22 % à vouloir emménager avec leur moitié. À l’inverse, les 26-30 ans, eux, sont 68 % à vouloir se mettre en ménage.
Le terme « célicouple » peut semer la confusion. Même si ce cocktail linguistique mêle le mot célibataire et couple, il ne veut pas dire que la relation est légère ou sans profondeur. Les partenaires qui signent le « pacte du célicouple » vivent en aparté, mais ça ne les empêche pas de s’engager et de se promettre une éternelle fidélité. Le « célicouple » n’est pas un prétexte pour être volage ou utiliser l’autre comme un pantin. Il induit une distance « physique », mais pas émotionnelle, ni sentimentale.
« Être en célicouple, c’est engageant, ce n’est pas « je te vois quand ça me chante » et je ne m’investis pas dans la relation de couple », précise Elodie Chevalier, coach en amour au média Journal des Femmes
Le célicouple, la recette pour une relation épanouie ?
La vie à deux se traduit par des petits déjeuners au lit, des soirées Netflix and chill et des nuits dans des bras chauds, mais pas que. Elle réserve aussi son lot de désillusions. Parfois, la cohabitation se mue en zone sous haute tension. Il suffit d’une culotte qui traîne, d’un bol mal nettoyé ou d’une table laissée en vrac pour que les disputes éclatent et que les yeux se transforment en laser. Le célicouple ne garde que les côtés positifs du couple. Ce schéma conjugal, qui rafraîchit les mœurs, présente d’ailleurs de nombreux atouts. Plus de bagarre autour du programme TV ni de lassitude. En disant « oui » au célicouple, les deux partenaires prolongent l’étincelle du premier jour et protègent leur autonomie.
Le célicouple crée un « manque » plutôt sain. Au lieu de se croiser tous les jours et de s’habituer à la présence de l’autre, les partenaires se voient de temps en temps avec un enthousiasme débordant. Iels sont comme deux amant.e.s et non pas comme deux aimant.e.s. La vie à deux peut parfois donner cette impression de « manquer d’air ». Tout gravite autour du couple. Avec le célicouple, la relation est plus ventilée et moins enfermée. Les deux partenaires peuvent s’épanouir autrement que dans la main de leur bien aimé.
Iels ne sont pas sans cesse bras dessus, bras dessous, à épier ce que l’autre fait ou à jouer les glues humaines. Leurs cœurs battent à l’unisson, mais toute leur vie n’est pas rythmée au diapason. C’est tout le principe du célicouple, qui prône un amour intense, mais pas trop envahissant. Chacun.e est censé.e s’accomplir en dehors de sa vie sentimentale. Toutefois, si le célicouple est assez prometteur sur le papier, dans la réalité, il peut aussi laisser des cœurs en miettes et des têtes pleines de points d’interrogation.
Attention, le célicouple n’est pas à la portée de tous les coeurs
Si le célicouple immunise les âmes sœurs contre la routine et les querelles domestiques, il ne s’adresse pas à tous les profils. C’est surtout une bonne option pour les personnes qui ont déjà de grands enfants et qui souhaitent refaire leur vie sans renoncer à leur confort personnel. Le célicouple est également une issue lorsque les agendas ne sont pas du tout compatibles et que les modes de vie dénotent. En revanche, le célicouple peut aussi entraîner une certaine distance émotionnelle si les deux partenaires ne font pas le nécessaire et bâclent les rencontres. Pour les personnes qui aiment la stabilité et qui projettent de faire un enfant, le célicouple n’est peut-être pas l’idée du siècle.
Toutefois, le célicouple n’est pas forcément une situation durable. Il peut être amené à évoluer. C’est parfois une phase transitoire au début d’une relation, lorsque les deux partenaires ont encore besoin d’être « certain.e.s ». Or, faire l’expérience de la vie à deux est un peu un crash test. C’est là que les partenaires percent à jour les petits défauts de l’autre et ses fâcheuses habitudes. C’est là qu’iels voient si l’alchimie prend vraiment. Le célicouple est plutôt une pratique à destination des personnes qui ont déjà bâti leurs « grands projets » et qui veulent simplement couper la flamme en deux.
L’émergence du célicouple reflète les évolutions significatives de nos relations amoureuses. Cette nouvelle tendance nous invite à repenser la manière dont nous abordons l’amour et l’engagement, en mettant l’accent sur l’importance de l’indépendance et de la communication dans nos relations. Comme le dit la citation « il faut parfois se quitter, pour mieux se retrouver ».