Au début d’une relation, chaque milliseconde passée loin de l’autre s’apparente à une vraie épreuve de torture. Ce Roméo ou cette Juliette qui a kidnappé votre cœur vous colle à la peau dans tous les sens du terme. Ensemble, vous vous êtes fait la promesse de ne jamais vous séparer, même le temps d’une sortie. Mais attention, Cupidon nous glisse à l’oreillette que cette vie amoureuse en mode siamois peut rapidement virer à l’overdose. Contrairement à ce que l’on pense, indépendance et couple peuvent faire bon ménage. Bye-bye le love control, bonjour les virées entre ami.e.s !
Garder son indépendance en couple : une formule magique
Malgré des invitations en cascade, votre partenaire se résigne à rester au chaud dans vos bras. Les « on va boire un verre, tu viens ? » ou les « ça te dirait d’aller voir Lady Gaga en concert ?”, envoyés par des BFF (best friend forever) au taquet, n’y changent rien. L’effet ventouse est plus fort.
Certain.e.s ont sûrement pris la citation « ne faire qu’un avec l’autre” un peu trop à coeur. Résultat : la vie de couple se conjugue au « nous » invariable. Si dans les romances, les tourtereaux se la jouent inséparables en restant bras dessus bras dessous comme si du velcro était passé par-là, dans la vraie vie c’est différent. Jessica Byrnes, blogueuse américaine aux allures de docteure love, brisait le mythe du couple scellé à la glue au détour d’un billet repris par le Huffington Post. Selon ses dires, le bonheur dépendrait d’une seule équation : la liberté des partenaires à mener leur vie et leurs passions sans oublier le couple. Serait-ce là, la recette miracle d’un amour durable ?
Rester enfermé.e dans son couple, coincé.e entre frustrations, concessions et vieilles habitudes, c’est se saboter mutuellement. À trop abuser de l’osmose, l’autre devient une vulgaire copie de vous, perdant doucement cette petite étincelle qui vous faisait vriller. En prime, dialogues de sourds, silences de plomb et lassitude ambiante ne tardent pas à se joindre à la fête.
L’égoïsme partagé est donc une belle manière d’aérer sa relation. Dégainer le joker de l’indépendance dans son couple peut créer des remous et pourtant, c’est la voie d’accès royale vers une idylle raisonnable et équilibrée. D’ailleurs, c’est encore rare, mais 7 % des couples choisissent de vivre leur passion sans partager le même toit.
L’indépendance dans le couple : poser des limites
Lorsque la relation vient tout juste de naître, c’est l’extase totale. Les papillons dans le ventre, les palpitations, les mains moites… l’amour est réputé pour faire perdre la raison. Pourtant, cette euphorie du départ ne doit pas prendre le pas sur vos envies personnelles. Certes, aux premières dates, l’ambiance est au « tout beau, tout rose », mais c’est à cet instant précis que votre liberté peut vous filer entre les doigts.
Ça commence par un simple match de foot regardé en amoureux.ses puis ça se termine sur des bière-pongs entre supporters à porter des maillots floqués bleu, blanc, rouge. On est loin du scénario à la Roméo et Juliette. Alors, pour éviter que l’égo de votre partenaire ne prenne toute la place et étouffe votre vraie nature, favorisez l’échange. Posez-vous autour d’une table, puis exposez clairement votre ressenti. Le but n’est pas de frustrer l’autre, ni de tomber dans un procès à domicile, mais de le.a convaincre d’adhérer à cette indépendance partagée du couple. Rien de mieux qu’un petit brainstorming pour repartir du bon pied. Dans la plupart des cas, cette partie se déroule sans heurts.
En revanche, si votre partenaire vous retient en otage avec des phrases culpabilisantes telles que « tu vas m’abandonner ?” ou « t’as quelqu’un d’autre, c’est ça ?”, c’est peut-être le signe d’une dépendance affective déjà bien installée. Et là, le jeu se corse. Ces personnes effrayées par la solitude méritent un comportement moins brutal. Il peut s’agir de micro-séparation oscillant entre 15 et 20 minutes, le temps d’aller faire les courses par exemple.
Savoir se reconnecter à ses hobbies
En janvier 2022, les aficionados des applis de rencontre misaient tout sur les hobbys dates, des rendez-vous galants organisés autour des passions communes. Certes, s’adonner à une séance de peinture scelle la complicité du couple. Il en va de même pour les parties de pétanque dans le Sud, entre deux selfies. En revanche, même si vous suivez à la lettre le « qui se ressemble s’assemble”, les hobbies en solo ont aussi le droit d’exister.
Ce n’est pas un crime si vous préférez les mots fléchés et lui/elle les sudokus au contraire. C’est une occasion supplémentaire pour cultiver son indépendance dans le couple. En plus de désencombrer l’esprit, les hobbies sont un merveilleux prétexte pour se retrouver en tête-à-tête avec soi-même.
Vous pouvez aussi parfaitement exercer votre passe-temps côte à côte, sans pour autant empiéter sur l’espace personnel de l’autre ou enchaîner les intrusions. Vous tricotez, tandis que lui/elle geek sur sa console ? C’est que vous êtes sur la bonne voie. La loi du « une salle, deux ambiances” fait des miracles sur le couple. Exit les repas du soir à se regarder dans le blanc des yeux, vous aurez enfin de quoi papoter dignement.
Garder le contact avec ses proches
Être en couple et se sentir affreusement seul.e, c’est possible, surtout si vous laissez vos conversations avec vos proches prendre la poussière dans votre téléphone. Devenir un as des vus sans réponses, abandonner les appels dominicaux avec maman, mettre le groupe Messenger « besties » en sourdine… le couple peut rapidement se transformer en prison.
Une étude de l’université britannique d’Oxford révélée par la BBC explique que se mettre en couple nous ferait perdre en moyenne deux ami.e.s proches. Mais où sont passé.e.s ces pyjamas parties et ces défilés improvisés dans les cabines d’essayage ? Où sont ces tendres repas de famille avec notre adorable oncle beauf et notre tante bavarde ? Si les vieux souvenirs remontent en surface, c’est qu’il est temps de repartir à la conquête de ces relations, perdues en chemin.
Que ce soit de simples textos, des messages vocaux, des FaceTime ou encore mieux, des retrouvailles en chair et en os, ce lien est vital pour votre santé mentale. Oui, rester 30 minutes au téléphone avec votre jeune frère diplômé ou discuté pendant 3 heures avec votre amie d’enfance, c’est chérir son indépendance dans le couple.
Retrouver les joies de la solitude
La solitude, c’est bon pour le moral ! Vous l’ignorez peut-être, mais faire de votre partenaire une priorité absolue est un réflexe toxique, au même titre que la domination excessive, l’idéalisation ou la comparaison. Si vous avez presque oublié la saveur d’une simple balade bercée par le chant des oiseaux ou d’un café avec un bouquin alléchant, c’est que la solitude « saine » vous échappe.
Distillée à juste dose au sein du couple, la solitude peut s’avérer très révélatrice. Elle permet de tisser un dialogue intérieur puissant et de se recentrer sur l’essentiel. Cet entre-deux avec soi est très réparateur. Se poser sur un banc à admirer la nature dans le calme, s’engouffrer dans un musée passionnant à l’improviste… inutile de partir en road trip à l’autre bout de la terre pour faire la paix avec soi-même. L’indépendance dans le couple est plus facile d’accès que vous ne le croyez.
L’option radicale : ne pas vivre sous le même toit
En 2023, partager son foyer avec l’autre est passé de mode. La tendance est désormais aux célicouples : des couples qui s’aiment à la folie, mais qui font le choix de ne pas cohabiter. Ces anticonformistes du love game qui font rougir les traditions comptent de plus en plus de fidèles. Selon les chiffres de l’INED, 1 adulte sur 3 vivrait seul.e, sans être célibataire.
Avec la devise « se séparer pour mieux se retrouver » en guise d’emblème, ces lovers d’un nouveau genre apprivoisent l’indépendance du couple de façon royale. Loin d’être une vulgaire phase de « test », ce mode de vie conjugal est une ode au bien-être des deux moitiés. En plus de réduire le risque des scènes de ménage, le célicouple renouvelle constamment la flamme. Cette passion qui se vit au jour le jour est un pari osé, mais « qui ne tente rien a rien”, n’est-ce pas ?
L’indépendance dans le couple est tellement importante qu’en 1999, l’auteure Cheryl Jarvis donnait naissance au concept étonnant du « mariage sabbatique ». Des femmes qui disent « oui » à leurs rêves et « non » à la charge mentale du foyer.