Gentil.le, attentionné.e, drôle. Votre partenaire était parfait.e, l’amour de votre vie même. Vous en étiez persuadé.e. Mais vous avez découvert le pot aux roses : il.elle prévoyait de mettre le nom de ce.tte candidat.e que vous haïssez, dans l’urne lors de la prochaine élection présidentielle. Quelles conséquences a la politique sur nos histoires d’amour et de fesses ? L’Ifop s’est posé la question.
Même positionnement politique : la recette du grand amour
À la question « Nos amours sont-ils impactés par nos positionnements politiques ? », la réponse est clairement oui. Dans un sondage réalisé pour le site de rencontre Gleeden publié le 5 avril dernier, l’Ifop révèle que la politique a un poids considérable sur la vie des couples.
Plus d’un.e Français.e sur deux refuserait de nouer une relation, qu’elle soit sentimentale ou sexuelle, avec quelqu’un d’un bord politique différent. Une tendance qui se renforce encore plus chez les plus jeunes. En effet, parmi les 18-24 ans, 50 % iraient jusqu’à refuser un rapport avec quelqu’un qui leur plait, si ses convictions ne sont pas les mêmes que les leurs. Un chiffre qui diminue avec l’âge, pour tomber à 17 % chez les 35 ans et plus.
Si la politique a visiblement une importance non négligeable dans la phase de séduction, elle demeure aussi un sujet majeur tout au long de la relation. 48 % des personnes interrogées dans le sondage de l’Ifop déclarent qu’elles évitent d’aborder le sujet pour ne pas créer de tensions dans leur ménage.
Et quand, malheureusement, les opinions idéologiques s’échappent et viennent s’immiscer dans la vie du couple, cela peut même aller jusqu’à la rupture, surtout chez les plus jeunes d’entre nous. Pour éviter cet obstacle, 69 % ont tout simplement le même positionnement idéologique que leur compagnon/compagne.
Sur le marché du cœur, l’extrême droite n’a pas la côte
Si les Français.es devaient pointer du doigt un tue-l’amour en ces temps d’élection présidentielle, ce serait probablement d’être d’extrême droite. Plus précisément, les soutiens d’Eric Zemmour seraient particulièrement marginalisés. 64 % des personnes interrogées affirment qu’elles refuseraient tout rapport sexuel avec eux. Un chiffre qui monte même à 70 % quand on s’intéresse uniquement aux femmes. Et pour cause, ses électeur.rice.s sont considéré.e.s pour l’opinion publique comme infidèles, difficiles à présenter aux proches, misogynes et (cerise sur le gâteau) homophobes. Une bonne tartine de red flags que la plupart préfèrent éviter. Ce que l’on peut comprendre.
En vérité, l’enquête montre que même si Zemmour reste vainqueur en non-popularité sur le marché du coeur, tous les partis politiques essuient leur lot de rejet. Ainsi, voter Jean-Luc Mélenchon est rédhibitoire pour 47 % des Français.es. Yannick Jadot et l’actuel Président de la République, Emmanuel Macron, ne sont pas non plus des bourreaux des coeurs puisqu’ils constituent un no go amoureux pour, respectivement, 42 % et 39 % des personnes interrogées.
Dating & politique : gare au wokefishing
Comment arriver à ses fins quand on a des opinions politiques assez peu séduisantes ? Tout simplement en pratiquant ce que l’on appelle le wokefishing. Concrètement, cela revient à feindre une opinion totalement différente de la sienne (coucou le red flags). Ainsi, près d’un homme sur quatre (contre 15 % des femmes) déclare avoir déjà caché ses opinions politiques pour séduire quelqu’un. 6 % des hommes disent même s’être déjà fait passer pour « quelqu’un de plus progressiste (exemple : féministe, LGBTfriendly, antiraciste, écologiste…) » que ce qu’ils sont.
La pratique n’est cependant pas une spécificité de la droite puisqu’exactement la même proportion d’interrogé.e.s (16 % des hommes et 6 % des femmes) déclare s’être faite passer pour quelqu’un de plus conservateur dans le but de séduire.
Sur ce, on souhaite bonne chance aux personnes qui ont prévu des rencards en cette période de présidentielle. Et pour les couples installés, dont les idéologies politiques divergent, rappelez-vous : faites l’amour pas la guerre.