Ah l’amour… Les couples se font et se défont. Mais quel est donc LE secret pour faire durer son couple ? Être attentionné.e, démontrer son affection, prendre soin de son/sa partenaire… certes ça compte, mais s’il y avait autre chose ? Selon une étude de l’université de Stony Brook menée par le psychologue Arthur Aron, l’amour c’est aussi une histoire d’alchimie, de connexion biologique dans le cerveau.
La connexion à l’autre est bien réelle
L’amour n’est pas que physique, il est chimique aussi. Les secrets pour qu’un couple dure ne s’arrêteraient en effet pas qu’aux gestes affectueux (câlins, mots doux, sexualité épanouie selon nos envies, partages, etc.), ils vont bien au-delà de ce qui parait évident. Bien sûr toutes ces petites attentions comptent beaucoup, mais ça ne fait pas tout. La réponse pourrait bien se cacher dans notre cerveau…
C’est ce que révèle une étude menée par le psychologue américain Arthur Aron et des chercheurs de l’université de Stony Brook (États-Unis). Ces scientifiques ont examiné les corrélats neuronaux de l’amour romantique intense à long terme. Résultat : l’amour commence par l’attachement à l’autre. L’hormone qui se multiplie et qui crée l’amour, c’est l’ocytocine. Aussi appelée « hormone de l’attachement ». Le réseau neuronal s’active ainsi dans trois parties du cerveau : le cortex insulaire qui définit le besoin de l’autre ; le cortex cingulaire qui fait ressentir pleinement les émotions ; le pallidum qui dirige les actions vers un but précis.
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont découvert que des couples de plus de 20 ans qui s’aiment encore ont cette hormone qui est très présente. Des photos de leur conjoint.e de long terme, d’une connaissance familière, d’un.e ami.e proche de longue date, puis d’une personne plus éloignée ont été montrées aux divers partenaires. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF), les chercheurs ont constaté que lors de la visualisation de leur conjoint.e de long terme, deux réseaux neuronaux se connectaient dans le cerveau de l’autre partenaire.
L’amour au coeur de l’activité cérébrale
Moralité, le réseau neuronal de l’attachement serait un des ingrédients de base d’un amour sur le long terme puisqu’il associe trois régions cérébrales. Des manifestations propres aux résultats sur l’intensité d’un début d’amour romantique dans deux zones du cerveau telles que l’aire tegmentale ventrale (VTA – ventral tegmental area, en anglais) et le striatum dorsal, tous deux riches en dopamine ont été trouvées par les chercheurs. Selon ces derniers l’intensité de l’amour serait donc principalement entretenue par les phénomènes de récompense, de l’attachement et de connexion avec l’autre, engendrés par différentes zones du cerveau.
En d’autres termes, tout ceci permet de ressentir toujours l’amour du premier jour, sans se lasser. Cela instaure la passion pour son/sa partenaire même chez des personnes en couple depuis des années. D’autant que le scientifique américain de l’université de Princeton (États-Unis), Uri Hasson, confirme l’hypothèse que deux cerveaux peuvent être connectés.
Être en parfaite harmonie intellectuelle avec quelqu’un, c’est donc possible. L’expression « Les grands esprits se rencontrent » ne serait pas si anodine que ça finalement. Selon Uri Hasson, deux cerveaux peuvent prédire ce que pense l’autre et permettrent ainsi à deux personnes amoureuses de se comprendre spontanément. Une connexion cérébrale très forte qui se renforcerait d’autant plus avec le temps en couple. « Nous sommes sur la même longueur d’onde » prend pleinement son sens…
Mais qu’est-ce qui explique que cette connexion s’active chez certains couples, et d’autres pas ?
Il faut s’intéresser au campagnol des prairies, un petit mammifère d’Amérique du Nord. Ce dernier ne forme en effet plus qu’un avec l’élu.e de son coeur une fois qu’iels se rencontrent. Il va naturellement rester fidèle, amoureux et se blottir contre son/sa partenaire à vie.
Ce mammifère a un taux d’ocytocine très développé. Un neuropeptide si présent dans son cerveau et dans son sang qu’il suffit à créer un lien éternel avec celui/celle qui fait battre leur coeur. Serge Stoléru, médecin, psychiatre et chercheur à l’INSERM témoignait en mars 2019 dans La Vie :
« C’est un peu comme l’effet du rouge à lèvres, du fard et du fond de teint, mais ici, au lieu d’un maquillage externe appliqué sur le visage, l’ocytocine agit comme si elle rehaussait, à l’intérieur de l’esprit de l’homme, la beauté de la femme qu’il aime. »
Les chercheurs de Stony Brook ont également souligné l’implication du système de conscience de soi, établi par l’insula médiane et le cortex cingulaire antérieur, qui joue sur le sentiment amoureux. Selon Arthur Aron : « Quand vous pensez à quelqu’un de très proche, les mêmes zones s’activent dans votre cerveau que lorsque vous pensez à vous-même. L’autre devient comme une part de vous-même et une connexion se crée alors ».
L’espièglerie un des secrets de la longévité d’un couple
Rester un.e enfant dans sa tête ; voilà une idée à laquelle personne n’avait pensé pour faire durer son couple. Selon des scientifiques de l’université Martin Luther de Halle-Wittenberg en Allemagne, être joueur.se et taquin.e permettrait pourtant de mettre de la légèreté dans le quotidien et d’éviter de tomber dans la monotonie.
Se taquiner permet de rigoler et de dialoguer en même temps. Une pierre deux coups. En prime, l’espièglerie permet de dédramatiser et de s’amuser de situation parfois anxiogène. Être taquin.e, sans méchanceté bien sûr, permettrait ainsi au couple de lier des connexions encore plus fortes et propres à leur relation.
« Les comportements ludiques tels que surprendre le partenaire, raconter et rejouer des expériences communes avec le partenaire, ou former conjointement de nouvelles expériences contribuent souvent au bonheur et à la longévité des relations. (…) C’est une variable qui permet aux gens de cadrer ou recadrer les situations de manière à ce qu’elles les vivent comme distrayantes, stimulantes intellectuellement et/ou personnellement intéressantes », justifie Kay Brauer, un des chercheurs.
Vous en savez désormais plus sur les secrets de la longévité d’un couple. Nous vous souhaitons tout le bonheur du monde !