Dans votre couple, on vous reproche souvent d’en faire trop. Vous sentez même que c’est à vous de porter toute cette fameuse « charge mentale » face à votre partenaire. Pourtant, il a toujours l’air de vouloir aider avec la fameuse phrase : « J’allais le faire chérie ! ».
La dessinatrice féministe Emma Clit a mis en lumière ces diverses stratégies d’évitement des tâches domestiques, typiques chez les hommes cis hétéro. On appelle ces hommes des « slackers ». On vous explique comment les détecter dans votre couple.
Le slacker ou le fainéant stratégique
« Ah, tu as déjà tout fait ? Mais j’allais le faire, tu sais ! » Cette phrase vous dit quelque chose ? Vous sentez que votre charge mentale va vous faire exploser ? Vous pourriez bien être accompagné.e d’un « slacker ». Le mot signifie « fainéant » en anglais. À la base, le terme « slacker » correspond à ceux qui échappaient au service militaire. Mais aujourd’hui, le slacker est quelqu’un qui se débrouille toujours pour éviter de réaliser une corvée à la maison. Dans les couples cisgenres et hétérosexuels, le phénomène pullule, et en particulier chez l’homme. Plus de la moitié des Françaises (57 %) estiment en faire plus à la maison que leurs partenaires, selon un sondage publié par l’Ifop en avril 2022.
La dessinatrice féministe Emma Clit a mis en lumière les stratégies d’évitement de responsabilité, typiques chez les hommes cis hétéro. Sa bande dessinée « Ca se met où ? » est disponible en ligne sur son blog. Afin de déterminer l’origine des « slackers », Emma est partie d’un postulat développé dans le livre « Libérées ! » de la journaliste et romancière Titiou Lecoq. La bédéaste s’est aussi appuyée sur les travaux de la chercheuse et écrivaine américaine Francine Deutch.
Cette dernière a observé plusieurs familles pendant un an sur ces questions. Elle a découvert que dans ces couples, les hommes ne se battent pas pour prendre leur part aux tâches ménagères. Mais aujourd’hui, ils ne se risqueraient pas à la dire ouvertement. En effet, ce n’est plus vraiment acceptable dans notre société. On ne peut plus être fier de ne rien faire à la maison. Ainsi, pour continuer à résister, ces hommes développent des stratégies, parfois de manière inconsciente.
La résistance passive et autres techniques de slacker
Pour détecter les comportements abusifs d’un slacker chez soi, il y a quelques signes qui ne trompent pas. La dessinatrice nous a concocté une petite liste. En premier lieu, le résistant de l’hygiène de vie commune aura tendance à élaborer une « résistance passive » pour repousser au maximum son activité. Il assure premièrement à sa compagne qu’il fera la tâche demandée. « Oui oui, je vais acheter des goûters pour les enfants ce soir ! ». Le lendemain, il dit la même chose. Jusqu’à ce que son manque d’action mène à un problème. Les enfants n’ont pas de goûter pour demain. Au dernier moment, la mère va alors en acheter, et l’homme répond alors « j’allais justement le faire ! ». Typique.
Autre exemple : le « zèle excessif ». Cela correspond au moment où il va passer beaucoup trop de temps sur une même action. Il n’a donc plus le temps de faire le reste de ses tâches ménagères. Le slacker peut montrer sa mauvaise humeur lorsqu’il réalise sa tâche domestique. Il fait les choses, mais en se plaignant ou en soupirant lourdement. Ou encore, il fera les choses, mais très mal, par incompétence (plier le linge mais en boule, ou cuisiner des pâtes sans goût par exemple). Puis la dessinatrice ajoute à sa liste le manque d’autonomie du partenaire « slacker ». C’est simple, pour n’importe quelle tâche, il demande de l’aide : « où se rangent les couteaux ? ».
Une résistance inconsciente ?
Toutefois, il arrive que ces résistances « masculines » soient inconscientes. Alors, pouvons-nous remettre la culpabilité sur le patriarcat ? Auprès du Huffpost, la dessinatrice a insisté sur le fait que les non-actions du slacker n’étaient pas toujours volontaires :
« C’est ce qu’on appelle le renforcement négatif. C’est-à-dire quand quelqu’un voit que ne pas participer aux tâches n’entraîne pas de conséquence, alors il va continuer à ne rien faire. Dans la bande dessinée, Jean-Martin se dit que s’il « traîne à faire les tâches, elles se font toutes seules », donc il traîne à faire les tâches », précise Emma Clit
Mais le slacker n’est pas sans espoir. En répartissant ensemble les tâches, et grâce à une bonne communication de couple, il est possible d’égaliser un peu plus la charge mentale dans le foyer.
Et vous, vous pensez que vous vivez avec un slacker ? Vous n’en êtes pas certain.e ? Venez en discuter avec nos lecteur.rice.s sur notre forum. Dans le coin Sexualité, Vie de Couple, on parle de tout, sans tabou !