Toutes les histoires à l’eau de rose ne se finissent pas sur un « happy end » comme dans les contes Disney. De nos jours, les idylles éternelles se raréfient. Infidélité, manque de dialogue, désaccords sur les projets de vie… les relations amoureuses ont aussi une date limite. Lorsque les papillons battent de l’aile et que la flamme n’est plus que poussière, le couple vit ses dernières heures. Parfois, la romance se conclut lâchement à travers une notification fatale ou alors elle se fissure les yeux dans les yeux. Le tête-à-tête romantique du premier jour se mue alors en un face-à-face douloureux. La plateforme Preply, spécialisée dans l’apprentissage des langues étrangères, a analysé comment s’écrivait cet ultime chapitre, au crépuscule des sentiments. En termes de rupture amoureuse, les Français.es font une légère entorse à leur réputation romantique. Parce que oui, il y a l’art et la manière de rompre.
Une étude édifiante sur la rupture amoureuse des Français
Si la rupture amoureuse provoque une souffrance commune à de nombreux cœurs et des symptômes universels qui transcendent les frontières, la manière de rompre, elle, varie d’un couple à un autre. Certain.e.s se disent adieu frontalement, après une conversation finale plus ou moins houleuse tandis que d’autres préfèrent se cacher derrière leurs écrans et casser l’union en un revers de pouce. Il y a aussi ces personnes un brin masochistes, qui ne donnent plus signe de vie du jour au lendemain, laissant leur moitié le cœur sans dessus dessous et l’esprit en déroute. Il y en a également qui font cette annonce déchirante par l’intermédiaire d’un.e proche et qui fuient cette confrontation, pourtant nécessaire.
La plateforme Preply s’est immiscée dans l’intimité des couples français en pleine dissolution. Elle s’est penchée sur les moyens les plus courants de rompre avec quelqu’un. Pour mener à bien cette enquête conjugale, elle a interrogé 1500 personnes en France sur leur mode opératoire à l’aube de la séparation et les phrases utilisées pendant ces déboires sentimentaux. Si dans les comédies romantiques, la rupture amoureuse est presque aussi poétique que la rencontre, chez les Français.es, c’est un peu moins éloquent. Visiblement, Cupidon devrait fournir un PDF avec un mode d’emploi pour rompre décemment lorsqu’il tire sa flèche…
Comment les Français.es mettent-iels fin à leur idylle ?
Malgré l’essor des nouvelles technologies et la présence envahissante du téléphone au sein du couple, 51,3 % des Français.es déclarent se quitter en face à face. Les regards, destitués de cette petite étincelle du début, se croisent difficilement et restent braqués vers le bas. Le date galant qui a enclenché la relation se transforme en un duel redoutable. Toutefois, pour 33 % des répondant.e.s, c’est la façon la plus respectueuse et claire de rompre. Mais pour d’autres, ce rendez-vous « physique » relève de l’impossible. Alors quand le couple est en phase terminale, 21,2 % des Français.es fuient la réalité et larguent les cœurs dans le micro de leur téléphone. Cet appel audio est un peu la solution de facilité pour abréger cette rude étape. Mais ce n’est pas la tactique la plus « fugitive ».
D’après ce portrait-robot de la rupture amoureuse des Français.es, 18,9 % des répondant.e.s envoient leur « sayonara » par textos et se calfeutrent derrière une couverture de pixels. Leur déclaration d’adieu tient dans une petite bulle de texte. Elle est à des années-lumière des tirades shakespeariennes et s’avère assez « dégonflée ». Cependant, il est possible de faire pire. 9,7 % des sondé.e.s font une incursion dans les DM Insta ou la boîte Snapchat pour tirer leur révérence. Un désamour 2.0 qui se traduit surtout chez la génération Z.
La rupture amoureuse des Français.es est polymorphe. Par courrier comme au bon vieux temps ou par mail de façon formelle, avec le renfort d’un.e ami.e commun.e ou en visioconférence… À chacun.e sa méthodologie. Cependant, force est de constater que ces mesdames sont plus courageuses que leurs homologues. Elles ne se défilent pas une fois la relation avortée. 55 % d’entre elles ont rompu avec quelqu’un en face à face, contre seulement 46 % des hommes.
Quelles sont les phrases qui reviennent le plus ?
Si certains Don Juan usent de disquettes pour attraper les cœurs, d’autres se servent de phrases « bateau » pour éteindre la flamme et se décrocher de leur prétendue âme sœur. Selon ce diagnostic de la rupture amoureuse chez les Français.es, beaucoup se servent de tournures « toutes faites » pour en finir. Le fameux « il faut qu’on parle » est le refrain le plus plébiscité. Au total, 21,3 % s’en servent pour amorcer cette discussion difficile. Généralement, la personne en face sait qu’il se présage quelque chose de mauvais et redoute un peu plus cette entrevue qui provoque de l’urticaire et des sueurs froides.
Autre phrase « cliché » qui ressort en boucle dans la bouche de 18,9 % des Français.es « nous ne sommes pas faits l’un.e pour l’autre ». 18 % sont aussi partisan.e.s d’une autre alternative tout aussi irritable : « c’est mieux comme ça ». En revanche, 17 % des répondant.e.s se montrent plus radicaux.les en avouant honnêtement « je ne t’aime plus ». À travers les autres phrases qui ferment une bonne fois pour toutes la parenthèse de la relation, les répondant.e/s ont tendance à rejeter la faute sur elleux. « Tu mérites mieux », « ce n’est pas toi, c’est moi », « tu es trop bien pour moi »… les Français.es semblent avoir semé leur égo en même temps que leur sentiment.
Voici les façons les plus saines de rompre
Ce tour d’horizon de la rupture amoureuse chez les Français.es délivre de précieux enseignements sur cette étape, qui précède le deuil de l’être aimé. Une séparation réduit le cœur en miettes, coupe l’appétit et dilapide la joie. Alors mieux vaut ne pas rajouter une couche de souffrance par-dessus avec une rupture mal amenée. Pour rompre à l’amiable, sans heurts ni détour, mieux vaut avoir un dialogue franc avec l’autre et éviter les propos ambigus qui pourraient maintenir l’espoir inutilement.
Pour 39,4 % des répondant.e.s, cette discussion doit se faire dans le calme, entre deux adultes responsables et réfléchis. Le but n’est pas de se déclarer la guerre ou de faire un procès en direct à l’autre, mais de comprendre pourquoi la relation s’arrête. Pour 30 % des sondé.e.s, il est également essentiel de choisir le bon moment et de ne pas faire cette annonce au milieu du supermarché.
Cette enquête, qui brosse les tenants et aboutissants de la rupture amoureuse chez les Français.es, prouve qu’il n’y a pas une manière type de se séparer. En revanche, il faut savoir faire preuve de tact et de courtoisie pour mieux digérer cette épreuve déchirante.