Alors que nous nous apprêtons à sortir les décorations d’Halloween, une nouvelle tendance amoureuse nous incite pourtant à nous débarrasser de nos fantômes. De l’anglais « cobweb » signifiant « toile d’araignée », le cobwebbing consiste à faire précisément table rase de notre passé romantique pour mieux imaginer le futur. Présentation de cette nouvelle tendance relationnelle.
Le passé comme boulet
Le cobwebbing a un objectif : nous délester des relations qui nous empêchent d’aller de l’avant. Combien, parmi nous, continuent d’avoir cette régulière mélancolie à l’idée d’un.e certain.e ex ? Sans parler de ces crushes desquel.le.s nous continuons de nourrir l’espoir d’un SMS inattendu… Bien que ces mécanismes soient normaux et courants, ils n’en sont pas moins néfastes pour notre bien-être.
En nous rattachant à un passé révolu, nous sabotons en effet notre capacité à vivre dans le présent et à nous projeter dans le futur. Nous sommes hanté.e.s par des relations et il nous est difficile de tourner la page. S’immisçant parmi les nouveaux concepts sentimentaux, le cobwebbing est une réponse au « haunting ». Cette attitude consiste à rappeler notre existence à nos ex par le biais des réseaux sociaux… sans jamais directement prendre contact ! Ici pas de ça, au contraire, on ferme la porte et on jette la clé.
Et si l’amour joue un rôle majeur dans nos vies, nos expérimentons évidemment une myriade d’échanges de natures diverses. Alors que cette tendance semble s’adresser davantage aux histoires romantiques, elle est également recommandée pour des amitiés qui nous ralentissent ou des contentieux familiaux qui bouchent notre horizon.
Exorciser votre présent
En faisant le tri dans vos vieux amours et vos coups de cœur expirés, vous libérez votre esprit. Le cobwebbing vous permet de relâcher les histoires qui ne vous servent plus. Vous avez appris de celles-ci et maintenant vous pouvez aller de l’avant. En ne gardant que le positif, vous faites de la place pour des romances neuves.
Caroline West, docteure et experte en relations amoureuses et sexualité pour la plateforme de rencontres Bumble, explique : « S’accrocher à des relations passées – qu’il s’agisse de numéros de téléphone, de messages ou même d’un vieux t-shirt – peut vous empêcher de sortir avec quelqu’un, car vous n’êtes pas concentré.e sur le présent ». De la même façon dont vous époussetteriez les toiles d’araignées dans les coins des murs, séparez-vous donc des photos de votre ex qui trônent dans votre salon.
Allez de l’avant à votre rythme
Si la théorie du cobwebbing charme, la pratique peut s’avérer plus complexe. Faire abstraction d’un passé marquant – voire parfois traumatisant – n’est pas si simple. Dans ce sens, la sexologue et thérapeute Ness Cooper appuie : « Cela peut s’avérer un peu plus délicat que de simplement enlever des toiles d’araignées ». On peut vouloir passer à autre chose sans pour autant vivre sereinement le déchirement.
Lorsqu’il arrive que la bonne volonté soit un outil majeur pour passer à autre chose, certaines passions nous collent à la peau. Dans ce cas, des aides psychologiques existent et vous êtes légitime de les demander. Le recours à des thérapies diverses ou à des groupes de parole s’est avéré être un réel levier concernant le deuil post-rupture. Fixez-vous des objectifs, travaillez à vous y tenir. « Cela vous permettra de vous projeter et vous procurera un sentiment d’autonomie et de confiance », ajoute Ness Cooper.
Nouveau mot à ajouter au lexique relationnel, le cobwebbing nous invite ainsi à nous renouveler. Cette tendance amoureuse propose que nous posions nos bagages emplis de souvenirs et que nous acceptions enfin de les laisser derrière. Pour Halloween, ouvrons alors les rideaux et laissons entrer la lumière. Les seuls fantômes qui nous intéressent dorénavant sont ceux qui distribuent des bonbons.