23 % des jeunes estiment que les femmes « prennent du plaisir à être forcées »

Il y a peu, nous prenions connaissance des résultats de l’enquête menée en 2 temps (entre 2015 et 2021) par l’association « Mémoire traumatique et victimologie« . Si certains chiffres restent (très) alarmants, on constate tout de même que les Français.es sont de mieux en mieux informé.e.s à propos de la culture du viol. Et de plus en plus capables de considérer qu’un certain nombre de situations sont des viols. On vous en dit plus.

L’épineuse question du consentement

Pour 92 % des sondé.e.s, forcer une personne à avoir un rapport sexuel alors qu’elle refuse et ne se laisse pas faire est un viol. Mais, pour 6 %, il s’agit d’une agression sexuelle et non d’un viol. Une dizaine de situations comme celle-ci ont été soumises aux jugements des participant.e.s qui devaient décider ou non s’il s’agissait pour eux.elles, d’un viol.

On retrouve notamment : avoir un rapport sexuel avec une personne en état d’ébriété, droguée ou endormie et incapable d’exprimer son consentement. Avoir un rapport sexuel avec une personne qui dit clairement être non consentante, mais qui cède lorsqu’on la force. Ou encore, réaliser un acte de pénétration avec le doigt alors que la personne est en état d’ébriété et incapable d’exprimer son consentement.

Fort heureusement, la grande majorité des Français.es sondé.e.s considèrent que chacune de ces situations correspond à un viol. En revanche, ils ne sont que 44 % à associer le viol à toutes ces situations. Au graphique suivant, on remarque que les connaissances des Français.es progressent sur un certain nombre de comportements considérés comme des viols. Même si certains ne sont pas perçus comme tels par nombre d’entre nous.

Fait (très) inquiétant : 1 sondé.e sur 5 ne considère pas le fait de forcer son.sa conjoint.e à avoir un rapport sexuel comme un viol. Nous expliquions récemment à quel point le consentement au sein du couple est primordial. Il est souvent perçu comme très trouble par le conjoint masculin, dans les couples hétérosexuels.

D’ailleurs, toujours selon l’étude, si la majorité des hommes identifie ces comportements comme des viols, leurs connaissances sont toujours plus légères que celles des femmes. Pour exemple : 87 % des hommes considèrent qu’avoir un rapport sexuel avec une personne en état d’ébriété, droguée ou endormie et incapable d’exprimer son consentement n’est pas un viol. Les femmes sont 94 % à penser le contraire.

Stéréotypes & pornographie

Plus préoccupant encore, ce sont les jeunes de 18 à 24 ans qui qualifient le moins ces situations de viols. L’étude avance que leur perception et leur utilisation des contenus pornographiques pourraient être liées. En effet, 1 jeune sur 3 estime que c’est un moyen comme un autre de parfaire son éducation sexuelle. Fait dommageable lorsqu’on comprend à quel point les films pour adultes sont loin de ressembler à ce que nous vivons dans la vraie vie.

En ces temps polémiques à ce sujet, on apprend également que la majorité des sondé.e.s ne considère pas les attouchements sexuels comme des agressions sexuelles. Il.elle.s les assimilent directement à un viol. Nul doute que la libération de la parole y est pour quelque chose. En revanche, les stéréotypes à propos du viol restent très répandus, mais sont en nette régression comparés aux enquêtes menées depuis 2015.

Pour 29 % des sondé.e.s (23 % chez les 18-24 ans), une femme prend encore du plaisir à être forcée durant une relation sexuelle. De même, 11 % des sondé.e.s pensent qu’une femme qui dit « non » veut en fait dire « oui ». On retrouve également une disparité en termes de ressenti face à une situation intime. 69 % des sondé.e.s (hommes et femmes confondus), sont d’accord pour dire que de nombreux événements sont ressentis comme violents par les femmes alors qu’ils ne le sont pas pour les hommes.

D’où l’importance primordiale du consentement, que l’acte sexuel se passe au sein d’un couple ou entre deux « étranger.ère.s ». Un manque d’éducation qui semble être relié à un stéréotype toujours très ancré : 1/3 des Français.es considèrent encore qu’avoir une attitude provocante, accepter d’aller seule chez un.e inconnu.e, flirter avec la personne ou avoir une attitude séductrice « excuseraient » le.a violeur.se.

Sensibiliser & éduquer pour mieux éradiquer la culture du viol

Enfin, la dernière partie de l’étude ouvre sur des pistes à sensiblement améliorer. Parmi lesquelles le manque d’informations sur les moyens mis à notre disposition après avoir subi un viol ou une agression sexuelle. Malgré le buzz provoqué par la promulgation récente de la loi, la majorité des Français.es ne connaît pas l’âge de non-consentement qu’il s’agisse d’un.e mineur.e ou dans le cadre d’un inceste.

Pour rappel : en dessous de 15 ans, tout.e mineur.e est considéré.e comme non consentant.e, à condition que la différence d’âge entre l’auteur.e et le.a mineur.e soit supérieure à 5 ans. En dessous de 18 ans, en ce qui concerne l’inceste, le consentement est non avenu si l’adulte (souvent membre de la famille) a une autorité de droit, ou de fait sur l’enfant.

Si vous êtes victime ou témoin d’un viol, d’une agression sexuelle ou d’un inceste, vous pouvez porter plainte à la gendarmerie et consulter un.e médecin dans les 72h après l’agression. Allô enfance en danger est également disponible 24h/24, 7j/7 et de façon anonyme au 119. France Victimes est également accessible au 116 006, de façon gratuite, 7j/7. La peur et la honte doivent impérativement changer de camps !

Au vu des chiffres que nous vous invitons à consulter en lisant dans sa globalité l’étude, du chemin reste encore à parcourir en matière de perception du viol et des stéréotypes qui l’accompagnent. Fort heureusement, on constate une nette amélioration des connaissances en la matière. La parole se libère, ou du moins est davantage prise en compte, et c’est notamment grâce aux actions de centain.e.s hommes et femmes qui ont décidé de ne plus se taire et de dénoncer publiquement ce qui était jusqu’alors un sujet ultra tabou.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez échanger à ce propos sur nos forums.

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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