Le 28 mars dernier, l’écologiste et économiste Sandrine Rousseau proposait, dans un live Twitch du média Madmoizelle, « un délit de non-partage des tâches domestiques » dans les foyers. L’idée ? Punir par la loi les inégalités qui subsistent dans les foyers hétérosexuels, en termes de tâches ménagères entre femmes et hommes.
Une proposition qui a provoqué une grande polémique et qui a suscité vivement l’intérêt de Consolab, guide d’achat et comparatifs. Ce dernier a commandé à Ipsos une étude sur la perception des Français.es sur cette question du « délit de non-partage des tâches domestiques ». Découvrons ce qu’en pensent nos Français.es.
Un délit qui séduit les Français.es
Jeudi 7 avril, le sondage d’Ifop mené auprès 1992 personnes, dévoilait ses chiffres. Résultat ? Cette proposition de Sandrine Rousseau est loin d’être considérée comme absurde et convient à 47 % des interrogé.e.s. Iels sont même 10 % a y être « très favorables ».
En effet, 50 % des femmes y sont favorables et 44 % d’hommes y adhèrent également. À noter que ce sont, sans surprise, les moins de 30 ans qui y sont les plus favorables (62 %), suivi des 30-49 ans (49 %). Plus de 60 % des femmes âgées de moins de 30 ans valident cette idée, contre 39 % chez les 65 ans et plus.
86 % des Français.es ne porteraient pas plainte
Si dans la théorie, l’idée du délit de non-partage plait, dans la pratique, 86 % des Français.es déclarent qu’iels ne porteraient pas plainte contre leur conjoint.e en cas de non-partage des tâches. Seul 13 % des hommes, vivant en couple, pourraient porter plainte et 15 % pour les femmes.
Une tendance plus forte pour les personnes en couple (entre 7 et 15 ans de relation). Iels sont 28 % à déclarer à envisager de porter plainte. De même du côté des « très féministes », 21 % d’entre elles pourraient engager la procédure.
57 % des femmes font plus de tâches que leur conjoint
La proposition d’un délit de non-partage des tâches est loin d’être une idée lambda. Elle traduit un besoin nécessaire dans notre société, puisque d’après cette étude Ipsos, le fossé se creuse de plus en plus en termes de répartition égalitaire des tâches dans le foyer. En effet, 57 % des femmes font plus de tâches que leur conjoint, contre seulement 16 % pour les hommes.
Pour les femmes en couple avec des enfants, la vie n’est pas facile. 50 % d’entre elles déclarent que leur conjoint tente d’éviter de « laver les enfants » et 54 % soutiennent qu’il évite également d’« habiller les enfants ». Sur le podium, les conjoints (81 %) évitent aussi la tâche de sortir les poubelles.
Des inégalités non sans conséquences dans le couple
Eh oui, ce n’est pas étonnant. Si les tâches sont inéquitables, elles peuvent avoir des conséquences sur la vie des couples hétérosexuel. Et cette étude l’a prouvé. 42 % des femmes ont déjà eu envie « de partir quelques jours en laissant leur conjoint en plan avec les tâches domestiques », 22 % « de cesser leurs relations ou certaines pratiques sexuelles tant que son conjoint ne changerait pas d’attitude » et 22 % « de le quitter définitivement ».
Elles sont également, 34 % – moins de 30 ans – à avoir envisager de quitter leur conjoint et 31 % pour les femmes avec enfant. Elles sont 16 % à avoir quitté définitivement leur conjoint à cause d’une répartition inégale des tâches ménagères.
Mais tout n’est pas perdu ! Selon cette étude Consolab/Ipsos, 56 % des femmes jugent que leur conjoint est « plus impliqué » que l’était leur père, contre seulement 10 % qui estiment qu’il en fait moins.