Faire la bise semble être un geste universel. Après tout, quoi de plus naturel que de saluer quelqu’un avec un petit bisou sur la joue ? Pourtant, derrière cette apparente simplicité se cache une véritable jungle culturelle. Entre une, deux, trois, voire quatre bises, le risque de se retrouver dans une situation gênante est bien réel. Alors, avant de tendre la joue ou de rester figée dans l’hésitation, voici un petit guide pour naviguer dans l’art délicat de la bise à travers le monde.
La France et ses bises : un casse-tête régional
Ah, la France… le pays de la bise par excellence ! Mais si vous pensiez qu’il suffisait d’en faire 2 pour passer inaperçu, détrompez-vous. Le nombre de bises varie selon la région, créant parfois des situations cocasses entre Français eux-mêmes.
- 2 bises : c’est la norme dans la majorité des régions, notamment à Paris, Bordeaux et Lille. Si vous êtes dans le doute, 2 bises constituent généralement un choix sûr.
- 3 bises : l’Est de la France et certaines parties du Sud (comme la Provence) préfèrent en ajouter une troisième, histoire de prolonger le plaisir du salut.
- 4 bises : Haute-Savoie, Corrèze ou certaines parties de la Bretagne. Là, on ne plaisante pas avec la tradition. 4 bises, c’est presque un rituel !
- 1 bise : moins courante en France, mais parfois adoptée pour des salutations rapides ou entre jeunes.
Et pour corser le tout, le sens de départ de la bise (gauche ou droite ?) varie aussi ! Si vous commencez par la mauvaise joue, préparez-vous à un petit moment de confusion… ou à un bisou inopiné sur les lèvres.
L’Europe et ses nuances
Si la France semble être le royaume de la bise, les autres pays européens ont aussi leurs propres codes :
- Belgique : ici, le nombre de bises dépend des régions et du contexte. Une bise entre collègues, 3 entre proches… Il faut s’adapter !
- Suisse : 3 bises sont la norme, surtout en Romandie. Si vous vous arrêtez à 2, votre interlocuteur risque de rester suspendu dans le vide.
- Italie et Espagne : 2 bises sont largement pratiquées, mais souvent réservées aux amis ou à la famille. Avec un inconnu, mieux vaut tendre la main.
- Pays-Bas : 3 bises, mais uniquement lors des grandes occasions ou entre amis proches.
- Allemagne et Royaume-Uni : la bise est plutôt rare. Les Allemands privilégient la poignée de main, tandis que les Britanniques sont plus à l’aise avec une accolade discrète.
Dans certains pays, le contexte social et la proximité émotionnelle jouent un rôle clé. En Italie ou en Espagne, il est naturel de faire la bise à un ami d’ami, alors qu’en Allemagne, une poignée de main reste la référence dans un cadre formel.
Amérique : entre sobriété et chaleur latine
Le continent américain affiche un contraste saisissant entre le Nord et le Sud en matière de salutations :
- États-Unis et Canada anglophone : la bise est rare, voire inhabituelle. Une accolade ou une poignée de main suffisent largement.
- Québec : l’influence française se fait sentir ! 2 bises sont fréquentes, surtout entre amis.
- Amérique latine : la bise est plus courante. En Argentine, au Brésil ou au Mexique, une bise accompagnée d’une étreinte chaleureuse est souvent de mise, même lors de rencontres informelles.
Le climat social joue ici un rôle important : en Amérique du Nord, le respect de la distance personnelle est valorisé, tandis qu’en Amérique latine, la chaleur humaine passe aussi par le contact physique.
Asie et Moyen-Orient : d’autres formes de salutations
Dans certaines cultures, la bise est perçue comme une pratique trop intime ou même inappropriée :
- Japon et Chine : la bise est peu courante, voire inexistante. On privilégie une inclinaison de la tête, symbole de respect.
- Inde : ici, le geste de salutation traditionnel est le « Namaste » (mains jointes), qui exprime la reconnaissance et la paix.
- Pays arabes : le nombre de bises varie de 2 à 4 selon le contexte et le lien entre les personnes. Toutefois, la bise se fait généralement entre personnes du même sexe.
Dans ces cultures, le contact physique est plus réglementé, et une bise maladroite pourrait être perçue comme un manquement aux codes sociaux.
Pourquoi tant de différences ?
Mais alors, pourquoi la bise est-elle si différente d’un pays à l’autre ?
- Héritage historique et culturel. Les traditions liées à la bise remontent souvent à des pratiques anciennes. En France, par exemple, la bise trouve ses racines dans les salutations des chevaliers du Moyen Âge.
- Proximité sociale. Le niveau de confort face au contact physique varie d’une culture à l’autre. Les cultures latines sont plus tactiles, tandis que les pays nordiques valorisent une certaine réserve.
- Influences familiales et régionales. Même au sein d’un même pays, les pratiques diffèrent en fonction de l’éducation et des traditions locales. C’est pourquoi un Parisien pourrait être surpris par le nombre de bises dans une petite ville du sud de la France !
Comment éviter le malaise ?
Face à toutes ces variations, mieux vaut adopter une stratégie simple :
- Observez : regardez ce que font les autres avant de vous lancer dans une salutation.
- Adaptez-vous : si la personne en face tend la main, allez-y ! Si elle s’approche pour une bise, laissez-vous guider.
- Souriez : un sourire sincère rattrape tous les faux pas !
Faire la bise est généralement une porte d’entrée dans une culture, un marqueur de proximité sociale. En maîtrisant les subtilités de ce rituel, vous montrerez non seulement votre respect pour les traditions locales, mais aussi votre capacité à vous adapter avec élégance.