Afin de se protéger contre les agressions ou le harcèlement de rue, de plus en plus de Français.es choisissent de s’équiper d’accessoires d’auto-défense. Bombe lacrymogène, shocker électrique ou encore poing américain : ces gadgets de protection personnelle font fureur, notamment auprès des femmes.
L’essor des accessoires d’auto-défense en France
Porter des chaussures plates plutôt que des talons, rester au téléphone avec un.e ami.e, garder ses clés en main… autant de techniques pour se protéger d’un.e potentiel.le agresseur.se. Mais bien souvent, elles ne suffisent pas. De plus en plus de femmes veulent donc s’équiper d’accessoires. Certaines marques répondent à ce besoin et proposent des kits à destination de la gent féminine.
C’est le cas par exemple de « SelfDefGirl ». Célèbre internaute qui compte des milliers de vues sur TikTok, elle fait régulièrement la promotion d’objets de self-défense pour les femmes, en proposant des porte-clés ornés de pompons, mais aussi de différents objets destinés à se protéger des agressions ou des accidents. On retrouve notamment un brise-vitre, un coupe ceinture, ou encore une alarme stridente pour appeler à l’aide. Ces kits de défense, très appréciés par les client.e.s, font sensation sur les réseaux sociaux.
Comment les Français.es se protègent au quotidien ?
On retrouve divers accessoires « anti agression », notamment certains très discrets en forme de rouge à lèvres ou de stylos par exemple. Le but : passer inaperçus dans un sac à main.
1 – La bombe lacrymogène
C’est le premier accessoire pour se défendre, et sûrement le plus connu. Celle qui accompagne de nombreuses personnes au quotidien est un aérosol de défense disponible uniquement à la vente aux personnes majeures.
En cas d’agression, un agent chimique s’en dégage et provoque une irritation lorsqu’il entre en contact avec des muqueuses. Face à un.e agresseur.se, ce spray vous laissera normalement le temps de fuir et d’alerter la police.
2 – L’autodéfense
Pour réagir face aux situations de violence, l’autodéfense fait partie des initiatives qui comptent toujours plus d’adeptes. En apprenant à « anticiper » les agressions, cette discipline permet de dissuader l’attaquant.e, mais également de développer la confiance en soi. Très prisés par les femmes, ces cours connaissent un vrai regain d’activité depuis une dizaine d’années.
3 – Le shocker électrique
Accessoire de défense de catégorie D, le shocker est un appareil à impulsion électrique qui envoie une décharge de haut voltage. Le but est de paralyser pendant un temps limité la personne ciblée. Parce qu’il ne peut pas être utilisé à distance, il possède deux électrodes fixes avec lesquelles il faut toucher directement l’agresseur.se.
Légale, toute personne majeure en France peut s’équiper d’un shocker électrique pour se protéger. Néanmoins, comme toutes les armes classées dans cette catégorie, le port et le transport en sont strictement interdits, sauf pour motifs légitimes.
4 – Le poing américain
Un poing américain est une arme de défense composée d’une pièce de métal dans laquelle on place les doigts. Il en existe plusieurs modèles, lourds ou très légers, qui peuvent convenir à toutes les tailles de main.
Souvent utilisée dans des sports de combat, cette arme possède un fort pouvoir de dissuasion si vous vous retrouvez en situation de danger. Parce qu’il est fabriqué en métal, il amplifie de manière considérable la force de frappe. Évidemment, comme toutes les armes de défense, le poing américain reste, avant tout, dissuasif.
Des accessoires révélateurs d’un sentiment d’insécurité
Bien sûr, si nombre de Français.es estiment avoir besoin d’accessoires d’auto-défense, c’est en partie parce qu’iels ressentent un sentiment d’insécurité grandissant. Sifflement, insultes, main aux fesses… le harcèlement dans l’espace public fait partie du quotidien de l’immense majorité de Françaises.
Une étude de l’Institut Yougov, réalisée en mars 2022, démontre notamment qu’1 femme sur 2 a déjà été agressée verbalement dans la rue, et que 47 % d’entre elles habitant en région parisienne ont déjà été victimes de frottage dans les transports en commun. Par ailleurs, 7 femmes interrogées sur 10 déclarent être en faveur de la légalisation des objets de self-défense.
Pour aider à lutter contre le sexisme et les violences faites aux femmes, découvrez en parallèle comment les femmes s’organisent pour dénoncer le harcèlement de rue.