Le Sénat français a récemment adopté plusieurs mesures fiscales dans le cadre de l’examen du Budget, impactant directement le quotidien des Français.es. Parmi ces changements, l’augmentation de la « taxe de solidarité » sur les billets d’avion et la suppression des taux réduits de TVA sur l’eau en bouteille plastique et les chaudières à gaz pourraient entraîner une hausse significative des prix pour les consommateur.rice.s. Revenons en détail sur ces décisions et leurs implications.
Une hausse de la taxe sur les billets d’avion
L’augmentation de la « taxe de solidarité » sur les billets d’avion, adoptée à une large majorité par le Sénat, vise à générer des recettes supplémentaires pour le budget de l’État. Cette taxe, qui s’applique aux vols en classe économique, en première classe et pour l’aviation d’affaires, devrait voir son montant minimum passer de 2,63 à 5,30 euros pour un vol en classe économique à destination de la France ou de l’Europe. Initialement, le gouvernement avait envisagé un montant de 9,50 euros.
Cependant, des ajustements ont été apportés par les sénateurs. Des exemptions ont été votées pour les vols vers la Corse, les départements d’outre-mer et les lignes aériennes d’aménagement du territoire desservant certaines villes françaises comme Limoges ou Brive-la-Gaillarde. Ces modifications réduisent le potentiel de rentrées fiscales, qui devaient initialement atteindre un milliard d’euros. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a toutefois exprimé des réserves, soulignant que certaines de ces exemptions pourraient contrevenir au droit européen.
La fin des taux réduits pour l’eau en bouteille plastique
Autre mesure phare : la suppression du taux réduit de TVA sur l’eau en bouteille plastique. Jusqu’ici taxée à 5,5 %, l’eau en bouteille plastique passera désormais au taux plein de 20 %, à l’exception des ventes en outre-mer. Cette décision, soutenue par la sénatrice macroniste Nadège Havet, pourrait rapporter entre 150 et 300 millions d’euros par an.
Cette mesure s’inscrit dans un contexte où les préoccupations environnementales sont au cœur des débats. Hervé Gillé, sénateur socialiste, a défendu cette hausse comme une réponse nécessaire aux enjeux écologiques et à la gestion des ressources naturelles, tout en évoquant les controverses entourant des entreprises comme Nestlé Waters. Néanmoins, Laurent Saint-Martin a critiqué l’initiative, estimant que la TVA n’était pas l’outil fiscal le plus adapté pour encourager des comportements responsables.
Un coup dur pour les chaudières à gaz
Le Sénat a également validé la suppression du taux réduit de TVA sur les chaudières à gaz, qui bénéficiaient jusqu’alors de taux réduits de 5,5 % ou 10 %. Désormais, ces équipements seront soumis au taux plein de 20 %. Cette mesure devrait rapporter environ 200 millions d’euros supplémentaires au budget de l’État, tout en alignant la fiscalité sur les objectifs de transition écologique.
Une fiscalité repensée dans un contexte de préoccupations écologiques
Ces ajustements fiscaux, bien que controversés, reflètent une « volonté de redéfinir les priorités budgétaires face aux défis environnementaux et économiques ». Les exemptions votées pour les territoires d’outre-mer et les lignes aériennes locales témoignent d’une attention particulière aux réalités territoriales. Cependant, les hausses de taxes risquent de peser sur le pouvoir d’achat des consommateur.rice.s.
L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion et la suppression des taux réduits de TVA sur l’eau en bouteille et les chaudières à gaz illustrent les efforts du gouvernement pour équilibrer le budget tout en répondant aux enjeux environnementaux. Si ces mesures visent à encourager des comportements plus responsables, elles pourraient susciter des débats autour de leur impact sur les ménages. Reste à voir comment ces changements seront accueillis par le public dans les mois à venir.