À partir de ce mercredi 1er juin 2022, les (ancien.ne.s) malades du cancer et de l’hépatite C, auront accès à l’emprunt 5 ans après la fin de leur traitement. Jusqu’ici, le délai était de 10 ans. C’est ce que l’on appelle « le droit à l’oubli », un combat mené depuis plus de 10 ans par Isabelle Huet, directrice générale de l’association RoseUp.
Comment cette réforme de l’assurance-emprunteur se traduit-elle en pratique ? Que va-t-elle changer pour les survivant.e.s du cancer et de l’hépatite C ? On fait le point sur cette actualité positive.
Droit à l’oubli : le délai passe de 10 à 5 ans pour pouvoir emprunter après un cancer ou une hépatite C
Il aura fallu 10 années de combat pour en arriver là. Désormais, le droit à l’oubli permet l’accès à l’emprunt au bout de 5 ans pour les nouveaux contrats. Et à partir du 1er septembre 2022 pour les contrats en cours. La nouvelle réforme supprime le questionnaire médical pour les prêts immobiliers de moins de 200 000 euros par personne et se terminant avant le 60e anniversaire de l’emprunteur.se.
Car jusqu’ici, les victimes de pathologies graves subissaient énormément de difficultés lorsqu’il était question d’emprunter. Assurances plus chères, surprises, exclusions de garanties voire refus de prêt. Si la nouvelle réforme s’adresse à tou.te.s les Français.es, le droit à l’oubli est une véritable victoire pour les guéris.es du cancer et/ou de l’hépatite C. Au bout de 5 ans après la fin des traitements, il.elle.s ont désormais le droit de contracter des prêts immobiliers et/ou professionnels, quels que soient le montant ou l’âge de remboursement.
Interviewée par Francetvinfo.fr, Isabelle Huet raconte que ce n’est pas les banques et les assurances qu’il a fallu convaincre, mais plutôt le gouvernement et les parlementaires :
« On a eu beaucoup de chance d’avoir une très belle écoute sur tous les bancs de l’Assemblée et surtout, au Sénat. Alors, il y a certes un petit risque de voir les tarifs des assurances augmenter un peu. Mais ils ont tellement baissé au cours de ces dernières années, avec un marché très concurrentiel, que s’il y a augmentation, ça ne sera pas énorme. »
En effet, les marges des banques et assurances sont plus que confortables. Ces dernières vont donc pouvoir « rogner un peu », afin de permettre un accès beaucoup plus large à l’assurance-emprunteur, au bénéfice du plus grand nombre.
Encore des modifications à apporter
Très heureuse de cette victoire, Isabelle Huet tient tout de même à mettre les points sur les i. En effet, si le plafond de 200 000 € par personne couvre environ 60 % des demandes de prêt aujourd’hui, il n’est pas suffisant. Surtout dans les zones en tension sur le foncier, comme l’Île-de-France.
Pour la présidente de l’association RoseUp, il est nécessaire d’envisager de repousser ces nouvelles limites dans les mois ou les années à venir. Elle souligne également l’importance de repousser la limite d’âge (60 ans). En effet, il n’y a pas que des personnes très jeunes qui se projettent dans l’idée d’un achat ou de la fondation de leur propre entreprise. Et 5 ans lorsqu’on a à peine 20 ans, cela peut être très long.
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