Après de longues péripéties juridiques autour de la légalisation du CBD (abréviation du terme « cannabidiol »), particulièrement sous forme de feuilles et de fleurs, cette plante est désormais légalisée en France (sous certaines conditions). Qu’elle soit sous forme d’huile, de liquide, de fleurs, de feuille les vendeur.se.s de CBD et leurs consommateur.ice.s retrouvent le sourire.
D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce marché est en pleine expansion et cette molécule extraite du chanvre est de moins en moins diabolisée. Selon une étude de Grand View Research, plus de 6 millions de personnes consomment du CBD en France, soit près de 10 % de la population !
Le CBD, c’est quoi au juste ?
Avant de vous parler du franc succès que connaît le CDB, faisons le point sur ce que c’est. Soyez soulagé.e.s les anti-drogues, le CBD n’est pas du cannabis et encore moins un stupéfiant. Ce n’est pas nous qui le disons, mais bien la loi. OK, mais si ce n’est ni du cannabis ni de la drogue, qu’est-ce que c’est ?
Le CBD est une molécule extraite du chanvre, appelé aussi Cannabis Sativa. Cependant, à l’inverse de la seconde molécule présente dans la plante, le THC, le CBD n’a pas d’effet stupéfiant et n’engendre pas de dépendance. Le CBD vendu en France, notamment sous forme d’huile, est extrait d’une variété de cannabis spécifique, autorisé pour sa culture, car il contient moins de 0.3 % de THC.
Huile de CBD : que faut-il savoir ?
Si le cannabidiol, une fois extrait du plant, existe sous différentes formes : e-liquides, bonbons, aliments infusés, crèmes, barres de céréales (etc.), l’huile de CBD est une des façons les plus plébiscitées en France. Elle se consomme essentiellement par voie sublinguale ou en application cutanée.
Lors de l’achat de votre huile de CBD, il est important d’étudier/de vous renseigner sur sa provenance et sa traçabilité. Cela garantira une bonne qualité (produit sans trace de métaux lourds ni pesticides notamment) et vous permettra de rester dans la légalité.
Aussi, l’huile de cannabidiol se décline en plusieurs concentrations de CBD : 5 %, 15 %, 25 % pour les plus répandues. Selon votre choix, il vous sera recommandé de consommer un nombre de gouttes plus ou moins important. En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’avis d’un.e médecin afin d’établir une posologie adaptée à vos besoins. Le mésusage peut provoquer des effets indésirables.
Légalement, on en est où ? Que dit la loi sur le cannabidiol ?
De plus en plus de pays le légalisent. Le CBD connaît depuis quelques années maintenant, une croissance exponentielle. Mais avant de pouvoir trouver une place particulière auprès des consommateur.rice.s, les vendeur.se.s de CBD ont été confronté.e.s à des contraintes et des flous juridiques quant à sa commercialisation.
Peut-on acheter et consommer légalement du CBD en France ? Depuis 1990, la loi autorisait « la culture, l’importation et l’utilisation industrielle et commerciale (fibres et graines) de variétés de Cannabis Sativa L ». Ce qui voulait dire que seules les fibres et les graines du chanvre pouvaient être vendues et non le CBD en lui-même. Mais quelques années plus tard, la Cour de Justice de l’Union européenne a conclu que le CBD extrait de la plante Cannabis Sativa n’était pas un stupéfiant.
Mais rebondissement, le 31 décembre 2021 un arrêté de l’État vient interdire « la vente aux consommateur.rice.s de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange, avec d’autres ingrédients, leur détention par les consommateur.rice.s et leur consommation ». Un pas en avant, un pas en arrière : la plante est toujours considérée comme un danger pour la santé publique.
Cependant, le 24 janvier dernier, le Conseil d’État a suspendu l’arrêté du gouvernement interdisant la vente de la fleur et de la feuille de chanvre. Mécontent.e.s, des commerçant.e.s du secteur avaient saisi le Conseil d’État. Le CBD est donc légal en France mais sous certaines conditions. Il est autorisé à la culture, à l’importation et à l’utilisation seulement s’il contient une teneur en THC inférieure à 0,3 % (contre 0,2 % auparavant), en cohérence avec les règles relevant de la Politique Agricole Commune qui entreront en vigueur au 1er janvier 2023. Les commerçant.e.s peuvent enfin souffler !
2000 boutiques de CBD en France
Qu’en est-il de l’état du marché du CBD en France en 2022 ? Bien que cela soit un vrai casse-tête juridique, cela n’empêche pas les boutiques de fleurir. Elles connaissent une croissance fulgurante. Les premières ont ouvert en 2018. Depuis, elles se sont multipliées partout en France passant de 400 fin 2020 à plus de 2 000 aujourd’hui, selon le Syndicat professionnel du chanvre (SPC).
De plus, selon l’Association Européenne du Chanvre Industriel (EIHA), en Europe, la France est actuellement le plus gros producteur de chanvre. À l’échelle mondiale en 2021, elle se plaçait en troisième position, derrière la Chine et le Canada. La France compte également environ 1 300 producteur.rice.s de chanvre, pour 18 000 hectares.
Un marché du CBD à 1,5 milliard d’euros
Alors, quel avenir pour le CBD en France ? Si les boutiques fleurissent c’est bien parce que les Français.es en demandent. Par sa diversité de consommation, le cannabidiol attire plus de 6 millions de personnes en France, soit près de 10 % de la population, selon une étude publiée par Grand View Research.
Que ce soit comme produit bien-être ou pour prendre soin de sa peau, le CBD peut se consommer sous différentes formes : huiles, gommes, baume, fleur ou complément alimentaire. 70 % des consommateur.rice.s de CBD en France seraient des hommes. Le SPC estime la taille du marché de CBD à 1,5 milliard d’euros, en France.
« Le marché […] en 2021 a généré 300 à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. Si on avait une réglementation claire, les tabacs pourraient en vendre, on estime que le secteur pourrait représenter 1 milliard d’euros de chiffres d’affaires », détaille Aurélien Delecroix, président du Syndicat professionnel du chanvre, à Ouest-France.
En ces temps d’élection présidentielle, notons que le gouvernement sera peut-être amené à changer de politique dans les prochaines années… En tout cas, le CBD semble plaire énormément et l’ambiguïté juridique ne semble pas être un frein pour les futur.e.s et actuel.le.s vendeur.se.s et consommateur.rice.s. Un marché rempli de potentiel, et attirant des centaines d’investisseur.se.s et de nouveaux entrepreneur.se.s chaque année.
Et vous, seriez-vous prêt.e à en consommer ? Légalisation du CBD en France : faut-il aller plus loin ? Partagez-nous votre opinion sur notre forum.