La colocation peut être une alternative en or. Un loyer moins conséquent, plus d’espace, de la compagnie… sur le papier, que des avantages. Pourtant, ce mode de vie comprend des enjeux non négligeables à prendre en compte. En effet, fini la vie en solitaire où vous seul.e régniez sur le foyer. Voici donc ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans une colocation et avoir une idée de ce à quoi vous attendre.
Faire un état des lieux de ses attentes en amont
Une colocation, comme son nom l’indique, implique le partage d’un lieu de vie. Tout le monde n’est pas prêt pour les concessions que cela implique. Avant de vous lancer, il est donc important que vous réfléchissiez à ce qui est intolérable pour vous.
Floria, en colocation depuis plusieurs mois, souligne : « Il faut se poser sincèrement la question ‘suis-je quelqu’un de solitaire ?’ ». En effet, si l’autre habitant.e devra s’adapter à vous, vous devrez en faire de même.
À vous donc de dresser votre liste d’attentes avant la rencontre et ne pas hésiter à poser les questions les plus cruciales selon vous. Certaines personnes refuseront le bruit par exemple, d’autres le désordre… placez vos limites. « C’est aussi important de se demander s’il y a des opinions politiques qui font qu’on ne peut pas vivre avec quelqu’un », ajoute la jeune femme. En effet, si vos convictions sont omniprésentes dans votre vie, il est judicieux de vous assurer que votre éventuel.le voisin.e de chambre soit en adéquation avec.
Gérer ses dépenses et s’attendre aux imprévus
Le paiement de l’assurance habitation
L’assurance habitation est obligatoire pour une colocation. Elle est au nom d’un.e des membres du foyer et permet d’en assurer tou.te.s les membres. Pas de panique, le prix ne gonfle pas selon le nombre de personnes sous le même toit que vous.
Cependant, l’assurance habitation est nominative et est donc réglée par une seule personne. Vient alors l’élément crucial : à quel nom sera l’assurance habitation et qui la paiera ? Comment procéderez-vous au remboursement du/de la payeur.se ? C’est sûrement l’une des premières informations à mettre en ordre avant de vous lancer dans une colocation.
Un bail individuel ou un bail solidaire ?
Il existe deux types de bails pour les colocations : individuel et solidaire. Le bail individuel consiste en autant de contrats avec le.a propriétaire qu’il y a de membres dans la colocation. Chacun.e paye sa part du loyer directement au/à la locateur.rice, de façon séparée des autres. La règle veut que si l’un.e des membres du foyer quitte la colocation, la part manquante ne soit pas à votre charge.
Le bail solidaire est une signature unique regroupant tou.te.s les colocataires. Le loyer est payé d’un coup par un.e seul.e membre. Il faut donc s’assurer de toujours pouvoir avancer l’argent avant la date de paiement du loyer. De plus, puisqu’il s’agit d’un contrat groupé, en cas de départ, le prix ne changera pas et les habitant.e.s restant.e.s devront compenser la part du loyer absente.
Les aléas du quotidien
Prévoyez-vous d’acheter votre propre nourriture ou de partager les dépenses alimentaires ? Comment allez-vous faire si de la réparation à votre charge doit être effectuée dans la maison/l’appartement ? Quid des produits d’entretien ? « Tu ne sais pas comment la personne se chauffe l’hiver, par exemple. Est-ce qu’elle va mettre tous les radiateurs au maximum ? », commente Floria. Tant de questions qu’il est important d’avoir en tête pour les prévoir.
Un pot commun est un outil pratique pour ce genre de besoins. Vous pouvez y regrouper toutes les dépenses du foyer et voir comment chacun.e peut y contribuer financièrement.
Faire sa part de tâches ménagères
La colocation n’est évidemment pas l’hôtel. Chacun.e doit mettre la main à la pâte à parts égales. Le fonctionnement est à définir avec vos colocataires. Certaines personnes ont recours à un planning, d’autres ont leurs tâches définies et récurrentes… À vous de trouver.
Il est aussi primordial de savoir ce que l’on est prêt.e à tolérer en termes d’hygiène. « Tout le monde dit ‘je sais et peux faire le ménage’, mais chacun.e place le curseur différemment », nous explique Floria. Veillez donc à ne pas tomber dans le schéma de l’un.e faisant plus que l’autre, car vos attentes concernant la propreté ne sont pas atteintes.
S’attendre à des discordes
Faire des compromis
Vivre avec d’autres personnes, que ce soit notre famille ou notre partenaire, demande des compromis. Et il arrive que nous ne soyons pas toujours d’accord. Ce n’est pas grave, à condition qu’aucune assiette ne vole en éclats après les discussions. Certes vous payez un loyer, mais vous avez consenti à vivre avec quelqu’un : vous devez donc accepter ce que cela implique.
Communiquer à tout prix
Inconnu.e ou non, votre colocataire fait dorénavant partie de votre paysage quotidien. Il y a une vraie différence entre fréquenter quelqu’un régulièrement et vivre avec lui/elle. Si des mésententes peuvent avoir lieu, il est important de pouvoir en parler pour les régler. Des non-dits et de la rancœur peuvent rendre le lieu de vie rapidement étouffant.
Ces quelques pistes concernant ce que vous devez savoir avant de vous lancer en colocation permettent de faire un état des lieux des grandes lignes. Ce mode de vie peut être l’occasion de rencontres et de moments sociaux marquants, à condition de savoir à quoi s’attendre et comment faire de la vie à plusieurs une belle expérience.