6 choses que vous ignorez sur Clarisse Agbegnenou, l’étoile des tatamis

Clarisse Agbegnenou remportait, le 30 juillet dernier, la médaille de bronze dans la catégorie des moins de 63 kg au judo. Alors qu’elle visait l’or, la judokate surnommée affectueusement « Gnougnou » a trouvé son réconfort dans les gradins, près de sa famille et avec sa fille dans les bras, son plus beau trophée. Éliminée aux portes de la finale par une adversaire slovène remontée à bloc, elle a chuté deux marches devant le sommet. Si lors de ces JO joués à domicile, Clarisse Agbegnenou s’est montrée un peu plus fébrile sur le tatami, ce titre en bronze s’ajoute à une vaste collection déjà rutilante. Battante derrière les murs des Dojos, mais aussi dans la vraie vie, cette icône du judo est une source d’inspiration pour les jeunes générations. Découvrez qui est la femme qui se cache derrière le kimono. Voici 6 choses que vous ne connaissez pas encore sur Clarisses Agbegnenou.

Grande prématurée, elle a mené un premier combat à la naissance

Son premier match, elle l’a disputé entre les murs de la maternité de Rennes, en 1992. En jeu, il y avait sa vie. Clarisse Agbegnenou a commencé ses premiers pas dans le monde de façon chaotique. Née extrême prématurée, en même temps que son frère jumeau, elle a lutté pour rester en vie. Elle a passé les quatre premières semaines de son existence dans une couveuse, reliée à plusieurs fils. Les médecins lui découvrent alors une malformation rénale qui nécessite un passage au bloc immédiat.

Au lieu d’être dans les bras de sa maman, Clarisse est entre les mains de chirurgien.ne.s pour se faire opérer. Suite à cette intervention vitale, elle est plongée dans le coma pendant une semaine avant de revenir enfin parmi les siens. Véritable force de la nature dès les premiers mois, Clarisse Agbegnenou est une miraculée. Cette naissance tourmentée lui a transmis cette rage de vaincre, qui lui vaut désormais les plus belles récompenses sportives.

« Je suis née morte, et je me bats pour vivre depuis dans tout ce que je fais. Pour vivre à fond mes rêves. Pour tout dans la vie, je suis une battante. J’y vais à fond. Même pour des trucs qui paraissent secondaires, je veux arriver à mes fins », affirme la championne multi-médaillée

Hors des tatamis, elle exerce en tant qu’adjudante

Parmi les choses que vous ignorez sur Clarisse Agbegnenou, sa profession. Même si ses innombrables exploits sportifs lui ont permis de se faire un beau pécule, la judokate tricolore, toujours en mouvement, a aussi un métier en parallèle du tatami. Et il colle plutôt bien avec son mental d’acier et son tempérament de leader. Dans la vie de tous les jours, elle troque son kimono et sa ceinture noire contre un uniforme qui inspire aussi la discipline et la rigueur.

Investie dans la gendarmerie, elle fait régner l’ordre et le respect sur le bitume. Promue au grade d’adjudant en avril 2021, Clarisse est une élève modèle dans tous les domaines. Avec sa carrure imposante, ses prises redoutables et sa forte résistance mentale, elle est bâtie pour ce métier exigeant.

Elle a commencé le judo à l’âge de 9 ans

Parmi les choses que vous ne savez (peut-être) pas encore sur Clarisse Agbegnenou, son génie précoce. Seule fille d’une fratrie de trois frères, elle a posé un pied sur le tatami à l’âge de neuf ans. Elle a choisi le judo, non pas par passion ou par attrait, mais dans l’espoir de se canaliser. Après quelques essais et beaucoup de gouttes de sueur, ce fut une véritable révélation.

Dès ses débuts, elle se montre très talentueuse et technique. Elle ne tarde pas à se faire un nom dans les grandes compétitions, regroupant tous les jeunes espoirs du sport. Élevée successivement au rang de championne d’Europe cadette et vice-championne de France en 2008, puis championne de France junior en 2009, elle défie tous les scores. Dans la foulée, elle obtient son ticket d’entrée pour intégrer l’INSEP, l’école de l’excellence. Depuis, elle ne cesse d’écrire et d’enrichir sa success-story.

Elle a démocratisé l’allaitement dans le sport de haut niveau

Parmi les choses que vous devez savoir sur Clarisse Agbegnenou : son combat pour normaliser l’allaitement. Sous son habit de combat, Clarisse abrite une poitrine nourricière dont elle est fière. Heureuse maman de la petite Athéna, maintenant âgée de 2 ans, elle continue de l’allaiter entre deux prises. En 2023, elle publiait une photo puissante, avec sa fille accrochée à son sein, le visage dégoulinant, mais le sourire béat aux lèvres. Son enfant, la prunelle de ses yeux, a un effet stimulant sur elle. « Je suis dopée à l’allaitement, à ma fille, à son parfum, à la sentir… », déclarait-elle au micro d’Audrey Crespo Mara lors d’un entretien pour l’émission Sept à Huit.

Au-delà de son palmarès florissant, Clarisse a d’ailleurs décroché une autre victoire, particulièrement symbolique : pouvoir allaiter son enfant même au bord des tatamis. Elle a fait des pieds et des mains pour obtenir ce « privilège » auprès de sa Fédération. C’est aussi grâce à elle que les mères sportives qui concourent aux JO 2024 peuvent profiter d’un espace intimiste en marge du Village Olympique pour allaiter leur enfant loin de cette vaste fourmilière. En 2020, bien avant de goûter aux joies de la maternité, Clarisse posait nue en Une du média l’Équipe pour parler de la place des seins dans le sport de haut niveau. Elle voyait sa poitrine comme un handicap plus qu’un cadeau. Mais depuis que son enfant s’y sustente, ses seins sont devenus sa force. Le secret de sa réussite réside peut-être sous sa brassière finalement…

Elle est ambassadrice d’une marque de culotte menstruelle

Clarisse, habituée des kimonos immaculés, a toujours cette crainte de voir une auréole rouge s’esquisser au travers de ses vêtements. Elle a d’ailleurs retourné un tabou à plate couture : celui des menstruations dans le sport. Sportive sans filtre, elle s’est associée à la marque de culottes menstruelles Réjeanne pour confectionner une gamme à son effigie.

La collection faite de pièces sexy et résistantes à l’épreuve de la coulée rouge, a fait beaucoup parler à sortie. Pour la judokate, les menstruations ne devraient pas être un frein à la performance et encore moins à l’élégance. Porte-parole de cette noble cause, elle a donc tout naturellement choisi de devenir le visage de cette marque française, aux engagements durables et aux designs raffinés.

« J’avais envie de produits qui permettent de faire du sport et de rester féminine, ce n’est pas parce qu’on a nos règles qu’il faut mettre de grosses culottes. On peut être sexy et rester une femme, même pendant le cycle menstruel ! », déclarait-elle dans un article du Parisien

Elle est la judokate française la plus titrée

Parmi les choses que vous ignorez peut-être encore sur Clarisse Agbegnenou, sa position prestigieuse à échelle mondiale. À son actif, elle compte, une médaille d’argent (2016), deux médailles d’or olympiques (en individuel et par équipes en 2021), six titres de championne du monde et cinq titres européens. Et à ce beau palmarès, s’ajoute sa médaille de bronze fraîchement empochée aux JO de Paris 2024.

Si elle continue sur cette lancée, elle ne saura bientôt plus où stocker toutes ses récompenses. Clarisse Agbegnenou honore divinement les couleurs de la France. Aucune autre sportive ne lui arrive à la cheville dans l’Hexagone. Elle est également la deuxième judokate la plus titrée au monde.

Ces choses que vous ne connaissiez pas sur Clarisse Agbegnenou vont vous donner envie de la soutenir avec encore plus de ferveur. Athlète aux multiples facettes, elle frappe toujours où il faut. Ses perspectives ? Faire un deuxième enfant et « gagner aux US en 2028 ». 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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