Sur Twitch, les gameuses sont de plus en plus nombreuses à se montrer manettes en main, à jouer à des jeux vidéo de bagarre jusqu’au bout de la nuit. Oubliez le temps où les femmes n’étaient que des spectatrices des sessions console et n’avaient même pas le droit à une petite initiation. Les e-girls d’aujourd’hui brillent derrière l’écran et défendent leur place sur les interfaces. Contrairement à ce que certains de leurs confrères croient, elles ne se contentent pas de construire des villages fleuris sur Animal Crossing ou de relooker des mannequins virtuels encrassées. Ces clichés sur les femmes gameuses ont mal vieilli.
Les femmes ne s’intéressent pas aux jeux vidéos
Selon cette idée, il faut presque supplier les femmes pour qu’elles daignent poser un doigt sur la manette et s’essayer au jeu vidéo. Pourtant, les hommes ne sont pas les seuls à geeker des journées entières et à investir ces univers parallèles. En France, 48 % des joueurs de jeux vidéo sont des femmes.
Le problème, c’est que les femmes sont souvent invisibilisées dans cette industrie, dominée par les hommes. Moins représentées dans l’e-sport, moins mises en avant sur les plateformes de streaming, elles doivent parfois prouver leur légitimité pour être acceptées. Mais soyons clairs : on peut aimer jouer sans avoir à justifier sa passion. Les femmes ne jouent pas toujours sous la menace. Elles le font aussi de leur plein gré, pour leur plaisir personnel.
Si les gameuses gagnent, c’est un coup de chance
Quand une femme performe dans un jeu compétitif, il y a toujours ce petit commentaire qui revient : « Elle a eu de la chance ! » ou « Quelqu’un l’a aidée ! ». Pourtant, comme pour n’importe quel joueur, le skill se travaille. Les gameuses ne gagnent pas parce qu’elles appuient sur toutes les touches au pifomètre. Elles pulvérisent des scores grâce à leur XP comme on dit dans le jargon.
Certaines gameuses dominent même la scène e-sport, comme Sasha « Scarlett » Hostyn, joueuse professionnelle de Starcraft II, ou Juliano, championne de CS:GO. Elles ne doivent rien au hasard, seulement à des heures d’entraînement et de maîtrise.
Les gameuses portent toutes des tenues provocantes
Dans l’imaginaire collectif, les gameuses arborent toujours des décolletés ultra plongeants, une paire de couettes au-dessus de la tête et des grosses lunettes. Ce préjugé insinue que les femmes ne sont pas là pour jouer, mais pour attirer l’attention sur leur physique. Une idée totalement fausse et sexiste.
Chaque joueuse s’habille comme elle le souhaite. Si l’une d’entre elles décide de porter un débardeur moulant qui galbe sa poitrine, c’est son choix. Cela ne remet pas en cause ses compétences. Les vraies gameuses ne sont pas là pour attirer les pervers anonymes de la toile. Elles veulent juste geeker en paix.
Les femmes ne jouent pas à des vrais jeux
Beaucoup de joueuses ont entendu cette phrase : « Ah, mais toi, tu joues aux Sims et à Animal Crossing, ce n’est pas du vrai gaming… ». Comme si les jeux avaient une hiérarchie en fonction de leur public ! Les jeux élaborés aux hommes, et les jeux simplistes aux femmes ? Qu’est-ce que ça sous-entend au juste ? Que les femmes ne sont pas capables de tenir l’intrigue de Final Fantasy ?
Les femmes sont présentes dans tous les types de jeux, y compris ceux qui demandent de la précision, de la stratégie et de la compétition. Et même si une joueuse préfère un jeu de simulation ou un jeu narratif, ça ne fait pas d’elle une “moldu” du gaming.
Les femmes jouent aux jeux vidéos pour faire plaisir à leur copain
L’image de la copine qui joue juste pour plaire à son partenaire est un énorme cliché. Les femmes n’ont pas besoin d’un homme pour aimer le gaming. Beaucoup d’entre elles ont grandi avec une console ou un PC et découvert des jeux par elles-mêmes, sans que leur petit ami leur force la main.
Ce stéréotype laisse penser que les femmes ne peuvent pas s’intéresser sincèrement aux jeux vidéo et qu’elles empoignent la manette à contre-coeur, dans le seul but de flatter leur copain. Pourtant, elles sont gameuses, streameuses, développeuses et même compétitrices e-sport.
Non, les gameuses ne passent pas leur temps à récolter des bonbons sur « Candycrush ». Elles excellent dans les jeux les plus ardus. D’ailleurs, les femmes n’ont rien à prouver dans le gaming, elles y sont déjà. Mais face à cette rude concurrence, les hommes ne sont pas très fairplay et n’hésitent pas à employer les injures.