La mort d’un.e proche provoque une peine inconditionnelle. Cet événement tragique peut resserrer les liens familiaux ou au contraire totalement les dissoudre, surtout lorsqu’il y a de l’argent ou des biens à se départager. L’héritage, censé être un ultime geste d’amour, fait parfois naître des jalousies et du ressentiment entre les membres d’une fratrie. D’ailleurs, pour minimiser le risque de discorde, Alain Delon, le défunt acteur, a réparti sa fortune de 150 millions d’euros assez équitablement. Pas question de se déchirer devant ce bout de papier nommé « testament » et de troquer son chagrin contre la cupidité. Pour éviter les conflits d’héritage et entretenir l’harmonie familiale dans ce deuil douloureux, voici 6 solutions efficaces.
Communiquer dès le départ, avant le décès
Les conflits d’héritage éclatent bien souvent à cause de non-dits, de secrets enfouis et de cachotteries. Alors même si ça vous semble inenvisageable et difficile, ouvrez le dialogue avant que la personne disparaisse pour toujours. Certes, vous préférez chasser le scénario d’une mort prochaine et d’une ultime réunion tout de noir vêtue, mais discuter d’héritage en amont abrège les ambiguïtés et les suspicions de « favoritisme ». Si vous avez des frères et des sœurs, vous pouvez prévoir un « entretien de groupe » sur fond de bons plats et d’album photo (pour alléger l’atmosphère).
Le but n’est pas de savoir qui aura plus et qui aura moins. Ce ne sont pas des enchères. L’objectif est surtout de connaître les volontés de votre proche, qui avance doucement dans l’âge. Vous pouvez vous munir d’une liste de questions respectueuses qui ne font pas « grippe-sous ». « Comment aimerais-tu qu’on honore ta mémoire après ton départ ? », « Souhaites-tu que certains de tes biens soient utilisés d’une manière particulière ? »… ce sont des sujets qu’il faut poser sur la table, même si ça vous tord le cœur. Ainsi, tout le monde peut faire preuve de transparence et d’honnêteté. Il n’y a pas de « magouilles » intéressées ou d’attitudes soudainement « mielleuses ».
Solliciter un médiateur familial pour un échange sain
Lorsqu’il y a des conflits d’héritage, les membres de la famille en tension campent fermement sur leur position et se montrent assez peu coopératifs. Chacun.e prend un ton accusateur et y va de ses suppositions. « De toute façon, t’as toujours été la chouchoute« , « Tu as profité de sa vulnérabilité pour influencer sa décision »… la conversation ne tarde pas à muer en procès et à prendre des proportions hors normes. De vieilles rancoeurs remontent à la surface et des confidences privées éclatent au grand jour.
Cette succession devient une véritable affaire d’État. Pour tempérer les échanges et trouver un terrain d’entente, pas question d’élire une personne de l’arbre généalogique. Faites plutôt appel à un médiateur familial, neutre, sans parti-pris et hermétique au chantage. La médiation favorise un dialogue apaisé, où chaque voix est entendue. Ce professionnel, chargé de désamorcer les conflits d’héritage, fait office d’intermédiaire et évite les « règlements de compte ». Ainsi, vous repartez en bon terme sans passer par la case judiciaire et les procédures interminables.
Accepter que ce n’est pas à vous de décider
Les conflits d’héritage naissent souvent à cause d’une mauvaise interprétation de ce fameux document. Certain.e.s se victimisent et se rangent derrière l’image du « vilain petit canard« tandis que d’autres fulminent contre la personne défunte. Or, ce qui est inscrit sur le testament est inaltérable. Une fois signé, personne ne peut y toucher. Alors si votre proche a décidé de léguer tout son patrimoine à des associations humanitaires, à la SPA du coin ou à la commune, c’est son droit.
Vous n’avez pas à crier à l’injustice ou au scandale. C’est une décision personnelle, qui peut d’ailleurs parfois s’avérer tortueuse. Finalement que vaut cette liasse de billets en comparaison à tous ces souvenirs précieux que vous gardez de l’être cher envolé ? Faites preuve de maturité et voyez au-delà de cette offrande matérialiste.
Créer un fonds familial ou un projet commun
L’héritage est parfois source de tension, mais il peut aussi faire le trait d’union entre toute la famille. À condition que tout le monde mette du cœur à l’ouvrage et fasse preuve de bienveillance. Au lieu d’être individualiste et de réclamer votre part, créez une sorte de « pot commun » et injectez ce patrimoine dans une noble cause.
Vous pouvez par exemple vous en servir pour ouvrir une bourse d’étude qui servira aux générations futures ou l’investir dans un bien immobilier « de vacances » pour vous retrouver ensemble aux périodes de fête. Si votre proche se battait contre un cancer, vous pouvez aussi utiliser ces ressources financières pour participer à la recherche et donner à des associations qui aident les malades.
Replonger dans les souvenirs pour retrouver l’unité
Si votre famille commence à couver des conflits d’héritage et à se balancer des pics en pleine face, touchez la corde sensible. Convertissez ces querelles futiles en émotions positives. Dégainez les albums photo ou les cassettes vidéo de l’époque. Fédérez les membres de votre fratrie autour d’anecdotes touchantes et de souvenirs palpables.
Il n’y a rien de plus efficace pour revenir à l’essentiel et célébrer l’être qui vous a quitté dignement. Que ce soit votre père, votre mère ou un de vos grands-parents, cette personne partie vers les cieux aurait certainement aimé vous voir vous consoler mutuellement plutôt que de vous désolidariser. Et petit rappel : cet argent vous ne l’emporterez pas non plus dans votre tombe…
Les conflits d’héritage sont tristement communs. Loin d’appartenir uniquement à la pop culture, ils peuvent détruire la famille pour toujours. Les larmes salées au creux des yeux se transforment alors en « euros ». Mais n’oubliez pas que dans ces temps moroses, l’or se trouve ailleurs… dans les bras des vôtres.