Alors que la journée la plus effrayante de l’année se présage, les déguisements horrifiques se bousculent et surpassent le fameux drap blanc coupé grossièrement. Si certains sont gentiment effrayants, d’autres soutirent des sueurs froides pour les mauvaises raisons. Qu’il s’agisse de surfer sur des faits divers glaçants ou sur la mémoire de stars disparues, ces apparats franchissent clairement les limites de la simple « frousse ». Serial killers ou zombification des célébrités envolées, ces 7 costumes d’Halloween controversés n’ont pas leur place dans le registre de l’épouvante. Finalement, mieux vaut un costume maison ridiculement drôle plutôt qu’une transformation nocturne aux accents polémiques.
Les serial killer
Les séries Netflix sont des mines d’inspiration pour se concocter un costume d’Halloween. Si à l’époque, la combinaison rouge de La Casa de Papel se dupliquait sur toutes les silhouettes, un autre accoutrement bien moins inoffensif a également fait beaucoup de bruits. Après la sortie retentissante de la série Dahmer, qui retrace l’itinéraire d’un sérial killer surnommé le « cannibale de Milwaukee », sa tenue d’assassin s’est glissée au milieu des vampires et autres sinistres créatures. Mais contrairement aux autres créations Netflix, celle-ci n’a rien d’une fiction.
Cette histoire s’est déroulée dans la vraie vie entre 1978 et 1991 et elle a fait 17 victimes. Porter ce costume, c’est donc salir la mémoire d’innocents tombés entre les mains de cet homme aux relents d’ogre. Ebay a d’ailleurs dû retirer la « panoplie » de Dahmer de son catalogue suite à une grogne générale. Jack l’Éventreur, Ted Bundy et tous les autres serial killer s’incluent aussi dans les costumes d’Halloween controversés puisqu’ils impliquent des morts « réelles ».
Tout ce qui implique du blackface
Même s’il est plus coutume de se barbouiller la tête en vert pour caractériser une mutation ou en rouge pour évoquer le diable, certaines personnes ont encore la fâcheuse tendance à se maculer de noir. Peindre son visage avec une autre teinte que la sienne pour « caricaturer » une culture s’appelle clairement une bavure raciste. Cette pratique surnommée « blackface » était d’ailleurs récurrente dans les années 1800.
Des acteurs blancs américains se frottaient le visage avec du cirage pour transcrire des stéréotypes racistes envers les Afro-Américains. Un maquillage voué à déshumaniser la communauté noire. Foncer la couleur initiale de sa peau est tout sauf « amusant ». Et l’excuse du second degré ne passe pas. Utiliser le « blackface », c’est faire l’apologie d’une oppression qui perdure encore tristement. Parmi les costumes d’Halloween controversés, celui-ci est le plus coriace, surtout outre-Atlantique. Environ un tiers des Américains déclarent que le « blackface » dans un costume d’Halloween est acceptable, au moins parfois.
Les personnages de série sexualisés
Au cœur des costumes d’Halloween controversés, il y a également toutes les tenues hyper sexy qui hissent les femmes en « bout de viande ». Alors que cette journée est supposée être la plus lugubre de l’année, certains costumes conjugués au féminin semblent s’être totalement trompés de répertoire. Ils revendiquent des « cuisses à l’air », des seins relevés et des fesses galbées.
Certains sites vont même jusqu’à pervertir des personnages de série qui n’ont rien de grivois. Ils convertissent leurs vêtements de base en étoffe ultra sensuelle. Ainsi, le costume d’Eleven dans Stranger Things dévoile des chaussettes montantes et une robe ras la culotte. Pire, celui des femmes dans The Handmaid’s Tale est permuté en robe moulante courte et en cape coquine à la « Petit Chaperon rouge ». Rappelons que la tenue originelle est supposée symboliser la tyrannie des hommes. Ces déguisements à la teneur coquine poussent le mythe de la « femme objet ».
Une personne malade mentale
Parmi les costumes d’Halloween controversés, figurent également tous ceux qui s’attèlent à dépeindre un trouble psychiatrique. Une camisole parsemée de sang, un déguisement estampillé « schizophrène » avec les mains scellées et une sorte de muselière sur la bouche… Revêtir de tels costumes, c’est se moquer de problèmes de santé mentale sérieux. Ces accoutrements font une satire de ces « maladies », beaucoup plus profondes que la « folie » et les cheveux en pétard.
Ils les rendent « spectaculaires » et les abordent comme s’il s’agissait de « curiosités de la société ». Mettre les malades mentaux, qui subissent un vrai conflit intérieur, au même rang que les autres monstres, c’est les rejeter indirectement. Cependant, difficile d’en avoir conscience puisque les films d’horreur eux-mêmes s’en enrichissent pour créer une peur odieuse. La plupart des scénarios s’attèlent à montrer des personnes « déséquilibrées » qui entendent des voix et bataillent avec leurs propres démons intérieurs.
Les versions zombie des stars décédées
Dans le sillage de The Walking Dead, des troupes de zombies à la face écorchée et aux membres faussement désarticulés envahissent chaque année les soirées d’Halloween. Même si arborer un maquillage squelettique et des vêtements arrachés n’a, à première vue, rien d’offensant, ce costume trouve aussi son point de chute.
Ressusciter des stars décédées en les affublant d’un regard translucide et de cicatrices dégoulinantes revient à piétiner leur tombe. Convertir David Bowie ou Michael Jackson en figures cadavériques est extrêmement grossier. Ces costumes d’Halloween controversés jouent avec la mort d’une célébrité défunte et la traitent à la légère.
Les lapins Playboy
Ces lapins-là n’ont rien à voir avec les rongeurs candides des dessins animés. Ils sont issus d’un croisement entre des stéréotypes sexistes et de la vulgarité. Ils se reconnaissent à leur serre-tête à grandes oreilles, leur bustier en vinyle, leur bas en résille et leur queue en pompon. Ces lapins sont issus de l’imaginaire Playboy et soulèvent de grandes questions. Ils ne feraient même pas sursauter une mouche. Mais là n’est pas le problème. Ce costume fait l’objet de nombreuses discordes puisqu’il renvoie directement aux pratiques abjectes de la maison Playboy.
L’an dernier, une série documentaire déclinée en dix parties mettait en exergue toute la mécanique crasse de la revue coquine. Plusieurs anciennes « Playmates » révélaient d’ailleurs des expériences traumatisantes et les mauvais traitements subis de l’intérieur. En plus de dissoner avec la thématique « glauque », ces costumes d’Halloween controversés font écho à des faits blâmables.
Les costumes qui sexualisent l’univers enfantin
L’an dernier, la top modèle Kendall Jenner se dévoilait dans les habits de Jessie, la cow-girl emblématique de Toy Story. Jusque là rien de bien affolant. Sauf que la mannequin de la fratrie Kardashian a revisité le costume à sa manière, dans une tonalité très aguicheuse. Le haut était transformé en cropped-top et le bas en culotte avec fesse apparente. La chanteuse pop Cardi B, elle, reprenait l’identité vestimentaire de Marge Simpson en permutant sa robe verte en corset moulant.
Des réinterprétations « médiocres » qui ne devraient pas servir d’exemple aux fans. De nombreux costumes d’Halloween controversés puisent ainsi leur source dans les jouets enfantins ou les dessins animés. Ils défigurent totalement leur crédulité initiale et dégoulinent de messages sexuels. Même les minions, créatures simples d’esprit, ont leur pendant salace sur le net. Halloween n’est clairement pas un prétexte pour tout sexualiser.
Ces costumes d’Halloween controversés illustrent toutes les déviances de la société. Pour trouver des alternatives, misez plutôt sur des déguisements qui traduisent un message militant ou qui ont une teneur féministe. Vous dresserez le poil des machos endurcis à coup sûr.