Vous vous sentez coupable d’avoir posé des vacances ? Voici comment dépasser ce sentiment

Après des mois de dur labeur et de travail acharné, les vacances s’esquissent comme une récompense bien méritée. Mais ces semaines de congés surlignées en jaune fluo dans le calendrier ne suscitent pas toujours la joie escomptée. C’est même parfois le contraire. Au moment de troquer la tenue correcte exigée contre le chemisier à fleurs, une culpabilité tenace nargue le fameux lâcher-prise estival. Au lieu de penser aux cocktails sous les cocotiers, les esprits restent braqués sur les piles de dossiers qui s’entassent et les mails qui s’agglutinent. Si vous vous sentez coupable d’avoir posé des vacances, voici quelques conseils pour quitter le bureau l’esprit léger et enfin cueillir l’instant présent.

Poser des congés, une source de stress comme une autre

Même si beaucoup rêvent de congés illimités et jalousent secrètement les deux mois de repos accordés aux bambins, poser des jours de vacances n’est pourtant pas si évident. Cette demande si précieuse est souvent assortie d’appréhensions, de doutes et de scénarios catastrophes. On se rend devant la porte du/de la boss à reculons avec la boule au ventre et les mains moites, comme si on s’apprêtait à réclamer la lune.

Dans cette situation, il y a toujours une réminiscence des comportements enfantins. On se montre avec sa plus belle auréole au-dessus de la tête, les bras presque suppliants et la voix mielleuse. Pour cause, en désertant son poste pendant deux petites semaines, on a cette impression de faire des infidélités à notre supérieur.e, de trahir sa confiance. Selon un sondage réalisé par Expedia, 53 % des Français.es se sentent d’ailleurs coupables de partir en vacances. Cependant, poser des vacances n’a rien d’une attitude « tire au flanc » ou d’une fainéantise maquillée. D’après une étude de l’Université de l’Illinois, les « breaks » rendent les salarié.e.s plus productif.ve.s et performant.e.s.

Sauf que voilà, pour les fanatiques du boulot et autres travailleur.se.s compulsif.ve.s, battre en retraite sur le sable chaud est plus une bavure qu’un plaisir personnel. Entre la peur d’être remplacé.e, le sentiment d’être indispensable, la crainte de louper un temps fort professionnel et le stress d’un retour surchargé, difficile de lézarder en paix. Pour ne plus se sentir coupable d’avoir posé des vacances et apprécier les bains de soleil sans penser aux dossiers inachevés, il existe quelques tactiques « décomplexantes ». Plus question de regretter l’openspace et de procrastiner sur son bien-être pour polir son image. Même si vous êtes en passe de demander un compte-rendu à votre collègue, converti en « taupe » pour l’occasion, il va falloir vous faire violence…

Décelez l’origine de la culpabilité

La première étape si vous vous sentez coupable d’avoir posé des vacances est de comprendre d’où provient ce sentiment. Est-ce que vous avez peur de laisser tomber vos collègues ou votre équipe au travail ? Est-ce que vous vous sentez obligé.e de répondre aux attentes des autres ? Avez-vous peur de déléguer votre travail aux autres ? Ou peut-être avez-vous des attentes irréalistes envers vous-même ?

Prenez le temps de réfléchir à la source de votre culpabilité afin de pouvoir la traiter de manière appropriée. Ce travail introspectif vous permettra de mieux comprendre votre relation au travail et la manière dont vous abordez votre absence. Cette culpabilité peut révéler des problèmes plus intimes, comme une défiance des autres, un manque de confiance, une tendance perfectionniste ou une personnalité au penchant psychorigide.

Rangez votre bureau avant le départ

C’est un geste qui peut paraître anodin, voire totalement superficiel. Pourtant, en faisant régner l’ordre sur votre bureau, vous vous persuadez enfin que l’heure du départ approche. En quittant le navire avec un coin de travail complètement chaotique, avec des feuilles volantes, des stylos ouverts, un cimetière de tasses et des post-its partout, vous induisez votre esprit en erreur. Vous lui faites croire que vous allez revenir le lendemain.

Même si vous vous complaisez dans votre capharnaüm, l’étape du rangement est indispensable pour partir l’esprit clair et rassuré. Remettre de l’ordre est une autre manière de marquer une coupure et d’officialiser le départ.

N’entamez pas de nouveaux dossiers avant de partir

Pour ne plus vous sentir coupable de partir en vacances, ne vous embarquez pas dans de nouveaux dossiers complexes à quelques jours du départ. Vous avez peut-être envie de faire vos preuves auprès de votre boss ou de montrer votre extrême dévotion pour le travail, mais cette motivation de dernière minute se conclura forcément sur des vacances tendues.

Contentez-vous de boucler ce que vous pouvez et ne vous rajoutez pas une difficulté simplement pour fayoter, flatter votre égo ou aider un.e collègue en galère. En acceptant ce « challenge », vous vous infligez une pression supplémentaire. Vous risquez donc de passer des vacances avec un sentiment de frustration et d’insatisfaction en toile de fond. Imposez-vous des limites dans vos tâches et organisez votre temps de travail en fonction de vos possibilités et non pas de vos ambitions.

Déléguez à des collègues de confiance

Déléguer son travail à ses collègues est une nécessité pour ne pas se retrouver sous l’eau à son retour. Cependant, cette étape est parfois un véritable supplice. On redoute que le travail soit bâclé ou volontairement saboté. On s’imagine que nos collègues vont se réapproprier tout le mérite d’un exploit accompli par nos soins. Ce besoin de contrôle a un côté rassurant, mais une fois en vacances, il se fait pesant et intrusif.

Se faire suppléer est tout sauf un aveu de faiblesse ou une forme d’échec. C’est une décision qui peut même ressouder les liens en interne. En désignant votre alter ego professionnel, vous partirez sans arrière-pensées. En confiant vos tâches à des collègues consciencieux.ses, vous ne serez pas tenté.e d’espionner leurs faits et gestes par écran interposé, ni de corriger leurs erreurs les doigts de pieds face à la mer.

Pratiquez l’auto-compassion

Au travail, on a tendance à se pousser à bout simplement pour se prouver qu’on a de la valeur et qu’on est légitime dans nos fonctions. On a l’auto-critique facile et on se blâme avec une rare amertume. En posant des jours de congés, on se voit tout de suite comme un clone de « Sid », le paresseux dans l’Âge de Glace. On s’imagine que s’arrêter pour chahuter les vagues est une marque de flegme, de lâcheté. À tort.

Rappelez-vous que vous avez le droit de prendre du temps pour vous-même. Ça ne fait pas de vous une personne négligente ou égoïste. Accordez-vous la permission de vous reposer et de profiter pleinement de vos vacances sans jugement.

Se sentir coupable de poser des vacances peut vite entacher les séjours en dilettante et bafouer la zénitude qui va avec. L’entreprise ne s’arrêtera pas de tourner si vous partez en périple estival. Alors, savourez vos vacances et apprenez à faire abstraction de l’openspace. Et n’hésitez pas à lire nos conseils pour reprendre le chemin du travail sereinement après une longue période de farniente. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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