La pandémie de Coronavirus a entraîné la mort de plus de 50 000 personnes en France. Et ce chiffre risque malheureusement de s’allonger, faisant fi de la période de Noël. Pour ceux.elles qui restent, il peut être très difficile d’envisager de passer les fêtes « normalement ». Et cela vaut pour toutes les personnes qui ont perdu un être cher récemment, que ce soit à cause du Covid ou non. Aujourd’hui, la rédaction a décidé d’aborder ce sujet délicat et vous donne quelques conseils pour surmonter au mieux votre peine et profiter un peu des festivités.
« Notre chagrin se confronte à la joie et au bonheur ambiant »
On le sait, un deuil est généralement constitué de 7 étapes, plus ou moins longues à passer en fonction des personnalités. Si la douleur est encore vive, il se peut que l’ambiance festive de Noël, la joie permanente et le sourire « qu’il faut afficher » soient particulièrement démoralisants. On peut difficilement jouer un jeu d’acteur durant des jours et des jours, surtout lorsque la peine est profonde.
Nous voudrions rassurer ceux.elles qui se reconnaissent dans cette description. Ressentir du chagrin et faire son deuil durant les fêtes ne fait pas de vous une mauvaise personne. Vous êtes juste un être humain normalement constitué qui a besoin de temps pour digérer le choc. La périodicité n’a rien à voir avec tout ceci.
Comme le rappelle Amanda Darnley, psychologue américaine, à Huffingtonpost.fr :
« Je pense qu’il est important, particulièrement cette année, de reconnaître à quel point un deuil peut s’apparenter à un combat. Les fêtes le rendent encore plus redoutable, car la réalité de notre chagrin se confronte à la joie et au bonheur ambiant. Cet affrontement peut se révéler très brutal, surtout si c’est la première fois que vous passez Noël sans l’être aimé. »
Parfois, on peut se perdre dans la préparation de Noël. Courir partout pour acheter les cadeaux, concocter un bon repas, décorer la maison… Ceci dans le but de faire plaisir à ses proches et leur montrer que « tout va bien ». Seulement, lorsque l’activité retombe, la peine nous submerge et on se surprend à pleurer à n’importe quelle heure de la journée. Cela se vérifie aussi lorsque, par réflexe, on saisit son téléphone pour appeler le.a proche décédé.e pour lui parler de l’organisation de Noël.
« Faites preuve d’indulgence envers vous-même »
Pour ne pas risquer que la tristesse vous submerge au moment où vous vous y attendez le moins, il va falloir accepter l’impact du deuil sur votre vie. Il est essentiel de prendre conscience de ce que vous ressentez. Le bon, comme le mauvais. Le « monstrueux » et le douloureux. Regardez vos sentiments en face, sans jamais vous juger.
Amanda Darnley précise :
« Le deuil est une épreuve suffisamment difficile en elle-même, sans avoir à se reprocher de ne pas encore avoir réussi à s’en remettre. De la même manière, inutile de vous en vouloir si la joie ou l’exaltation viennent émailler votre chagrin en cette période de fêtes. Faites preuve d’indulgence envers vous-même et laissez vos émotions s’exprimer. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réactions. »
Plutôt que de cacher l’absence de celui.elle qui vous a quitté, permettez-vous quelques petites attentions à Noël. Cuisinez par exemple son plat préféré. Ajoutez des décorations qu’il.elle aimait particulièrement sur votre sapin. Il s’agit d’honorer sa mémoire en lui rendant hommage de manière personnalisée. Même si vos invité.e.s ne le voient pas, vous, vous saurez.
Toutes ces petites attentions vous permettront de vous focaliser sur ce qu’il vous reste de cet être perdu, plutôt que sur ce qui vous manque. La spécialiste Hope Edelman explique au Huffington Post :
« En cette année si particulière, où les traditions familiales vont parfois devoir être annulées ou reportées, où un être cher va peut-être nous manquer pour préparer ou célébrer les fêtes, il peut être très réconfortant de créer un nouveau rituel unique. Si c’est un succès, songez à recommencer l’année suivante. »
Vous pouvez aussi tout à fait allumer une bougie blanche en la mémoire de cette personne. C’est très apaisant.
En deuil durant les fêtes : qu’est ce qu’il.elle aurait voulu pour moi ?
Si festoyer dans la maison familiale vous est trop difficile lors de ce premier Noël sans lui.elle, n’hésitez pas à en parler à votre famille. Vous pouvez changer d’endroit ou bien décider d’aller passer Noël ailleurs par exemple. Vous pourrez vous créer d’autres souvenirs dans un endroit qui n’est pas forcément marqué par le.a défunt.e. Même si, soyons clair, cette personne sera toujours avec vous.
Essayez aussi de créer des moments d’échanges avec les autres. Chanter des chansons, cuisiner ensemble… Il existe toute une liste d’activités à faire pour profiter pleinement de son week-end de Noël. Et si vous en ressentez l’envie, n’hésitez pas à parler du défunt, à montrer des photos, éventuellement passer des vidéos… Le fait d’en parler ouvertement rendra peut-être le sujet moins tabou et soulagera un tant soit peu votre peine en ce jour de rassemblement familial.
Si l’émotion devient très/trop forte à un moment donné : isolez-vous dans un endroit calme et apaisant. Laissez aller vos émotions et pleurez si vous en ressentez le besoin. Ensuite, posez-vous une seule question et essayez d’y répondre franchement : « qu’est-ce que mon proche aurait voulu pour moi ?« .
Dans la plupart des cas, la réponse sera : « que je profite de Noël, de la famille, de la vie et de tous les plaisirs qu’il.elle va m’apporter« . Ne culpabilisez plus, votre proche fera toujours partie de vous et veillera sur vous. Le premier Noël est difficile, mais dites-vous que le temps guérit les blessures. Servez-vous de ce que le.a défunt.e vous a enseigné et chérissez son souvenir, cela deviendra une force.