C’est l’affaire qui agite la presse depuis la diffusion de « Complément d’enquête Gérard Depardieu : la chute de l’ogre » sur France 2, le 7 décembre. En découle une vague d’indignation, mais aussi la parution d’une tribune dans Le Figaro, exprimant un soutien à l’acteur visé par 3 plaintes pour agression sexuelle ou viol. Nommée « Adresse au vieux monde », une « contre-tribune » a été publiée le 30 décembre sur Mediapart, dépassant désormais les 2 500 artistes signataires. « Le talent de Gérard Depardieu n’autorise pas l’indignité de ses comportements », peut-on y lire. Une prise de parole essentielle pour donner une ampleur aux voix des victimes trop peu entendues !
Plus de 2500 signataires appellent à « briser la loi du silence »
Angèle, Clara Luciani, Louane, Corinne Masiero, Hoshi, Élodie Frégé… Émise par le collectif « Cerveaux non disponibles », hébergée sur le blog de Mediapart, cette « contre-tribune » a rallié plus de 2 500 artistes à ce jour. Cette coalition artistique a choisi de réagir aux 56 personnalités qui ont signé la tribune de soutien à Gérard Depardieu.
Ces artistes dénoncent également les propos du Président Emmanuel Macron en faveur de l’acteur, dans l’émission « C à vous » du 20 décembre. Tou.te.s soulignent que « lier Depardieu à l’art en France est une simplification abusive ». Selon les signataires de la « contre-tribune », la tribune parue dans Le Figaro et les propos du Président sont comme « des crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est l’illustration sinistre et parfaite du monde d’avant qui refuse que les choses changent ».
Ces artistes signataires soulignent qu’iels reconnaissent le rôle de la justice, tout en exprimant leur devoir de soutenir les victimes. Et de ne pas permettre aux agresseurs, violeurs et oppresseurs de demeurer impunis. Gérard Depardieu fait face à des accusations d’agressions sexuelles et de tenue de propos misogynes extrêmement violents.
« C’est l’inversion des rôles où le bourreau (le « monstre », l’homme, pas du tout sacré, mais juste obscène) se place en victime, avec l’aide de ses ami.e.s. Comme toujours dans les affaires de violences sexistes et sexuelles à l’égard des femmes, la « présomption d’innocence » pour l’agresseur sonne comme une « présomption de mensonge » pour les femmes qui témoignent contre lui. (…) Ne vous trompez pas, nous aussi, nous souhaitons que la justice fasse son travail (…) Mais face à l’absence d’écoute et de prise au sérieux des victimes au sein des institutions policières et judiciaires (…) impossible de faire comme si de rien n’était, en attendant « que la justice fasse son travail ». Il faut refuser la banalisation de propos et d’actes tels que ceux de Gérard Depardieu », peut-on lire
Un soutien précieux aux victimes de violences sexuelles
La prise de parole de personnalités issues du monde de la culture sur le sujet de l’impunité des violences sexuelles revêt une importance cruciale dans la lutte contre ce fléau. Le « cas Gérard Depardieu » n’est pas juste une affaire qui divise le monde de la culture. À travers cette « contre-tribune » ces artistes signataires offrent un soutien inestimable aux victimes en élevant leur voix contre l’impunité.
En utilisant leur notoriété, elles agissent ainsi en quelque sorte comme des porte-parole, amplifiant alors les voix de ceux et celles qui ont été réduit.e.s au silence. Chanteur.se.s, photographes, acteur.rice.s… tou.te.s agissent comme des allié.e.s, plaidant pour la justice et l’équité dans un domaine où le silence a longtemps prévalu.
Cette démarche contribue dans un même temps à sensibiliser le public à l’ampleur du problème. Cela encourage la prise de conscience collective et met en lumière l’urgence de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’impunité des agresseurs.
Cette mobilisation des personnalités en faveur de la justice renforce l’idée que la lutte contre les violences sexuelles est une responsabilité collective. Le message est simple : « Nous ne nous tairons plus » !