Depuis le mouvement de libération des femmes au XXe siècle, le féminisme a progressivement gagné en visibilité dans la société. Problème : encore en 2024 ce mouvement, qui lutte pour l’égalité des sexes, suscite des débats stériles ponctués de préjugés. En ce 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, voici 6 idées reçues entendues sur le féminisme à déconstruire d’urgence !
Les féministes haïssent les hommes
C’est sans aucun doute l’une des idées reçues sur le féminisme les plus répandues. Cette croyance découle d’une mauvaise compréhension du féminisme ! Ce mouvement cherche en effet à éliminer les inégalités entre les sexes, non pas en excluant ou en haïssant les hommes, mais en remettant en question la société actuelle patriarcale qui invisibilise les femmes.
Le féminisme s’efforce ainsi de créer un monde où chacun.e peut vivre sans être limité.e par des stéréotypes restrictifs. Si certaines personnes se déclarant féministes tiennent des propos virulents à l’égard des hommes, rappelons que le féminisme est bénéfique pour l’épanouissement et la liberté de tou.te.s.
Les féministes ne se soucient que des problèmes des femmes
Autre idée fausse courante dans la même veine que la précédente. Non être féministe ce n’est pas oublier les droits des hommes. C’est lutter pour que tout le monde (dont les hommes et les femmes) ait les mêmes droits.
Être féministe c’est lutter contre les rôles de genre qui enferment les individu.e.s dans des schémas de comportement stéréotypés. Certes beaucoup collent à la peau des femmes, mais on compte par exemple aussi les attentes nocives liées à la virilité. L’égalité des sexes ne sera atteinte que lorsque les normes qui limitent les possibilités de chacun.e seront totalement déconstruites.
Le féminisme est un mouvement avec une vision unique
Au contraire, le féminisme englobe une variété de courants et de perspectives. On compte notamment le féminisme essentialiste (ou différentialiste), celui intersectionnel, l’écoféminisme ou encore le féminisme universaliste. Le féminisme n’est ainsi pas un mouvement avec une vision unique, mais une toile complexe tissée de multiples courants.
Les féministes aujourd’hui sont extrêmes et agressives
Opposer le féminisme de l’époque et les combats d’aujourd’hui est le passe-temps préféré de nombreuses personnes, notamment sur les réseaux sociaux. Face aux faibles évolutions en faveur de l’égalité des sexes, un certain ras le bol peut en effet ressortir. Certaines personnes se déclarant féministes peuvent ainsi être « passionnées » lors de leurs discours ou actions.
Mais ça ne signifie pas que l’ensemble du mouvement adopte cette approche. Retenons aussi que le traitement médiatique réservé aux actions féministes est rarement traité avec neutralité, mais plutôt en défaveur des militant.e.s.
Les féministes veulent supprimer les différences entre hommes et femmes
Encore une idée reçue entendue sur le féminisme à déconstruire ! Il ne s’agit pas de nier les différences biologiques entre les sexes, mais de contester les stéréotypes et les hiérarchies basés sur ces différences.
Autrement dit, le mouvement féministe aspire à une société où les individu.e.s ne sont pas limité.e.s par leur genre assigné. Par exemple, les femmes devraient avoir les mêmes opportunités que les hommes au travail, sans subir de discriminations fondées sur le genre (coucou l’inégalité salariale ou encore le plafond de verre).
Le féminisme n’est plus nécessaire aujourd’hui
Dernière idée reçue persistante sur le féminisme qui nous paraît essentielle à déconstruire ! Certes le féminisme a permis de belles avancées pour les droits des femmes, mais les inégalités de genre subsistent.
Dans de nombreux domaines de la société, tels que le monde du travail, la culture ou tout simplement la vie quotidienne, les discriminations, le sexisme ou encore les violences fondées sur le genre émergent encore en 2023. Des combats restent à mener et nous avons aujourd’hui toujours besoin du féminisme dans le monde.
Déconstruire ces idées reçues sur le féminisme est essentiel pour comprendre réellement ce mouvement vital. Retenons que les droits et la dignité de chacun.e ne devraient jamais être compromis par des stéréotypes obsolètes. Lutter contre l’injustice sous toutes ses formes est l’affaire de tou.te.s !