Matriarcat : 6 sociétés où les femmes gouvernent à travers le monde

Alors que dans notre société les femmes se battent encore contre le patriarcat, dans d’autres peuples se sont, à l’inverse, les femmes qui font la loi. Ce ne sont pas des gouvernements matriarcaux, mais plutôt des traditions matrilinéaires (transmission par héritage suivant le lignage féminin) qui donnent davantage de place aux femmes dans la société. On vous fait découvrir 6 communautés dans lesquelles vivent des femmes qui portent, très bien, la culotte !

1 – Les Moso, en Chine

À la frontière des provinces du Yunnan et du Sichuan, vit une des dernières sociétés matrilinéaire et matrilocale, les Moso appelés également les Na. Mais avant de vous en dire plus à propos de cette culture, un point s’impose. Dans une société matrilinéaire, les enfants sont rattaché.e.s à la mère, qui leur transmet son nom, ses traditions et son héritage. Le peuple Na ou Moso est aussi matrilocal, car l’époux rejoint, après le mariage, la famille de sa femme.

Dans la culture Moso ce sont les femmes qui portent la culotte. Elles travaillent, soulèvent des poids lourds et dirigent la communauté. Côté éducation des enfants, ce sont les oncles maternels qui s’en chargent. Autre particularité de cette communauté, est que les femmes pratiquent le « mariage libre », dans lequel elles choisissent leurs partenaires et en changent à leur guise. 

« Pour les Moso, seuls l’amour et la passion doivent motiver le choix d’un partenaire. Et si elles ne ressentent plus cette passion, elles peuvent mettre fin à la relation. Le frisson des premiers instants est pour elle plus important que le fait de rester ensemble », explique le photographe Karolin Klüppel à National Geographic

Malheureusement, en ouvrant les portes de leur communauté aux touristes, la culture des Moso s’érode peu à peu. Les plus jeunes ont intégré les codes culturels chinois modernes et désormais certain.e.s se marient à l’extérieur de leur village.

2 – Les Minangkabau, en Indonésie

Dans les rizières du village de Sumatra habite le peuple Minangkabau. Les Minangkabau sont une communauté de musulman.e.s ayant réussi à concilier les traditions matrilinéaires et l’Islam. Bien que le droit coranique n’attribue aux filles qu’un tiers de l’héritage, les biens ancestraux des familles Minangkabau se transmettent, tout de même, de mère en fille.

Et tout comme les Mosos, lorsqu’un homme de cette ethnie se marie, il s’installe dans le foyer de la famille de son épouse. Chose particulière, c’est la famille de la fille qui vient demander la main du garçon et non le contraire, comme certaines traditions le conçoivent. Les enfants portent le nom de clan de leur mère et sont éduqué.e.s par leur oncle maternel.

En outre, contrairement à la situation des femmes indiennes, réduites à l’état de quasi-esclavage par la belle-famille, les hommes Minangkabau ne disposent d’aucun droit dans le foyer conjugal et peuvent également être renvoyés par leur épouse. En cas de divorce la femme obtient automatiquement la garde des enfants. Toutefois, les hommes ont le devoir de faire profiter le village de leur réussite et ils s’occupent de la religion et des affaires politiques.

3 – Les Khasis, en Inde

Au carrefour du Tibet, du Bangladesh et du Myanmar se trouve une enclave où les femmes mènent la société, dans la plupart des secteurs. Les Khasis sont environ un million dans l’Etat indien du nord-est de Meghalaya et iels perpétuent la tradition matrilinéaire. Les filles portent le nom de leur mère, héritent des biens et dirigent la société.

Elles s’habillent comme elles veulent et ne craignent pas de se faire agresser. Tandis que les hommes, mariés, habitent chez leur belle-mère, n’héritent de rien et perdent tout en cas de divorce. Ils sont le « sexe faible » dans cette hiérarchie sociale, alors même qu’en Inde, subsistent des inégalités hommes-femmes et les femmes subissent des violences.

« Le système matrilinéaire remonte à une époque où les Khasis avaient plusieurs partenaires et donc il était difficile de déterminer la paternité des enfants. Mais les militants d’un renversement de tendance au profit des hommes ont une autre explication, et affirment que leurs ancêtres étaient loin de chez eux pendant trop longtemps à faire la guerre pour pouvoir s’occuper de leurs familles », explique Valentina Pakyntein, anthropologue à l’Université de Shillong au The Guardian

4 – Les femmes de l’île de Kihnu, en Estonie

C’est dans une île perdue au large du golfe, l’île de Kihnu, que l’on retrouve la culture de Kihnu, inscrite d’ailleurs sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, en 2008. Dans cette île située en Estonie, s’y cachent quasi que des femmes qui s’occupent de toutes les ressources agricoles, de l’artisanat, des enfants, ou encore de la préservation des traditions.

Derrière chaque commerce, chaque boutique, se tient une femme. Mais où sont les hommes ? Eh bien, ils s’exilent, durant des mois, pour exercer leur métier de pêcheur, ou de navigateur. Une île bien féminine qui semble très bien fonctionner !

5 – La tribu des Akans, au Ghana

Fini le patriarcat ! La tribu des Akans au Ghana, regroupe un ensemble d’ethnies en Afrique de l’Ouest au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ils se répartissent parmi plusieurs populations dont l’histoire et la culture ont une grande influence sur le monde noir en général.

L’une des particularités de cette tribu est la pratique de la succession matrilinéaire. Ce ne sont pas les enfants qui héritent de leur père à sa mort, mais ceux de sa sœur.

6 – Les Bijagos, de Guinée Bissau

C’est sur l’île d’orange Grande au large de la Guinée que les femmes Bijagos dirigent les hommes. Des dépenses quotidiennes à l’application des lois, elles décident de tout. Elles possèdent également des terres, qu’elles répartissent aux hommes pour qu’ils puissent y travailler pour subvenir aux besoins du foyer.

Selon cette ethnie, ce serait Dieu qui aurait décidé que les femmes seraient les vraies patronnes et pour l’instant aucun homme ne s’est élevé contre cette suprématie féminine !

Des sociétés singulières où l’on découvre des peuples aux codes différents des nôtres. Enrichissant n’est-ce pas ?

Shem's Tlemcani
Shem's Tlemcani
Je suis passionnée par les sujets sociétaux et la santé. Mon intérêt pour les questions sociales me pousse à explorer des enjeux tels que la lutte contre la pauvreté, l'éducation et le changement climatique. En matière de santé, je m'investis dans les domaines du bien-être, de la nutrition et de la prévention des maladies. Je m'efforce de rester informée et d'utiliser ma voix pour sensibiliser et encourager le débat et l'action sur ces sujets cruciaux.
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