Les femmes qui choisissent de bronzer seins nus sur la plage sont de moins en moins nombreuses. Une enquête du magazine Vie Healthy en partenariat avec l’Ifop révèle en effet un recul important de la pratique du topless sur les plages françaises. Plusieurs raisons à cela : la crainte du jugement ou des agressions mais aussi la plus grande information sur les risques de l’exposition prolongée au soleil.
Un écart générationnel dans la pratique du topless
En 1984, 43 % des Françaises déclaraient avoir déjà bronzé seins nus sur la plage contre 22 % en 2019. Le recul est donc net mais il n’est pas égal pour toutes les tranches d’âge. Les 50-59 ans sont les plus nombreuses à être adeptes du monokini (33 %) contre seulement 20 % des moins de 30 ans. Cela peut s’expliquer par le contexte d’apparition de cette pratique en France. C’est dans les années 1960 que le topless fait irruption sur les plages françaises. Le mouvement pour l’émancipation des femmes était alors en plein essor et se dénuder constituait un acte politique fort. Or, il semblerait que la jeune génération considère de moins en moins, le découvrement de sa poitrine comme un acte subversif.
Malgré ce recul, les Françaises occupent la troisième marche du podium européen : derrière les Espagnoles (48 %) et les Allemandes (34 %). En Espagne le nombre d’adeptes du topless demeure stable, cependant, dans le reste de l’Europe y compris en France, la baisse a été constante ces dernières années. Mais alors, comment expliquer cela ? Les Françaises seraient-elles devenues plus pudiques ?
Des raisons diverses expliquent ce recul
La pudeur n’est pas le principal motif de cet abandon du topless, comme le démontre cette infographie, inclue dans l’étude :
La première raison invoquée est la crainte des risques liés à l’exposition prolongée au soleil. La progression des campagnes de prévention sur cette thématique a rendu les Françaises plus prudentes lorsqu’elles prennent un bain de soleil. Toutefois, ce n’est pas la seule cause. Les femmes interrogées craignent aussi les regards portés sur elles. Agressions, moqueries sur le physique ou commentaires sur la légèreté de leurs mœurs : autant d’expériences désagréables voire dangereuses qu’elles préfèrent éviter.
Concernant entre les liens entre confiance en soi et pratique du topless, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 21 % des Françaises s’auto-évaluant comme « très jolies » l’ont déjà pratiqué contre seulement 12 % de celles s’auto-évaluant comme « pas jolies ». Les droits des femmes ont certes progressé en France depuis les années 1960 mais la pression sur leur apparence n’a pas faibli, au contraire. L’idée que certains corps n’auraient « pas droit » d’être exposés à la vue de tous est tenace, et conduit à des phénomènes d’auto-censure.
Les résultats de cette étude soulèvent donc plusieurs problématiques : le regard réprobateur de la société sur le corps des femmes, la sécurité de celles-ci dans l’espace public ainsi que la difficulté d’avoir confiance en soi dans une société telle que la notre. Du travail reste donc encore à accomplir pour que toutes les femmes, qu’elles choisissent de se vêtir ou non, le fassent en toute liberté et sans pression extérieure.