Alors que l’on dénombre 78 féminicides depuis le début de cette année, l’heure n’est plus à l’indignation mais aux solutions. Un « Grenelle sur la violence conjugale » doit s’ouvrir à la rentrée pour apporter une réponse gouvernementale à ce phénomène. En parallèle, un dispositif va être expérimenté en Île-de-France : le violentomètre. L’objectif ? Permettre aux jeunes de repérer les signes d’une relation abusive.
Un outil de sensibilisation à destination des lycéens
Le centre Hubertine Auclert a pour but de promouvoir l’égalité hommes-femmes via notamment l’élaboration d’outils éducatifs. En collaboration avec la région Île-de-France, le centre a conçu un outil de prévention, le violentomètre.
Celui-ci se veut facile d’accès, il s’agit d’une échelle divisée en trois zones : « Profite », « Vigilance, dis stop ! » et « Protège-toi, demande de l’aide ».
L’utilisateur peut ainsi évaluer s’il se reconnait dans certaines situations et selon ses réponses, déceler les signes de toxicité d’une relation. Le spectre s’étend du vert (« respecte tes désirs et tes goûts ») au rouge (« te menace avec une arme »). Cet outil s’efforce de couvrir autant les abus physiques, psychologiques que sexuels. Il redirige par ailleurs vers le numéro d’alerte gratuit, le 3919 ainsi que vers que vers un service de messagerie instantanée dédié aux femmes victimes de violences.
Ce violentomètre devrait être distribué dans tous les lycées de la région Île-de-France en septembre 2019.
Une aide à la prise de conscience
Une question revient souvent en ce qui concerne de violences dans le couple : Pourquoi les victimes ne partent-elles pas ?. La solution parait simple de l’extérieur, il suffirait de fuir au moindre signe de violence. Mais la réalité est plus complexe. Souvent les victimes ne réalisent que tardivement la gravité des abus qu’elles subissent. Cela s’explique par les situations d’emprise qu’elles peuvent subir vis-à-vis de leur conjoint. Par de multiples procédés, la victime se retrouve progressivement isolée et dans l’incapacité de demander de l’aide. Le violentomètre a pour but d’enclencher une prise de conscience chez les victimes, de l’anormalité des situations d’abus.
Il s’agit bien sûr d’un outil qui complète, l’ensemble des dispositifs juridiques existants. La prise en charge des plaintes et la protection des victimes sont encore loin d’être optimales, mais il faut également développer la sensibilisation, pour que les actes de violences ne soient jamais banalisés. Inculquer à tous l’importance du consentement est primordial si l’on souhaite enrayer ces abus de façon durable.