8 femmes pilotes qui excellent dans leur discipline et qui déboulonnent les clichés

Qu’elles soient derrière un guidon, un volant ou aux manettes d’un avion, les femmes pilotes mettent une belle longueur d’avance aux stéréotypes. Ces cravacheuses de bolide prouvent que les femmes n’ont pas seulement leur place côté passager et qu’elles peuvent largement griller la priorité aux hommes. Sur un circuit ou dans les airs, elles mènent une course folle contre les clichés. Plus encore, ces femmes pilotes tentent de se faire un nom dans un monde à deux vitesses où les hommes ont toujours le monopole. Mais malgré les obstacles, elles sont loin de faire du surplace ou de la figuration. Pour mieux connaître ces femmes pilotes qui ont les mains pleines de talents, voici un bref tour d’horizon de leurs exploits. 

Lola Lovinfosse

Étoile montante de la F4, Lola Lovinfosse est la seule française au sein de cette compétition éminemment masculine. Elle met d’ailleurs à l’amende tous ses homologues du haut de ses 17 ans. Malgré son jeune âge, Lola a tout d’une concurrente redoutable. Elle fait d’ailleurs rugir des moteurs depuis qu’elle a 8 ans. Elle a entamé sa carrière derrière un karting, sur le circuit d’Anneville-Ambourville, un lieu symbolique pour les férus de F1.

Lola compte d’ailleurs bien suivre les traces de ses modèles, Esteban Ocon et Pierre Gasly qui ont aussi chassé les virages sur cette piste normande. Depuis peu, elle touche son rêve du bout du doigt puisque c’est elle qui défend nos couleurs tricolores dans la F1 Academy, une série 100 % girl power à l’initiative de la Formule 1. Une des femmes pilotes en devenir qui, peut-être, laissera son nom dans l’histoire.

Simona de Silvestro

Parmi les pilotes féminines, Simona de Silvestro est une figure clé. Elle a un parcours semblable à celui de Lola Lovinfosse. Elle est tombée dans la passion des sports auto de façon précoce. À 8 ans, elle enfourchait déjà un karting, puis plus tard elle s’est essayée à la Formule Renault 2.0 en Italie, terre où elle tient ses racines. En 2006, elle s’envole pour les États-Unis et vit pleinement son « american dream ». Il faut dire que le pays de l’Oncle Sam a largement propulsé sa carrière.

Lors du championnat de Formule BMW, elle rafle une victoire et 6 podiums. Un classement honorable doublé d’une autre réussite : elle est la première femme à franchir le podium prestigieux d’Indianapolis. Ses exploits ne s’arrêtent pas là. Après quelques mauvais démarrages et plusieurs accidents spectaculaires, elle finit par remporter une victoire à Long Beach, puis une autre sur le GP de Huston.

Jutta Kleinschmidt

Jutta Kleinschmidt est une pilote automobile allemande renommée, largement reconnue pour ses prouesses dans le domaine du rallye-raid. Née le 29 août 1962 à Köln, en Allemagne, elle a marqué l’histoire en devenant la première femme à remporter le respectable Rallye Dakar en 2001, au volant d’un buggy Mitsubishi. Aux yeux du grand public, c’est un OVNI de la conduite à quatre roues. En parallèle de ses coups de gloire sur les pistes, Jutta brille aussi dans ses études. Après avoir empoché son diplôme d’ingénieure, elle se fait solliciter par BMW.

Mais au lieu de travailler de l’autre côté des engins de course, dans les coulisses de leur conception, elle préfère mettre le pied au plancher. En 1992, elle se familiarise avec les deux roues et se hisse à la 1re place féminine du rallye Paris-Le Cap. La jeune femme carbure au déterminisme. C’est d’ailleurs cette pugnacité qui lui a valu son titre retentissant au Paris-Dakar. Avant la consécration finale, elle s’est frottée plusieurs fois à cette compétition exigeante et endurante. Une des pilotes féminines qui force l’admiration.

Inès Taittinger

Comme toutes les femmes pilotes, Inès Taittinger a dû batailler pour que son talent soit reconnu à sa juste valeur. Membre de la richissime famille Taittinger, à la tête de la marque de champagne éponyme, elle a souvent été accusée de favoritisme et d’opportunisme. Pourtant, Inès est loin de démériter sa place dans le monde très select de l’automobile. Ancienne speakerine et animatrice, elle s’est convertie à cette discipline pointilleuse en 2009.

Avec une rage de vaincre et beaucoup d’entraînement, elle arrive première à la course d’Albi et troisième à Magny-Cours. À travers ses performances élogieuses, elle fait ses preuves et dément ainsi tous les doutes qui pesaient sur elle. Cependant, la jeune téméraire partait avec un handicap invisible. Née avec une insuffisance cardiaque, elle a subi une opération à cœur ouvert dès ses premiers jours de vie. Cette fragilité physique peu compatible avec ce sport piqué d’adrénaline ne l’a pas empêché d’acquérir des victoires.

Ana Carrasco

Parmi les femmes pilotes, en voici une qui chevauche les motos comme personne. Dans ce paysage empreint de virilité toxique, Ana Carrasco file droit. Son amour pour les belles montures à moteur a commencé presque au saut du berceau. Dès ses trois ans, Ana s’élançait déjà sur la mini-moto de sa sœur. Malgré des blessures préjudiciables, des problèmes de sponsoring et plusieurs changements d’écuries, cette tête brûlée du deux roues finit par goûter au succès en 2018.

Après neuf années consécutives de galères sur les pistes, elle signe un record « jamais vu ». Elle obtient le titre de championne du monde Supersport 300 et devient la première femme pilote à gagner un grand prix de moto face à des adversaires masculins. Un accomplissement ultime qui lui a permis de tracer son chemin au-delà des clichés.

Lella Lombardi

Maria Grazia Lombardi de son vrai nom a eu une courte vie ponctuée d’exploits. C’est elle qui a affirmé le potentiel et la crédibilité des femmes sur les circuits de F1. Encore aujourd’hui, seuls les hommes ont accès à ce plus haut niveau de sport auto. Pourtant, la tempétueuse Lella Lombardi a prouvé que les femmes pouvaient aussi s’y prêter. Elle est la seule femme de l’histoire à avoir marqué des points en Grand Prix de F1.

Au cours de sa carrière, elle a disputé un total de 17 Grands Prix. Mais c’est à l’occasion du Grand Prix d’Espagne en 1975 qu’elle se fait couronner. Elle se classe 6e lors de cette course, annulée en cours de route à cause des intempéries. Au diable donc les croyances qui prétendent que les femmes n’ont pas la bonne constitution génétique pour allumer le pneu et dompter le volant.

Caroline Aigle

Les femmes pilotes se distinguent sur la terre, mais aussi dans les airs. Si certaines chahutent le bitume avec férocité, d’autres slaloment entre les nuages avec dextérité. C’est le cas de Caroline Aigle, qui porte bien son nom puisqu’elle est aussi agile que le rapace. Première française pilote de chasse, elle s’est longtemps fait surnommer « Miss Moineau ». Un qualificatif plutôt péjoratif qui lui a été attribué à cause de son poids plume. Il faut dire qu’à ses débuts, Caroline dénotait dans ce milieu rigoriste fait d’armoire à glace.

Malgré son gabarit jugé « frêle », la virtuose du cockpit obtient un écusson qui l’élève au rang de première femme française pilote de chasse. À seulement 25 ans, Caroline devient un élément précieux de ce corps d’élite, par ailleurs très difficile à pénétrer. Première femme commandant d’escadrille sur avion de chasse Mirage 2000, première femme tireur d’élite, mais aussi championne de planeur à l’international, Caroline Aigle a eu une vie éclaire, mais un parcours du tonnerre.

Gina Bovaird

Certaines femmes pilotes ont parfois dû enchaîner les sacrifices pour assouvir leur rêve. C’est le choix qu’a fait Gina Bovaird, une Américaine adepte de motos. Elle a décidé de vendre sa maison, durement acquise, pour s’adonner aux compétitions les plus notoires d’Europe.

Malgré un faux départ et des premiers résultats chaotiques, Gina continue d’y croire. Même si ce n’est pas vraiment une flèche, elle dispute un Grand Prix dans la catégorie Moto500, aujourd’hui connue sous le nom de MotoGP. Elle est ainsi la seule femme de l’histoire à avoir participé à la catégorie reine.

Les femmes pilotes sont souvent mises sous les projecteurs pour leur physique avantageux ou leurs « erreurs », mais rarement pour leurs victoires. Pourtant, sur ce terrain miné par le machisme, elles sont d’autant plus méritantes. Tout comme ces femmes scientifiques prodigieuses qui ont vécu dans l’ombre de leur mari. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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