Depuis quelques jours, une nouvelle tendance a émergé sur TikTok, portée par des centaines de femmes décidées à déconstruire les injonctions autour du poids. Tout est parti d’un micro-trottoir filmé dans une salle de sport, où plusieurs hommes ont tenu des propos ouvertement grossophobes. « 70 kilos, c’est énorme, surtout pour une femme », entend-on dans l’extrait qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Face à ces remarques, de nombreuses utilisatrices ont choisi de répondre avec humour et autodérision, détournant l’audio pour afficher fièrement leurs corps et ridiculiser ces standards de beauté dépassés.
Un mouvement viral contre les diktats du poids
Plutôt que de se laisser atteindre par ces jugements arbitraires, des femmes ont décidé de s’en amuser en postant des vidéos où elles s’affichent avec confiance. Sur ces séquences, on peut lire des messages ironiques comme « 70 kilos et plus musclée qu’eux » ou encore « Nous et nos 70 kilos, on ne calcule pas ce genre de vieux mecs ».
Cette vague de publications illustre une prise de parole libératrice pour celles qui en ont assez d’être jugées sur leur apparence. En quelques jours, le mouvement s’est largement répandu, offrant une réponse collective et puissante à la grossophobie décomplexée affichée dans la vidéo initiale.
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Quand le poids devient un critère de jugement
Ce n’est pas la première fois que le chiffre « 70 kilos » déclenche des débats en ligne. En 2020, un tweet avait déjà suscité l’indignation en demandant : « Comment peut-on peser plus de 70 kilos et être sereine ? ». En réponse, l’influenceuse Elawan avait lancé le hashtag #PlusDe70kgEtSereine, rapidement repris par de nombreuses femmes partageant des photos d’elles avec fierté. Ce phénomène met en lumière une réalité persistante : la pression exercée sur les femmes pour correspondre à des standards de minceur irréalistes. Pourtant, le poids ne définit ni la beauté ni la valeur d’une personne.
La grossophobie, une discrimination punie par la loi
Si ces vidéos peuvent sembler anecdotiques, elles rappellent un problème bien réel : la grossophobie reste une forme de discrimination encore trop banalisée. Au-delà des moqueries et des commentaires désobligeants, elle a des conséquences profondes sur la perception de soi et peut alimenter des troubles alimentaires ou un mal-être généralisé.
D’un point de vue légal, cette discrimination fondée sur l’apparence physique est punissable en France. Selon le Code pénal, elle peut entraîner jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende lorsqu’elle est avérée.
Un message d’acceptation et de résilience
Au-delà de la simple moquerie envers les remarques sexistes et grossophobes, ce mouvement TikTok incarne une réappropriation du corps et une affirmation de soi. Il montre que les femmes ne se résument pas à un chiffre sur une balance et qu’elles n’ont pas besoin de l’approbation de quiconque pour se sentir bien dans leur peau.
En détournant avec humour des propos blessants, toutes ces femmes envoient ainsi un message clair : elles refusent de se laisser définir par des critères dépassés et s’autorisent à être elles-mêmes, sans compromis.