L’histoire est à peine croyable et pourtant… Ce jeudi se tiendra le jugement des parents de la jeune Manon (le nom à été changé), frappée et séquestrée dans un cagibi dès qu’elle prenait du poids. Ce sont nos confrères de la Voix du Nord qui ont révélé l’affaire. On vous raconte.
Partis en vacances, les parents ont obligé le petit frère à punir sa sœur si elle grossissait en leur absence
Il semblerait que la grossophobie médicale prenne une toute autre allure avec cette affaire ! Pour le père de Manon, médecin hospitalier de 48 ans, et pour sa femme de 47 ans, le poids de leur fille ne doit pas excéder 47,5 kilos. Si la jeune fille avait le malheur de peser plus que ça, elle était battue et enfermée dans un cagibi. Originaire de la Somme, le couple est jugé aujourd’hui même pour violences et séquestration. Encore pire : leurs deux autres fils, de 10 et 18 ans, sont également victime de cette histoire invraisemblable.
C’est Manon elle-même qui a décidé de dénoncer le traitement dont elle était victime alors que ses parents étaient partis en vacances à Tahiti, en mars 2016. Toujours selon la Voix du Nord, le frère cadet avait pour ordre de veiller à ce que les règles soient minutieusement respectées en l’absence des parents. Une note était inscrite sur le frigo :
Pas de petit-déjeuner si le poids est plus élevé le matin que le soir, pas de dessert le soir et le week-end jusqu’à ce qu’elle redescende sous 50 kilos. (…) Pesez [Manon] matin et soir et noter le poids par jour.
Des mots qui font vraiment froid dans le dos…
200 coups de ceinture, privée de repas, enfermée dans un cagibi : le calvaire de Manon à cause de son poids
En perquisitionnant le domicile, les gendarmes ont voulu mesurer les deux cagibis qui servaient de « pièce punition » lorsque le poids de Manon dépassaient 47,5 kilos. Celle à côté de la cuisine mesure 2,92 mètres sur 1,74 mètres et la deuxième, à l’extérieur de la maison, mesure 1,73 mètres sur 0,82 mètre. Il a été prouvé que Manon ne pouvait même pas s’y allonger. Elle était donc forcée de rester debout ou peut-être, à la limite, un peu assise.
Le cagibi n’était pas la seule punition… Manon pouvait aussi être fouettée. Elle recevait pas moins de 200 coups de ceinture et était privée de repas à midi et le soir. Même punition lorsqu’elle a, un jour, été surprise entrain de terminer l’assiette de son petit frère. La jeune fille avait aussi l’interdiction de boire plus d’une petite bouteille d’eau par jour (rappelons que l’OMS préconise 2 litres par jour). Manon ne la finissait même pas, terrifiée par l’idée de prendre du poids. Et lorsqu’elle allait courir, si son poids n’était pas en baisse au retour, elle devait y retourner.
De leur côté, les parents ne comprennent pas du tout ce qu’on leur reproche. Pour la mère, de culture cambodgienne, il est normal que son mari frappe sa fille à coups de ceinture et l’enferme à sa demande. Tant que le jugement n’a pas eu lieu, ils sont tout deux présumés innocents. Affaire à suivre…