Le harcèlement scolaire se produirait davantage au sein d’un groupe d’ami·e·s

On imagine souvent que le harcèlement scolaire cible un·e enfant isolé·e, avec peu d’ami·e·s et peu ou pas intégré·e. Eh bien une récente étude scientifique américaine vient totalement bouleverser cette croyance. On assiste à l’émergence du « frenemy effect », ou le fait d’harceler une personne qui fait partie de sa bande d’ami·e·s. Décryptage.

700 000 élèves français·es victimes de harcèlement scolaire chaque année

Selon l’Unicef, 700 000 enfants et adolescent·e·s sont victimes de harcèlement scolaire chaque année en France. On en dénombre 12 % à l’école primaire, 10 % au collège et 4 % au lycée. Bien loin de viser un·e élève isolé·e, le harcèlement se pratique désormais au sein même d’une bande d’ami·e·s selon cette recherche parue dans le très sérieux American Journal of Sociology.

D’après elle, les harceleur·euse·s passeraient à l’attaque dans le seul but de devenir populaires. Et pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur une étude qui a passé au crible les réseaux sociaux de 3 000 élèves. Classes de quatrième, troisième et secondes, tou·te·s scolarisé·e·s en Caroline du Nord. L’étude s’étend sur une année scolaire complète.

De fait, ils ont constaté que les camarades d’une même classe dont l’amitié s’est délitée au cours de l’année scolaire, sont 3 fois plus susceptibles de se harceler les un·e·s les autres. Fait encore plus étonnant : ceux·elles qui sont resté·e·s ami·e·s durant l’année scolaire sont 4 fois plus susceptibles de se harceler les un·e·s les autres ! C’est à partir de cette constatation qu’est née l’expression « frenemy effect ».

« Être victimisé·e par ses propres ami·e·s est une expérience particulièrement douloureuse »

En français, on pourrait traduire cette expression par « l’effet du/de la meilleur·e ennemi·e« . Si on l’observe entre les membres d’une même bande de copain·ine·s, on l’observe aussi chez les élèves ne se connaissant pas personnellement, mais fréquentant les mêmes ami·e·s. Un des chercheurs de l’étude explique ainsi :

« Être victimisé·e par ses propres ami·e·s est une expérience particulièrement douloureuse. Cela entraîne une augmentation significative des symptômes de dépression et d’anxiété. Ainsi qu’une diminution significative de l’attention à l’école. »

En parallèle, les chercheurs pointent du doigt l’inefficacité des programmes de prévention contre le harcèlement à l’école :

« Nous croyons que le taux de réussite généralement bas de ces programmes s’explique par le fait que les comportements agressifs, comme le harcèlement, génèrent des récompenses sociales. Dans une certaine mesure, ce besoin de reconnaissance sociale amène des élèves à trahir leurs ami·e·s les plus proches. Même les programmes de prévention qui ont fait leurs preuves n’ont pas été capables de modifier le comportement agressif des « harceleur·euse·s populaires ». Il·elle·s se servent de leur cruauté pour maintenir leur statut de leader·euse. »

À ce stade, on se demande comment briser la tendance du frenemy effect ? L’étude avance quelques idées : comme développer les activités périscolaires afin que les enfants se rendent compte de la valeur de l’amitié. Si vous êtes victime de harcèlement scolaire ou connaissez quelqu’un dans cette situation, ne restez pas seul·e face à cette situation

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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