Les comédies romantiques, qui embrassent nos écrans de télévision en cette période automnale, renvoient une image lisse et idyllique du couple. Dans la vie réelle, ces relations portées par la passion peuvent virer au scénario catastrophe. Et les femmes sont les premières à en subir les frais. À échelle mondiale, plus d’une femme sur quatre a déjà été victime de violence conjugale.
Ces actes infâmes perpétrés par des hommes violents et manipulateurs montent généralement crescendo. Mais des signes avant-coureurs très subjectifs peuvent cependant donner l’alerte et éviter le pire. Portrait-robot de ces bourreaux déguisés en « cœur tendre ».
Les violences conjugales, un fléau régulièrement à la Une
Les violences conjugales, poison qui gangrène notre société, se greffent jusque dans la politique. Le 18 septembre dernier, Adrien Quatennens, figure majeure de la France Insoumise, bras droit de Jean-Luc Mélenchon avouait sur Twitter des faits de violences envers son épouse. « Dans un contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle, j’ai donné une gifle”, précisait-il.
Cette annonce retentissante faisait suite à la main courante déposée par sa compagne quelques semaines plus tôt. L’information a immédiatement été reprise par la presse, mettant l’homme de gauche dans l’embarras. Harcèlement téléphonique, monopole du contrôle, empoignade… au gré de son post Twitter, Adrien Quatennens révèle une partie de son visage au sein de l’impénétrable cadre intime.
Le droit privé de l’élu a volé en éclat pour rappeler, une fois de plus, que les violences conjugales n’épargnent aucun milieu. Mais ce grand déballage en Une des journaux a pris une tournure inédite. Les traits de caractère vicieux et la tendance possessive de l’accusé transpirent derrière les témoignages. Si l’an dernier, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, ce sort tragique est souvent précédé d’une violence plus sournoise, celle qui touche à l’esprit.
Des débuts flamboyants, mais trompeurs
Les hommes violents et manipulateurs ont quelques failles psychologiques évidentes, mais elles sont biaisées par l’euphorie sentimentale des débuts. La citation « l’amour rend aveugle » est donc à prendre très au sérieux pour ne pas tomber dans le filet de ces monstres « séducteurs ».
Calculateurs au possible, les hommes violents et manipulateurs masquent leur véritable identité comme des professionnels de l’usurpation. Ils ont souvent ce côté « pervers narcissique » enfoui. Lors des premiers dates, ils se sculptent un visage de « prince charmant », aux petits soins pour madame. C’est ce genre d’homme qui dépose des pétales sur le lit ou qui multiplie les repas romantiques à la lueur des bougies.
Ce mode opératoire guidé par un « amour » excessif, un brin matérialiste, permet de glaner la confiance des femmes rapidement. Et la passion des premiers jours a tendance à brouiller la raison. Mais il y a bel et bien arnaque sur la marchandise. En agissant de la sorte, les hommes violents et manipulateurs façonnent ce préjudiciable sentiment de dépendance.
Ainsi, ce penchant pour le contrôle est déjà palpable avec des prises de décision assez égocentrées. C’est l’homme qui choisit les activités, les heures de rendez-vous, les lieux de balade sans prendre en considération les désirs de la femme.
Une mainmise flagrante sur la vie de l’autre
Au bout de quelques mois de relation, cette ambiance à l’eau de rose sent désormais la surveillance à plein nez. Les hommes violents et manipulateurs redoublent d’inventivité pour garder un œil sur leurs proies afin d’assurer leurs arrières. Leur copine devient leur unique propriété. Et le partage est quasi impossible.
L’homme se fait donc plus intrusif. Il surveille au millimètre vos moindres faits et gestes sur les réseaux sociaux par exemple. Il épluche vos contacts et lit vos SMS en diagonale dès que vous dégainez votre portable. Les hommes violents et manipulateurs ont d’ailleurs souvent un compte « fake » pour rester au garde-à-vous, en tout temps.
Ils mettent également les holà sur les sorties en solitaire sous couvert du culpabilisant « Tu ne vas pas m’abandonner ? ». En réalité, ils isolent pour mieux régner. Pour eux, les relations extérieures que vous entretenez sont de vulgaires obstacles qui l’empêchent de vous posséder à 100 %. Et lorsque vous daignez sortir, que ce soit au travail ou au cabinet médical, ils dictent ce que vous devez porter, au risque de « paraître aguicheuse ».
Des critiques qui montent en grade
Ce Roméo des premiers jours dévoile doucement son vrai visage d’imposteur, mais toujours par petites touches. Les reproches passent plusieurs caps avant d’atteindre des sommets. Elles s’amorcent par des réflexions anodines sur votre physique ou sur un plat puis elles touchent ensuite à l’affect profond : les proches.
Les hommes violents et manipulateurs concoctent des arguments soignés pour éloigner la femme de sa famille, ses collègues, ses ami.e.s. En invoquant le chantage affectif, arme favorite des bourreaux, ils reprennent les rênes. À trop entendre cette rengaine du « c’est de ta faute« , la femme se remet en question, ce qui la rend encore plus vulnérable. Le conjoint amplifie les petits problèmes du quotidien, donnant lieu à des scènes de tension régulières.
Un regard dégradant sur les femmes en général
Les hommes violents et manipulateurs ont une image très réductrice de la femme. Leur discours dégage un machisme grandiloquent et assumé. Par exemple, lorsqu’ils évoquent leur ex, c’est toujours dans le but de les dénigrer plus bas que terre. « Elle n’avait aucun talent au lit », « c’était une ratée », « elle n’avait rien dans le crâne »… Une véritable déshumanisation s’opère.
Pour lui, la femme doit se cantonner à la case du « foyer » et exceller dans les tâches ménagères. Nourris par les stéréotypes de genre, les hommes violents et manipulateurs vrillent dès que la femme échappe à ce moule.
Violence conjugale : comment en sortir ?
Une main de fer dans un gant de velours, ces êtres cruels sont des hommes à deux têtes. En société, ils frôlent la perfection, mais entre les murs du foyer, ce sont des dictateurs. Hausse du nombre des intervenants sociaux, pack « nouveau départ » pour les victimes ou encore réforme du traitement judiciaire. Les lignes bougent pour tirer les victimes de ce cauchemar.
Via des sites internet, certains services ont été créés dans le but de répondre aux victimes de violences conjugales psychologiques. Il est d’abord proposé un test pour savoir, dans le cas où vous avez été confronté à ce genre de choses, si vous êtes en état de stress post-traumatique. Très complète, cette thérapie en ligne va vous permettre d’abord de mettre des mots sur les faits, d’évaluer ensuite le niveau de violences commis au sein d’un couple, puis d’entamer éventuellement une thérapie en ligne à l’aide des psychologues référencés. En plus de fournir l’aide de thérapeutes, ces services en ligne sont des guides avec une mine d’informations pour être accompagné.e : numéros de téléphone utiles, liens pertinents, tests…
Il est fréquent pour les victimes de douter jusqu’à éprouver parfois un sentiment de culpabilité qui n’est pas absolument pas légitime. Se faire accompagner par un.e professionnel.le de santé est à alors essentiel. Porter plainte, parler, se faire accompagner... Jamais assez nous ne recommanderons de ne pas rester seul.e.
