6 idées reçues sur les gens qui ont des piercings à oublier d’urgence

« Ça fait négligé », « ce n’est pas esthétique », « c’est sale »… les piercings n’ont pas une très bonne réputation. Parfois associés aux punks à chien ou aux métalleux, ils sont mal-aimés du grand public. Pourtant, les personnes qui arborent ces bijoux sur l’arcade, au-dessus de l’arc de Cupidon ou ailleurs sur le corps, ne sont pas toutes fans de Nirvana ni des gothiques dans l’âme. Comme le suggère la célèbre citation, « il ne faut pas juger un livre à sa couverture », et encore moins une personne à ses piercings. S’incruster des bijoux dans la peau n’est pas un signe marginal ni une souffrance vaine. Ce n’est pas non plus un « délire de jeune » en pleine quête identitaire. Voici 6 idées reçues sur les gens qui ont des piercings à se retirer de la tête pour faire preuve de tolérance et de respect.

Les piercings, est-ce que pour les marginaux ?

Dans l’imaginaire collectif, les piercings ont uniquement leur place sur le corps des rockeur.se.s ou des punks. C’est une des idées reçues les plus répandues sur les piercings. Ces bijoux ont longtemps été perçus comme un symbole de rébellion contre les normes sociales. Pourtant, leur image a bien changé. Aujourd’hui, les piercings ornent aussi la peau de « monsieur et madame tout le monde ». Pas besoin d’écouter du hard rock tous les jours, d’avoir des piques sur la tête et une veste à clous pour passer sous les aiguilles.

Comme on peut le lire sur le site de piercing VotrePiercing réputé pour la qualité de ses bijoux, toutes les personnes ne succombent pas forcément à l’art du piercing pour des raisons de style ou de mode sur un simple coup de tête ; c’est parfois aussi pour perpétuer des traditions culturelles ancrées de longue date dans beaucoup de pays. En Inde, il est par exemple coutume que les femmes se fassent percer la narine gauche avant le mariage. Cette zone correspondrait à un point d’acupuncture particulièrement utile pour apaiser la douleur pendant les accouchements.

Les piercings sont-ils professionnels ?

Les personnes qui ont des piercings visibles sont souvent invitées à les enlever pour les entretiens d’embauche et les jours de boulot. Au même titre que les tatouages, les piercings ne sont pas toujours tolérés au travail. Accusés d’être vulgaires ou de traduire un manque de sérieux, ils semblent incompatibles avec le dress code du travail. Pourtant, ces bijoux, qui attirent l’œil sur le visage, sont mieux accueillis par les entreprises.

Ce n’est pas parce qu’une personne a des piercings en évidence sur la peau qu’elle n’a pas la « tête de l’emploi ». Son apparence physique n’a d’ailleurs strictement rien à voir avec le contenu de son CV. Dans certains domaines comme l’art ou le design, les piercings sont même une valeur ajoutée puisqu’ils évoquent une certaine expression de soi. Ils s’apparentent à une signature personnelle.

Les piercings sont-ils réservés aux jeunes ?

Parmi les idées reçues sur les piercings, celle-ci a la peau dure. Beaucoup estiment que les piercings sont un « truc de jeunes » ou « un courant de mode ». Difficile alors de projeter des piercings sur des peaux froissées, qui portent les stigmates du temps et qui trahissent un âge avancé. Pourtant, il n’y a pas de date limite pour modifier son corps et s’approprier ces bijoux de peau. Les séniors peuvent aussi sortir du salon de tatouage avec un septum au nez ou un snug au-dessus du lobe. Certes, ce n’est pas la clientèle principale de ces lieux remplis de pinces et d’outils à bout pointu, mais ils n’en sont pas exclus pour autant.

Les piercings sont-ils des tues l’amour ?

Les piercings, des accessoires anti-séduction ? Certaines personnes en sont convaincues tandis que d’autres en font un véritable critère de sélection. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, tout comme l’attrait pour les piercings. Vous pouvez très bien avoir le corps vierge de piercings et tomber sous le charme de quelqu’un qui a la peau constellée de ces bijoux. Il y en a même qui font part de cette préférence dans leur bio Tinder. « Cherche homme avec tatouages et piercings uniquement ». L’attirance physique est subjective et varie d’une personne à l’autre. Si certain.e.s adorent les piercings, d’autres n’y font même pas de cas et les voient comme des détails secondaires.

Les piercings sont-ils hygiéniques ?

C’est une des idées reçues les plus médiocres et dégradantes sur les piercings. Contrairement à ce que beaucoup pensent, les salons ne sont pas tous lugubres, avec un néon prêt à rendre l’âme et des ustensiles à moitié rouillés. Certes, sur tous les salons qui existent en France, il y en a certainement qui n’ont qu’une étoile sur cinq, mais c’est loin d’être une généralité. Les règles d’hygiène sont très strictes dans ce genre de lieu. Les outils, en contact avec la chair, sont à usage unique et stérilisés avant d’être utilisés.

Les piercings, bien exécutés, ont peu de chance de développer des infections. Un piercing bien entretenu n’est ni plus ni moins « propre » qu’une oreille sans piercing. Tant que les soins post-perçage sont bien respectés et que le piercing est réalisé dans les bonnes conditions, il n’y a aucun problème. Forcément, les propriétaires de piercings qui négligent le nettoyage sont plus exposé.e.s aux bactéries, au même titre que les personnes qui dorment avec leur maquillage.

Les piercings sont-ils réservés qu’aux « gens masos » ?

Parmi les idées reçues qui entourent les piercings, celle-ci est récurrente. Elle prétend que les piercings sont réservés aux gens qui aiment « se faire du mal ». Mais pour rappel, chacun.e a une sensibilité différente à la douleur. Certain.e.s ressentent un léger pincement, tandis que d’autres peuvent ressentir une gêne passagère. L’expérience est plus ou moins agréable selon la zone percée. Les piercings réalisés sur des tissus mous sont donc plus supportables que ceux qui touchent le cartilage. Cela va de soi. Ça fait peut-être mal sur le coup, mais c’est temporaire, comme l’épilation ou les tatouages.

Ces idées reçues autour des piercings peuvent parfois être perçues comme des insultes par celleux qui les portent. Alors que les boucles d’oreille sont acceptées à l’unanimité, pourquoi ne pas avoir la même tolérance pour les piercings ?

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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