Ancien candidat de The Voice Kids, youtubeur, influenceur, c’est surtout en tant que participant à l’Eurovision 2019 que Bilal Hassani aura marqué les esprits. Et cette sur-médiatisation en fait très vite une cible de choix pour les haters comme pour les médias qui lui collent d’office l’étiquette d’emblème gay. Un rôle de porte-parole dont le très jeune chanteur se serait sans doute bien passé.
« On me disait t’es gay et je leur répondais mais je n’en sais rien j’ai 12 ans ! »
Il aime la musique, les perruques, le maquillage… Bilal Hassani est un électron libre bien dans sa peau et dans son temps. Le grand public le découvre en 2016 lors de sa participation à l’émission The Voice Kids sur TF1. C’est alors une chanson de la gagnante de l’Eurovision Conchita Wurst qu’il choisit d’interpréter, comme un clin d’oeil prémonitoire à sa future candidature au concours 3 ans plus tard.
Si le look du jeune chanteur intrigue, son homosexualité assumée est aussi vivement commentée. Victime d’insultes homophobes d’un côté, il est rapidement érigé en porte-parole de la communauté gay de l’autre. Un rôle de « gay totem » lourd à porter pour Bilal qui n’a pas encore 20 ans.
Bilal Hassani a pourtant l’habitude que l’on se serve de son identité malgré lui, qu’on lui colle des étiquettes. Interrogé au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, il revenait en janvier dernier sur sa scolarité difficile et le harcèlement qu’il a subi.
« L’école primaire et le lycée se sont très bien passés, c’est le collège qui était vraiment difficile. Ça a commencé avant que je me rende compte de quoi que ce soit par rapport à ma propre personne, on me disait qui j’étais. On me harcelait, on m’insultait. On me disait « t’es gay ! » et je leur répondais « mais je n’en sais rien, j’ai 12 ans, laissez-moi tranquille. » Et c’était difficile à vivre. »
Et d’ajouter :
« Pendant toutes les années au collège, on me collait une étiquette que je ne m’étais même pas mise moi-même à la base. »
Il se retrouve alors forcé de faire son coming-out à tout juste 12 ans.
Une étiquette d’emblème gay difficile à porter pour Bilal Hassani
Des années plus tard, le chanteur rencontre les mêmes difficultés. Bilal voit son identité lui échapper, récupérée par les médias qui font de celui qui assume pleinement sa personnalité et sa sexualité un emblème, bien malgré lui. Il assure :
« I’m so not political, oh my god. Je suis jeune, je ne suis pas assez informé. Je ne suis pas assez responsable pour être le porte-parole de qui que ce soit. »
Que Bilal Hassani rejette ce rôle de porte-parole n’a rien de surprenant. Le chanteur estime sans doute ne pas avoir les épaules ni la formation nécessaire pour assumer cette lourde responsabilité, lui qui fait déjà l’objet de nombreuses critiques et insultes haineuses.
Le jeune chanteur n’aura ainsi eu que peu de répit et d’occasions de vivre sa vie et son identité sereinement. Un fardeau qui n’a pourtant jamais l’air d’en être un pour lui. Et c’est peut-être là la seule étiquette qui mérite de le définir. Celle d’un jeune homme brillant, fort, lumineux, terriblement inspirant !
Que pensez-vous de l’histoire touchante de Bilal Hassani ? L’avez-vous soutenu à l’Eurovision ? On en parle sur le forum.