Au cœur des documentaires, dans les profondeurs du 7e art ou sur la toile, le genre et l’identité sont passés au crible. D’ailleurs, depuis quelques années, de nouveaux termes ont germé. Homosexualité, bisexualité, transidentité… ces qualifications ne sont que la partie visible de l’iceberg. D’autres mots tout aussi emblématiques restent noyés sous les amalgames et sont submergés par les clichés. Pour redorer le blason de ce lexique des genres de l’ombre, on lève le voile sur des définitions claires et concises.
Les Millenials sur tous les fronts
Les jeunes de la génération Z ont soif de reconnaissance et affichent fièrement les couleurs de la diversité. Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, iels clament haut et fort leur identité ou leur orientation sexuelle. Iels renversent les pensées conservatrices et éveillent les mentalités.
À travers un militantisme à mi-chemin entre la douceur et la hargne, iels ont réussi à démocratiser des néologismes aussi nécessaires que salutaires. Agenre, non-binaire, pansexuel, queer… une large palette de mots qui résonnent au-delà du monde 2.0. Affranchi.e.s de cette pensée libre et de cet esprit décomplexé, les Millenials s’élancent dans de valeureuses batailles pour accéder à une société plus juste.
Bouleverser les codes traditionnels
Selon une étude de l’agence J. Walter Thompson, 56 % d’entre elles.eux connaissent au moins une personne utilisant un pronom neutre et 70 % sont favorables aux toilettes unisexes. Iels martèlent les réseaux sociaux à coup d’idées neuves et prennent les armes virtuelles pour ériger leur véritable identité. En l’espace de dix ans, les codes traditionnels ont été profondément bouleversés.
Mais derrière ce florilège d’expressions naissantes se cache encore un nombre incommensurable de clichés. Pour rhabiller les idées préconçues et mettre à nu cette large palette de mots, on vous a préparé un petit guide spécial genres et orientations sexuelles (listes non exhaustive). À déguster sans modération et à partager à foison pour ne pas sombrer dans la confusion.
Cisgenre
Se dit d’un.e individu.e dont l’identité de genre ressentie est en accord avec le genre assigné à sa naissance (celui indiqué sur l’état civil).
Agenre
Être agenre, ou neutrois, signifie qu’on ne s’identifie à aucun genre. On ne se sent ni homme ni femme ni d’un autre genre. Il s’agit d’une sous-catégorie de la non-binarité. Une personne agenre peut ou non s’identifier comme transgenre.
Non-binaire
Se dit d’une personne dont l’identité de genre ne correspond ni aux normes du masculin ni à celles du féminin. Le site Maison Arc-en-Ciel le décrit ainsi : « Dans notre société, il y a des hommes et des femmes ; c’est ce que nous appelons la ‘binarité sociétale’. Certaines personnes ne se reconnaissent pas dans cette binarité. Elles refusent d’être ‘casées’ ! » Elles se déclarent être « non binaire » ou « genderqueer ».
Intersexe
Selon l’ONU, l’intersexuation, anciennement appelée intersexualité, est un terme biologique décrivant des personnes « nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de mâle et femelle ». Selon les chiffres officiels, 1,7 % de la population mondiale serait concernée.
Androsexuel
Ce terme tient sa racine du mot grec « andros » qui signifie « homme ». Cela signifie qu’une personne est attirée sexuellement et émotionnellement par la masculinité, quelque soit son sexe. Il peut s’agir d’une femme masculine ou un d’homme masculin, indépendamment du fait qu’il ou elle soit lesbienne, hétéro, gay.
Aromantique
Comme son nom l’indique, il s’agit de personnes dépourvues de toute attirance amoureuse envers les autres. Iels s’épanouissent davantage dans les relations sexuelles ou platoniques, ou encore dans le célibat. Cette orientation est considérée comme innée et non comme choix personnel.
Genderfluid
Ce mot est utilisé par les personnes dont l’identité est « versatile ». Un.e individu.e genderfluid ne s’identifie ainsi de façon exclusive ni au genre féminin ni au genre masculin, et son identité peut varier.
Asexuel
Employé pour désigner un.e individu.e dépourvu.e de tout désir sexuel et de toute envie charnelle. Dans certains cas, iels peuvent exprimer un certain dégoût envers le corps de l’autre.
Autosexuel
Les personnes autosexuelles ressentent une attirance sexuelle envers leur propre corps et cherchent à se plaire. Cette forme d’amour intense envers soi-même s’inscrit dans la lignée de la sologamie, le fait de concrétiser avec soi en s’auto-épousant.
Bisexuel
Le mot bisexuel est employé pour désigner le fait d’éprouver de l’attirance sexuelle ou des sentiments amoureux pour plus d’un sexe ou genre. Ces personnes peuvent donc tomber sous le charme d’un homme ou d’une femme.
Queer
Queer est un mot anglais que l’on peut traduire comme « étrange », « peu commun » ou « bizarre ». Il désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genres qui ne veulent pas s’inclure dans des cases préconçues et traditionnelles.
Transgenre
Toutes les personnes transgenres ne se reconnaissent pas dans le système binaire homme/femme. Certaines personnes ont un genre tiers, d’autres ne s’identifient à aucun genre ou à l’inverse à plusieurs. Les personnes transgenres peuvent recourir ou non à un traitement médicamenteux pour faire une transition.
Demi-sexuel
Une personne est dite demi-sexuelle si elle ne ressent de l’attirance sexuelle qu’après avoir formé un lien émotionnel fort avec une autre personne.
Graysexuel
Le site The Frisky définit la graysexualité comme « quelque chose de fluide à mi-chemin de la sexualité et de l’asexualité« . Ces personnes peuvent se dire gay, hétérosexuelles, etc.
Pansexuel
Le « pan » de pansexualité se traduit comme « tout », c’est-à-dire que les personnes pansexuelles peuvent être attirées physiquement, sexuellement, affectivement ou émotionnellement par tous les profils identitaires et sexuels (homme, femme, cis, trans…). En d’autres termes, être pansexuel.le c’est avoir une attirance pour les personnes indépendamment de leur sexe ou de leur genre.
Polyamour
Désigne une personne capable d’entretenir plusieurs relations amoureuses ou sexuelles suivies d’intensité quasiment similaire. Toutes les personnes concernées par la relation sont informées de l’existence des autres. La franchise prime contrairement à ce qui peut se faire dans l’échangisme ou le libertinage.
Genre et sexualité : ne plus faire de confusion
Parce que l’orientation sexuelle ne dépend pas du genre, ne faisons plus de confusion.
Mégenrer
Le fait de mégenrer quelqu’un caractérise l’action d’employer accidentellement ou non le mauvais pronom ou genre pour s’adresser à une personne, lui attribuant ainsi une identité dans laquelle, elle ne se reconnaît pas. Cela peut surtout s’avérer d’une extrême violence.
FTM
Ces trois lettres sont l’abréviation de l’expression anglaise Female to Male. Elle fait référence à la transition de genre et met en lumière le changement identitaire d’une femme qui devient homme.
MTF
Dans la même lignée que « FTM » évoqué précédemment, il s’agit d’une abréviation signifiant « Male to Female ». Cette fois-ci, c’est un homme qui entame sa transition pour devenir femme.
Hétéronormativité
Ce terme désigne avant tout une norme sociale plaçant l’hétérosexualité comme l’orientation sexuelle la plus normale. Il place donc cette forme d’amour sur un piédestal. L’Office québécois de la langue française le définit comme un « système de pensée qui est basé sur la présomption que l’hétérosexualité est la norme et qui privilégie les personnes hétérosexuelles au détriment des personnes homosexuelles ».
Ces cinquante nuances de genre et d’identité ne cessent de se décliner. Pour ne pas heurter ni froisser une personne en pleine quête de repères, il est essentiel de saisir la signification de ces mots clefs.