Les clichés sur les lesbiennes coulent à flots, pourtant ce ne sont que des préjugés qu’il convient de déconstruire. Être lesbienne signifie encore en 2024 faire face à des idées reçues, des insultes, des menaces, une sexualisation et une invisibilisation constantes. En ce jour, Journée internationale de la visibilité lesbienne, voici 7 clichés les plus courants à propos des lesbiennes.
Dans un couple lesbien, une « fait l’homme » et l’autre « fait la femme »
C’est le plus prégnant des clichés sur les lesbiennes, et certainement l’un des plus importants à casser. Pourquoi avoir besoin de représenter un couple homosexuel dans une tradition hétéronormée ? Les deux femmes de ce couple… sont des femmes qui se reconnaissent en tant que telles.
Il est donc inutile pour l’une d’entre elles de jouer un rôle dont les codes sont prédéfinis par la société. Et puis finalement, que signifie « faire l’homme » ou « faire la femme » si ce n’est se contraindre à des dogmes obsolètes ?
Les lesbiennes s’habillent comme des hommes
À nouveau, pourquoi transposer des principes genrés et stéréotypés sur des individus ? S’habiller « comme un homme » ne veut rien dire (ou en tout cas, ne devrait rien signifier). Tou.te.s les individu.e.s sont libres de s’habiller comme iels le souhaitent sans que cela ne représente une prétendue orientation sexuelle.
De la même manière, elles n’ont pas toutes des coupes de cheveux courtes. Ce cliché, fort répandu, les ramène à cette idée que les lesbiennes tendent à « ressembler aux hommes » (entendre, le modèle conservateur de l’homme prôné par la société patriarcale).
Faire l’amour chez les lesbiennes ne revient pas à avoir un véritable acte sexuel
Encore aujourd’hui, certain.e.s médecins considèrent que leurs patientes homosexuelles sont vierges. Or, faut-il rappeler que faire l’amour ne se concrétise pas uniquement dans la pénétration ? Les lesbiennes peuvent autant jouir des plaisirs du corps que n’importe quelle autre personne sexuellement active.
D’ailleurs, toutes les femmes lesbiennes n’utilisent pas des godes à chaque relation, ce cliché véhicule l’idée (illusoire) que la pénétration est au centre du rapport.
Les lesbiennes veulent coucher avec toutes les filles
Les hétérosexuel.le.s veulent-iels avoir des relations sexuelles avec tou.te.s ? Non. L’idée est la même chez les homosexuel.le.s. Ce n’est pas parce qu’elles sont moins nombreuses qu’elles sont attirées par toutes les autres lesbiennes.
Comme pour tout le monde, elles ont des préférences et des affinités qui les conduisent à être attirées par certaines personnes seulement. C’est un fort cliché qui repose sur les lesbiennes au point de parfois gâcher des amitiés.
Les lesbiennes détestent les hommes
De la même manière que les féministes ne sont pas misandres, les lesbiennes ne détestent pas les hommes. Ne pas être attirées par eux ne sous-entend pas qu’elles les haïssent. Nous pouvons transposer ce cliché aux hommes homosexuels, bien qu’ils soient attirés par des hommes, on ne leur reproche pas de détester les femmes…
Les homosexuel.le.s élèveront nécessairement un.e enfant gay ou lesbienne
Cette idée reçue est à bannir au plus vite, car l’orientation sexuelle des parents n’a rien à voir avec l’éducation prodiguée. De la même manière que les couples hétérosexuels n’élèvent pas uniquement des enfants qui deviendront hétérosexuel.le.s à leur tour.
En revanche, les enfants qui grandissent au sein d’un foyer homosexuel seront plus ouvert.e.s et bienveillant.e.s avec leur entourage. Ceci s’explique par le fait que pour elleux, cette orientation sexuelle relève du quotidien, de la « normalité ». Iels n’auront ainsi pas de complexes ou de gêne vis-à-vis de l’homosexualité.
Les enfants de couples lesbiens manqueront d’identification masculine
Ce cliché à la peau dure, il est fort ardu de s’en défaire. À nouveau, il descend des croyances forgées par notre société patriarcale. Cela sous-entend qu’il faut « une figure de référence masculine », que signifie cela en vérité ? Que les enfants ont besoin qu’on leur montre ce qu’est la véritable virilité ? Ou bien qu’iels ont besoin de se sentir en sécurité, donc au côté d’un homme ?
Voyez comme ce cliché sur les lesbiennes n’est que le reflet d’une construction sociétale très ancrée. D’ailleurs, plusieurs études américaines, françaises suédoises montrent que les enfants élevé.e.s par des couples homosexuels ne sont pas plus névrosé.e.s. La seule chose dont un.e enfant a besoin, c’est l’attention et l’amour.
Nous avons beau être au 21ème siècle, certains clichés sur les lesbiennes peinent encore à être enrayés des mentalités. Même s’il apparaît que notre société essaie d’être plus inclusive, nous pouvons toujours entendre ces phrases qui assignent les lesbiennes à certaines cases. Tous ces clichés sont souvent basés sur des généralisations simplistes qui ne tiennent pas compte de la diversité et de la complexité des expériences humaines. ÇA DOIT CESSER !
