C’est l’événement sportif le plus attendu aux États-Unis. Le Super Bowl, qui s’est tenu le 9 février dernier, a capté l’attention de tout le pays pendant une soirée. Plus qu’un simple match de football américain, c’est un véritable show. Au-delà des prestations magistrales de Kendrick Lamar et de SZA, qui ont rythmé cette rencontre sportive d’anthologie, les cheerleaders ont aussi brillé sur la pelouse du Caesars Superdome.
Si à l’issue du Superbowl, les hommes ont plus leur place derrière des casques blindés et des épaulières, James Christian Legette, lui, n’avait pas de ballon ovale entre les mains, mais des pompons scintillants. Seul cheerleader croisé au Super Bowl, il a défendu les couleurs des Philadelphia Eagles avec une énergie contagieuse ! Une victoire, également, pour la communauté LGBT+, menacée par la politique de Trump.
Un moment historique pour le cheerleading au Super Bowl
Le Super Bowl est aux Américains ce que le tournoi des Six Nations est aux Français : un événement sportif immanquable. Suivie par des millions de téléspectateurs, cette compétition marque l’ultime duel entre les champions des deux conférences de la NFL. Cette année, la grande finale s’est tenue à la Nouvelle-Orléans et a été sublimée par des invités de prestige.
À la mi-temps, le rappeur Kendrick Lamar et la chanteuse à succès SZA ont suscité l’euphorie dans les gradins. Hormis ces performances courtes et fastueuses, offertes entre deux périodes de jeu, le match a aussi été animé par les traditionnels Cheerleaders, qui font littéralement partie du décor. Elles ne se contentent pas d’agiter des pom-poms et de faire des figures acrobatiques en épelant le nom de leur équipe. Elles font aussi l’âme du Super Bowl et confèrent à la compétition une certaine fraîcheur.
Cette année, un cheerleader a presque réussi à voler la vedette aux joueurs. Il s’agit de James Christian Legette, membre officiel de l’équipe de cheerleading des Philadelphia Eagles. Son énergie, sa technique et son charisme ont électrisé le stade, confirmant que le cheerleading n’a pas de genre. Ce n’est pas la première fois qu’un homme investit le costume glamour des cheerleaders. Tout a basculé en 2018. Ce sont Quinton Peron et Napoléon Jinnies qui ont « ouvert le bal », devenant les premiers « pom-pom boys » à danser pour le Super Bowl. James Christian suit leurs pas et se distingue dans une troupe dominée par des femmes en petites tenues.
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Un parcours inspirant et semé d’embûches
James a toujours eu la fibre artistique en lui. Mais il a dû redoubler d’efforts pour se frayer un chemin dans le cheerleading, discipline inlassablement portée au féminin. Dans le milieu du sport, les hommes cheerleaders restent encore minoritaires, bien que leur présence augmente d’année en année. Ironie du sort : avant d’être incarné par des femmes en mini-jupe et en cropped top, ce sport était pratiqué par des hommes.
Sans grande surprise, ce sport s’est ouvert à la gent féminine, non pas par souci d’égalité, mais pour faire de l’audience à la télé et satisfaire un public de supporters éminemment masculin. Pourtant, même si James n’a pas le physique de la « poupée Barbie« , il a réussi à rentrer dans la troupe très select de cheerleaders des Philadelphia Eagles. Cela fait maintenant 4 ans qu’il s’affiche aux côtés des verts, pompons en main et sourire aux lèvres.
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Un coup de projecteur précieux sur la communauté LGBT+
En plus d’être un homme de couleur et d’apporter un peu de diversité dans cette équipe « monochrome », James est ouvertement gay. Le cheerleader pétillant, devenu le mentor des jeunes recrues, est aussi là pour défendre les couleurs du drapeau arc-en-ciel. Sa prestation artistique à l’issue du Super Bowl LIX était particulièrement riche de sens, surtout face à Trump, bien placé dans les gradins.
Depuis que le milliardaire a regagné ses fonctions présidentielles à la Maison-Blanche, il n’est pas très fairplay avec la communauté LGBT+. Il a d’ailleurs décidé d’effacer le terme LGBT de tous les sites de son administration comme pour renier l’existence de celles et ceux qui refusent de rentrer dans les cases. Au Super Bowl, James ne s’est pas contenté de faire de la figuration. Il a accordé une précieuse visibilité aux minorités, que le nouveau chef d’État tente de mettre sur la touche.
Fan incontesté de l’univers Disney, le cheerleader a pu vivre son conte de fées lors du Super Bowl. Athlète inspirant et solaire, James Christian Legette a bien l’intention d’exister, derrière les pompons et au-delà. Il reste le poing levé dans sa discipline et dans son quotidien !