Avez-vous entendu le terme « LGBT » lors du débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle diffusé le 20 avril dernier par France 2 et TF1 ? Nous non plus, pas vraiment. Toutefois, certains thèmes ont été discutés au cours de la campagne de chaque candidat. PMA pour toutes, GPA, personnes trans, intégration des questions de genre et d’orientation sexuelle dans l’éducation… Le président sortant Emmanuel Macron et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen ont des idées sur la question. On vous dit tout avant le jour du second tour le 24 avril 2022.
Emmanuel Macron : PMA, GPA, transsexualité
Le programme d’Emmanuel Macron ne mentionne pas les questions LGBTQIA+. Cependant, on peut retenir de son quinquennat quelques avancées. Il y a eu notamment l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux femmes célibataires et aux couples lesbiens. Puis l’interdiction des « thérapies de conversions ».
Pour l’heure, la PMA exclut les personnes trans. L’actuel président de la République française sortant a formulé la volonté de les inclure dans ce droit, et précisé qu’il était pour une reconnaissance de la parentalité des personnes trans. Aussi, il ne compte pas revenir sur le mariage pour tous, selon ses dires. Mais il s’oppose fermement à la GPA (Gestation pour Autrui).
« Sur la GPA, je n’ai absolument pas changé d’avis : je continuerai de proscrire cette pratique. Je considère que c’est une question de dignité des femmes et de leur corps, et je considère que la pratique de la GPA n’a pas à avoir lieu en France », explique Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Aubervilliers
Pourtant, 75 % des Français.es sont favorables à la GPA pour les couples de genres différents et 59 % y sont favorables pour les couples de même genre, selon une étude de l’Ifop relayée par BFM TV.
Aussi, le candidat n’a pas changé d’avis sur le changement de civilité. Pour lui, cette transition administrative doit continuer à passer par la justice. Au niveau des opérations de transition de sexe, le président-candidat ne compte pas les interdire totalement.
Marine Le Pen : PMA, GPA, transsexualité
Du côté du programme de la candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen, il n’y a pas non plus de mention à la communauté LGBTQIA+. Elle s’est toutefois exprimée sur la question de la PMA pour toutes dans une interview avec Brut.
« Laisser écrire sur un acte d’état civil que l’enfant est né de deux femmes, en réalité c’est un mensonge d’État » a-t-elle expliqué
La candidate du Rassemblement National veut aussi mettre en place un moratoire de trois ans sur les sujets sociétaux (PMA, GPA, euthanasie, IVG, etc.), via un Referendum d’Initiative Citoyenne. Elle ne prévoit aucune amélioration ou extension de la PMA. Ainsi, elle ne compte pas revenir sur le mariage pour tous. Selon son programme, elle renforcerait l’interdiction de la GPA et compte refuser « de reconnaître la filiation des enfants nés à l’étranger par la GPA ». « La politique familiale a aussi pour but de permettre aux Français de fonder des familles (…) », peut-on lire dans l’un des 9 livrets thématiques de son programme consacré à la famille, qu’elle souhaite mettre au cœur de son projet présidentiel.
Pour ce qui est des personnes trans, Marine Le Pen n’a pas réellement évoqué la question durant sa campagne. Mais le passé de son parti, le Rassemblement National, a toujours été de nier la transidentité.
« Il y aurait un prohibitionnisme et un racisme très présent qui nous font très peur. On sait que les dialogues seront complètement difficiles, voire impossibles avec les autorités dirigées par l’extrême droite. Cette crainte nous oblige à réfléchir, à anticiper, pour éviter le pire auprès des populations qui sont déjà frappées par des lois extrêmement dures », explique à Médiapart Giovanna Rincon, directrice d’Acceptess-T, association qui milite contre la transphobie
Emmanuel Macron : l’éducation LGBTQIA+
Emmanuel Macron a affirmé être contre les questions de genre et d’orientation sexuelle dès l’école.
« Je ne suis pas favorable à ce que ce soit traité à l’école primaire, je pense que c’est beaucoup trop tôt. Je suis sceptique sur le collège », a-t-il déclaré le 8 avril dans une interview avec Brut
Lors de son mandat, le Président sortant a été confronté aux questions de harcèlement scolaire en ligne, notamment envers les personnes LGBTQIA+. Selon ses dires, il entend créer une plateforme dédiée au cyberharcèlement de cette communauté. Elle permettrait de signaler des contenus LGBTOphobes.
Marine Le Pen : l’éducation LGBTQIA+
L’année dernière, la Hongrie a voté une loi interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineur.e.s. Un copié-collé de la loi adoptée par Vladimir Poutine en Russie en 2013, selon les associations LGBTQIA+. Marine Le Pen les a soutenus dans leur démarche.
Le magazine LGBT+ Têtu rappelle que la candidate avait diffusé une vidéo de soutien au président hongrois lors d’un de ses meetings en février. « Nous voulons protéger les familles et nous ne voulons pas laisser entrer les militants LGBT dans nos écoles », expliquait-elle.
Et vous, aviez-vous connaissance de ces questions LGBTQIA+ dans les deux programmes ? Qu’en pensez-vous ? Venez en parler sur le forum de The Body Optimist !