Cinq ans après #MeToo, le mouvement est de retour. Cette fois-ci, c’est sous le hashtag #MeTooLesbien qu’affluent des milliers de témoignages qui dénoncent les violences entre femmes. Depuis le 23 octobre dernier, la mobilisation prend de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux.
C’est quoi le #MeTooLesbien ?
Déployée sur les plateformes Twitter et Instagram, cette mobilisation vise à « briser le silence sur le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles qui perdurent dans les sphères militantes et queers », peut-on lire sur le site internet du mouvement.
À l’origine du mouvement, le compte Twitter éponyme @MeTooLesbien, qui propose un formulaire en ligne où les internautes peuvent livrer leurs témoignages de manière anonyme. La machine est alors lancée. Depuis le 23 octobre dernier, 2 369 tweets ont été recensés selon Visibrain, une plateforme de veille médiatique. Et les chiffres ne font qu’augmenter car le mouvement prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux.
Bonjour,
nous voulons briser le silence sur le harcèlement, et les violences sexistes et sexuelles dans nos sphères militantes et queers, mais aussi plus généralement les violences commises par des femmes sur d'autres fxmmes.
🧵1/2 #MeTooLesbien pic.twitter.com/ESB7xXNGtV— Metoo Lesbien (@MetooLesbien) October 23, 2022
Violence entre femmes : des témoignages accablants
Tweet après tweet, on peut y lire les récits glaçants de femmes qui décrivent agressions, viols, humiliations et violences sexuelles. Certains de ces témoignages font également état de violences physiques : « 5 ans à me faire battre, j’ai pris des coups de poing, je me suis fait étrangler, menacée de mort, forcée à avoir des contacts physiques, tout ça dans le silence », se confie notamment un.e internaute.
D’autres mettent en lumière les pressions psychologiques, à coup d’humiliations publiques et même de chantage au suicide. « Quand je l’ai quittée, elle m’a insultée, harcelée au téléphone nuit et jour et menacée de se suicider si on ne se remettait pas ensemble. Je n’ai pas cédé. Ne cédez jamais au chantage au suicide », prévient une victime anonyme.
Elle m’a forcé à faire mon coming out, isolée, rabaissée, insultée, frappée, violer et séquestrée. Il m’a fallu des années pour réaliser la gravité. Encore aujourd’hui je continue d’essayer de guérir des traumas et peur qu’elle m’a laissée. Je suis avec vous ♥️#MeTooLesbien
— Koda (@maisquiestla) October 25, 2022
L'année dernière, une fille lesbienne que je connais a essayé de m'embrasser lorsqu'on discutait avec d'autres amis dans un bar. Je précise : il n'y avait aucune ambiguïté, elle savait que j'étais hétéro, mais elle, semblait intéressée par moi.#metoolesbien
— ⛅ (@_chrynge) October 25, 2022
Première rencontre. Elle a caressée ma cuisse dès que nous nous sommes assises dans le bus pour rentrer chez moi. M'a prise la main de force. A forcé le contact physique. Toute la soirée. J'ai su qu'elle ne me lâcherait pas donc j'ai fini par céder le rapport. #MeTooLesbien
— 𓄂 (@astrestoile) October 25, 2022
Alors que les récits se multiplient et que la parole se libère, la prévention reste quant à elle encore discrète. Cela s’explique notamment par la crainte de stigmatiser encore plus une communauté qui l’est déjà bien assez. De plus, si le mouvement MeToo a réussi à briser le silence, il a également recentré le discours sur les violences des hommes faites aux femmes.
Les victimes dans les couples homosexuels ou be ont ainsi beaucoup plus de mal à se reconnaitre en tant que telles. Fort heureusement, des associations comme la Federation LGBTI participent activement à la sensibilisation, notamment au travers de campagnes de prévention sur les violences dans les couples de femmes. Et certain.e.s internautes délivrent également quelques conseils bienveillants sous le hashtag #MeTooLesbien.
Parlez de consentement a vos enfants, peu importe leur orientation, mais dites leur que même dans un rapport homo, tu peux dire non, et que ce non doit être respecté sans mauvaise réaction ni représailles, tu ne « dois » rien a ta partenaire. #metoolesbien
— 🍄🍄🍄 (@diplodocus_mp3) October 23, 2022
Le #metoolesbien est une bonne chose, il était temps d’en parler, ça m’a tellement trigger. Et merci à toi d’avoir explosé ma lèvre intérieur , merci à toi d’avoir éclaté ton téléphone sur mon visage, merci à toi de m’avoir dire que même mourir j’y arrivais pas
— MIELLE 🌝🌼🍯💛 (@Pharmakos_s) October 26, 2022
Si vous êtes victime de violences sexuelles, n’hésitez pas à livrer votre témoignage anonymement, sur le site de #MeTooLesbien. Les violences qui s’exercent dans les relations intimes doivent cesser !