Une personne transgenre est une personne qui a une identité de genre différente de son genre assigné à la naissance. Pour coller à leur identité et enfin devenir eux/elles-mêmes, certain.e.s engagent alors une transition qui peut, ou non, être hormonale et chirurgicale.
Pour les sportif.ve.s de haut niveau, cela implique aussi un changement de catégorie souvent vu d’un mauvais œil. Notamment pour les femmes transgenres, considérées comme illégitimes car biologiquement plus fortes que leurs adversaires.
La polémique de l’avantage
Si la présence de personnes transgenres dérange dans le sport de haut niveau, notamment féminin, c’est parce que les opposants leur attribuent un avantage biologique sur leur concurrent.e.s. Si l’on s’intéresse à la polémique récente entourant la nageuse transgenre Lia Thomas qui avait remporté haut la main un championnat universitaire, ses détracteurs justifiaient sa victoire uniquement par le fait qu’elle ait possédé un corps masculin à la naissance, donc produisant et ayant produit de la testostérone. Comprendre ici que cela la rendrait plus grande et plus forte que ses adversaires et représenterait une certaine forme de « triche » de la part de la sportive LBGT+.
Ainsi, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, n’a pas hésité à remettre en cause l’intégrité de la compétition devant les médias assurant que « les hommes ne devraient pas être en compétition avec des femmes comme Emma Weyant » – nageuse américaine ayant pourtant exprimé son soutien à Lia Thomas.
Un avantage des sportives transgenres pourtant controversé par les scientifiques
Les femmes transgenres, dont la transition hormonale est achevée, conservent-elles vraiment les avantages physiologiques de leur dead-body ? Plusieurs scientifiques se sont posé.e.s la question.
Parmi eux/elles, Joanna Harper, physicienne américaine elle-même transgenre et ex-marathonienne. Dans une étude datant de 2015 et s’intéressant à l’évolution des capacités des coureur.se.s ayant entamé voire achevé leur transitions, elle estime qu’elle avait perdu environ 12 % de sa vitesse de course originelle après neuf mois de traitement. Soit la différence de course moyenne et normale entre un homme et une femme. Une baisse qu’elle retrouve chez les autres sujets de son enquête, à une exception près.
Dans une interview pour TV5 Monde, Joanna Harper explique que selon elle, la question d’un possible avantage des femmes transgenres ne devrait se poser que dans les sports de force pure. Dans les autres cas, elle ne voit aucun problème puisque bien d’autres paramètres entrent en compte pour faire une sportive accomplie.
Où en sont les grandes instances aux sujets des athlètes transgenres ?
Pour éviter les « dérives », les femmes transgenres sont aussi soumises, comme les autres, à des contrôles de leur taux de testostérone par les grandes instances. Ainsi, depuis 2004, les athlètes ayant accompli une transition sont les bienvenues aux Jeux Olympiques à condition qu’il.elle.s respectent les critères imposés par le Comité International Olympique.
À savoir que les athlètes passant de femme à homme pourront participer aux épreuves masculines sans restriction tandis que celles qui font la transition d’homme à femme devront prouver que leur taux de testostérone est en dessous d’un certain seuil depuis au moins un an avant leur première compétition.
C’est ainsi que les JO de Tokyo en 2021 ont été les premiers à accueillir des athlètes transgenres et non-binaires. Vous aviez pu voir évoluer Quinn dans l’équipe canadienne de football, Chelsea Wolfe en BMX pour les États-Unis, Alana Smith en skateboard pour les États-Unis également et Laurel Hubbard en haltérophilie pour la Nouvelle-Zélande.
En France, le rugby est sans doute le sport le plus avancé sur la question. En modifiant son règlement en mai 2021, la Fédération Française de Rugby est la première instance française à autoriser l’accès à toutes les compétitions aux femmes transgenres. La rugbywomen Alexia Cérénys, entre quelques autres, a ainsi pu obtenir sa licence et intégrer l’équipe Elite 1 de Lons. D’autres suivront comme la Fédération française de basket en septembre suivant.
Le chemin reste donc long pour que le sport soit 100 % LGBT-friendly et inclusif. Le débat reste ouvert, les politiques n’hésitant pas à y mettre leur grain de sel. Cependant, force est de constater que les mentalités commencent à évoluer, notamment au sein des grandes instances. Objectif : faire du sport un point de retrouvailles pour tou.te.s.