« Mais non c’est pas raciste », c’est une communauté 38 000 personnes qui s’attaque à un phénomène bien réel : les actes de racisme « ordinaire ». Cette appellation désigne tous les actes et paroles qui se produisent dans la rue, le cercle amical ou encore le milieu professionnel et qui témoignent de préjugés racistes si ancrés qu’ils en deviennent inconscients. Leurs auteurs ignorent donc souvent la violence de leurs propos et il est alors très difficile pour les victimes de les dénoncer sans qu’on les considère comme paranoïaques. Coup de projecteur sur une initiative d’utilité publique.
Plus d’une centaine de témoignages recueillis
Le compte Instagram « Mais non c’est pas raciste » a fait le choix de donner la parole à celles et ceux concernés par les discriminations racistes. L’objectif : provoquer une discussion et faire en sorte que les victimes se sentent moins seules. Elles ont la possibilité d’envoyer directement leurs témoignages à l’auteur(e) du compte. Ce sont tantôt des citations courtes particulièrement parlantes, tantôt des récits plus approfondis.
On y dénonce des actes de condescendance quotidiens, les stéréotypes insultants, le mépris pour la culture ou encore des actes de « blackface ». Cette pratique consiste à se déguiser en une personne noire tout en imitant grossièrement tous les stéréotypes qui lui sont associés.
Une initiative qui permet des prises de conscience
Il est difficile de concevoir la réalité du racisme quand on n’en a pas soi-même été la victime ou le témoin. « Mais non c’est pas raciste » contribue à résoudre ce problème en permettant à des personnes concernées ou non par ce type d’expérience, de se rencontrer.
Pour en finir avec l’excuse de la « blague » innocente
Certains auteurs de ces propos agissent sous couvert de l’humour et se justifient en prétextant qu’ils ne pensaient pas à mal. Toutefois, l’aspect le plus important ce n’est pas tant l’intention de leurs auteurs, que le ressenti des personnes ciblées. Ce compte insiste sur le fait qu’il ne faut pas nécessairement adhérer à une idéologie de hiérarchisation des « races » pour reprendre certains argumentaires racistes.
À l’issue de la lecture de ces témoignages, on peut se sentir désemparé face à l’étendue de ces problèmes… Cependant, la reconnaissance de ceux-ci constitue la première étape qui permettra à terme, la déconstruction durable de tous ces clichés ?