Yeux maquillés, sourcils épilés, rouges à lèvres à outrance… marre de voir ces Barbies maquillées comme des camions volés, la taille fine et le talon aiguille vissé au pied ? Marre de voir les enfants jeter des poupées par dizaines dès qu’elles ne les intéressent plus ? À travers son projet « Tree Change Dolls », une femme a décidé de changer ça. Elle démaquille les poupées pour dénoncer l’hypersexualisation des jouets et la surconsommation.
Des poupées recyclées et relookées
Tree Change Dolls est le nom donné à son projet par Sonia Singh. Cette maman australienne a décidé de faire un double geste. Le premier envers les jeunes générations. Et le deuxième, envers notre planète qui étouffe sous le poids de la surconsommation.
Tree Change Dolls c’est ainsi un projet solidaire puisqu’en relookant ces poupées, Sonia Singh leur donne une nouvelle vie. Et donc, une possibilité supplémentaire d’être adoptées par un.e autre enfant. Ainsi, elle encourage les autres à recycler à se débarrasser de leurs jouets de manière intelligente.
Son initiative a été accueillie avec la plus grande des ferveurs sur les réseaux sociaux. Elle regroupe déjà plus de 47 000 abonné.e.s sur sa page Instagram. On ne doute pas du succès des avant/après que la maman australienne de 40 ans poste après avoir relooké elle-même les poupées.
Dénoncer l’hypersexualisation des jouets pour enfant
Outre l’aspect éco responsable que nous applaudissons, nous voudrions également souligner son engagement. Car elle démaquille les poupées, les habillent avec des vêtements « normaux » et leur fabrique des pieds, à la place des talons aiguilles. Tout ceci n’est pas innocent.
Qui ne connaît pas les poupées Bratz et autres Barbies qui inondent le marché des jouets ? Il s’agit ici de faire passer un message sur cette objectification du corps des femmes, l’hypersexualisation et la normalisation des stéréotypes sexistes à travers les jouets pour enfant. Sonia Singh trouve en effet que l’exemple que toutes ces poupées donnent aux petites filles est tout simplement le mauvais.
Cela fait déjà longtemps que certaines associations et activistes féministes dénoncent en effet l’aspect et le message que véhicule la célébrissime Barbie : grande, mince, blanche, maquillée et ne faisant que des métiers « typiquement féminins ». Fort heureusement, le géant Mattel s’est depuis diversifié et offre des Barbies multiethniques, de corpulences différentes et qui exercent à peu près tous les corps de métier. À travers son projet Tree Change Dolls, Sonia Singh a également souhaité apporter sa pièce à l’édifice.
Armée d’un dissolvant, elle enlève ainsi tout le maquillage et repeint ensuite minutieusement les traits du visage de la poupée et redessine les sourcils avec de la laine. En s’occupant de leur maquillage, mais aussi en leur créant des pieds à la place de leurs talons aiguilles, l’Australienne désire ainsi apporter encore plus de diversité, de naturel afin d’inspirer les enfants. Des relooking éthiques qui ont définitivement du sens !
« Ces poupées ressemblent enfin à ce qu’elles devraient être, elles ont l’air d’être elles-mêmes. En supprimant la superficialité, les poupées dévoilent leur âme. (…) Et puis ça leur donne une possibilité supplémentaire d’être adoptées par un·e autre enfant », explique John, le compagnon de Sonia Singh
La poupée d’un.e enfant ne devrait pas porter le même maquillage qu’une femme qui a passé 5 minutes (ou bien plus) à se faire un smoky eyes avant de partir en soirée. Pour Sonia Singh, c’est également le moyen de pousser ses enfants à s’impliquer dans la fabrication de leurs propres jouets et plus globalement, du fait maison. On ne sait pas vous, mais on est définitivement conquis par Tree Change Dolls !