Alors que le hashtag #MeToo vise à dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes et libérer leur parole. Un nouveau mouvement social a récemment vu le jour : #MeTooAnimation. Ce hashtag a été crée par la militante et tiktokeuse Anissa, @6nissa, à la suite de nombreux témoignages reçus sur les réseaux sociaux. Tous dénoncent des abus sexuels commis par des animateur.rice.s encadrant des mineur·e·s dans les colonies de vacances et les centres de loisirs.
Des violences sexuelles sur des mineur.e.s
« J’avais 10 ans et lui en avait 27. C’était en colo dans un château de la Loire », « J’avais 4 ans, en centre de loisirs », « Ce n’était pas en colonie de vacances, mais c’était l’animateur du club d’ados de l’hôtel dans lequel j’étais »… Depuis le 12 mars, date de création de ce hashtag, Anissa reçoit une dizaine de témoignages comme ceux-là.
Après avoir réalisé une vidéo sur le sujet sur TikTok, des centaines de jeunes filles et garçons lui racontent les violences sexuelles dont iels ont été les victimes, durant leur séjour en centre de loisirs ou en colonie de vacances. Leurs agresseur.se.s ? Des animateurs et animatrices de 17 ans, 30 ans voire 40 ans, en qui les familles et les enfants avaient entièrement confiance.
« Est-ce que vous vous rendez-compte que peut-être plus tard vous enverrez votre fille en colonie de vacances pensant qu’elle va jouer à la marelle, alors qu’en fait elle sera dans les toilettes en train de faire l’amour avec un animateur ? », déplore Anissa au média Oh my mag
Un hashtag pour boycotter les pédophiles
Face à ces nombreux témoignages reçus, la militante et féministe Anissa ne pouvait pas se muer dans le silence. Elle décide de lancer le hashtag et le compte Instagram #MeTooAnimation dans le but de dénoncer ces violences sexuelles et boycotter les animateur.rice.s pédophiles présent.e.s dans ces lieux. Selon elle, ces questions sont insuffisamment abordées lors des formations au Bafa.
« J’ai entendu des animateurs sexualiser des adolescentes de 13 ans, flirter, leur demander leur numéro (…) Il faut faire basculer la honte de l’autre côté. Ce sont ces adultes-là qui devraient avoir honte et ne plus travailler dans le milieu de l’animation. C’est pour cela qu’aujourd’hui je prends la parole », soutient la lanceuse d’alerte, au média Oh my mag.
En outre, un rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) datant de janvier 2022, a indiqué que 10 % des 3 800 premiers témoignages que la militante avait reçus, concernaient des victimes de violences sexuelles au sein d’institutions (école, clubs de sport, etc.). Sur cet échantillon, 20 % des témoignages concernaient une colonie de vacances.
Ainsi grâce à ce nouveau mouvement social, la parole se libère auprès des jeunes victimes et cela permet, dans une certaine mesure, de lutter contre ces abus sexuels.
Si vous avez été victime de violences sexuelles ou en avez été témoin et que vous souhaitez témoigner anonymement pour libérer la parole, n’hésitez pas à en parler au compte @metooanimation.