Santé mentale et lien social à l’ère du numérique

On pensait ce petit objet inoffensif, et pourtant… Le téléphone portable (tout comme l’ordinateur) a un impact bien plus grand que nous le pensions sur notre psyché. Il peut nous amener à la dépression, provoquer de l’anxiété et faire naître un sentiment de malaise grandissant. Créé pour se mettre à notre service, le numérique est finalement un de nos ennemis les plus sournois. Focus sur la complexité du lien social digital.

Anxiété, dépression et addiction

Nous l’expliquions dans un article très récent : le téléphone portable peut avoir un impact très négatif sur notre entourage et plus globalement, nos interactions sociales. Pire encore, il provoque même un symptôme physique désagréable, appelé communément « nausée du scroll« . Face à un tel constat, difficile de rester de marbre. Qu’est-ce qui cloche ? Comment le numérique peut-il bouleverser ainsi notre quotidien, notre vie intime ?

À l’heure actuelle, le smartphone est omniprésent dans nos vies. Véritable ordinateur miniature, on apprend via un sondage Deloitte.fr mené en 2016, que 58 % des Français déclarent l’avoir avec eux 24h sur 24. 41 % le consultent même au milieu de la nuit et 7 % répondent même aux messages dans leur lit.

Dans une synthèse de recherches parues en 2017 et menées sur de gros usagers des smartphones et réseaux sociaux, les chercheurs mettent en évidence une probabilité de souffrir de problèmes psychologiques. Parmi lesquels : anxiété, dépression et addiction.

En effet, les réseaux sociaux sont très paradoxaux. Ils sont censés nous divertir et nous satisfaire. D’ailleurs, toujours selon Deloitte.fr, les consulter est le premier geste de la journée pour 48 % des 18-34 ans. Pourtant, plus les gens sont actifs sur Twitter, Facebook ou Instagram, plus leur humeur est négative après y avoir fait un tour.

Plus préoccupant encore : les scientifiques ont établi un lien entre cette façon de fonctionner et la dépression. Les ado et pré ado semblent particulièrement sensibles. Surtout chez ceux qui ont la sensation de ne pas avoir un réseau amical très qualitatif dans la vraie vie. En clair : les longues heures passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété scolaire.

FOMO, ou la peur de louper quelque chose

« Fear of missing out« , ce terme anglophone désigne la peur panique de manquer quelque chose. Lorsqu’on n’a pas son portable sur soi ou la possibilité immédiate de le consulter, on craint que les autres vivent des expériences enrichissantes sans nous. Ou bien de louper une information « importante » qui passe sur les réseaux sociaux.

Car il ne faut pas se leurrer, les réseaux sociaux comme Instagram par exemple, reposent totalement sur l’image et donc, la comparaison sociale. En regardant les photos de vacances ou de villa hors de prix des influenceur.euse.s, on en vient à penser que notre propre vie est bien morne, inintéressante. On crée alors un sentiment d’insatisfaction, de mal-être.  On en vient à se dire que notre vie est bien moins plaisante que celle des autres.

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#èrenumérique #mediumisthemessage

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Cercle vicieux : on veut donc prendre connaissance des dernières nouvelles au plus tôt. Lorsqu’elle est élevée, la FOMO est souvent associée à une humeur négative, une insatisfaction générale et des troubles dépressifs.

Un trouble que l’on retrouve surtout chez les personnes qui utilisent internet pour satisfaire un besoin de reconnaissance, de popularité, qu’ils n’arrivent pas à créer dans la vraie vie. Les « j’aime », partages et autres messages privés deviennent des marques d’affection, un moyen d’être « reconnu.e » et accepté.e par la société.

Numérique et burn out professionnel

Nous l’avons parfaitement constaté avec le télétravail en confinement : beaucoup de Français ont souffert d’une détresse psychologique engendrée par « la nécessité » d’être vissé.e.s devant leur ordinateur par peur de manquer un appel visio. D’après ce sondage que nous décryptions dans un article, ils étaient 44 % à se sentir en détresse psychologique après la fin du confinement.

Maintenant que la plupart d’entre nous est revenu.e au bureau, les choses ne s’arrangent pas pour autant. En effet, on peut être victime de ce que l’on appelle un « burn out numérique en entreprise ». La digitalisation de notre monde accélère de manière exponentielle le volume d’informations et la rapidité de transmission. Dépassé, cherchant désespérément à répondre aux exigences de performance, l’être humain contraint son corps jusqu’à l’extrême limite. Il va jusqu’à la rupture cognitive, émotionnelle et psychologique : le fameux burn out.

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La réussite c'est de se lever le matin sans ressentir le besoin de souffler en pensant au travail qui nous attend. . . Un conseil que j'aime donner aux autres et que j'applique moi même : si t'aimes pas ta vie change de vie. . . Il y a 11 ans jours pour jours on m'enfermais suite à un burn out professionnel. Aujourd'hui mon patron c'est moi, et ce ne sera plus jamais autrement in sha Allah. . . Je n'ai jamais hésité à taper du point, claquer des portes, impulsive c'est vrai mais poussée par un instinct qui ne m'a jamais trompé. . . Ils y a ceux qui sont faits pour être dirigés, et il y a ceux qui sont faits pour diriger. . . Si vous avez des rêves, réalisez les; dans ce monde où c'est marche ou crève, personne ne le fera à votre place ? . . . . #liberte #mumentrepreuneuse #entreprise #famille #artisan #commercant #burnoutprofessionnel #oumlife #free #patrone

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Comme l’explique le Journal du net dans un article très complet, le burn out met en exergue la perte de sens. Une perte qui impacte à la fois la motivation et l’équilibre global de l’individu. Tout ce qui est vivant est sans arrêt en interdépendance et en interaction. Nous sommes, en réalité, le fruit de coopérations incessantes. Et internet s’est développé sur ce modèle : grâce à un algorithme qui permet des milliards de connexions en même temps.

Nous sommes des êtres sociaux qui avons besoin de liens humains, d’interactions face à face. Nous en avons besoin pour nous construire et comprendre la société qui nous entoure. Et c’est ce que trop d’entreprises oublient lorsqu’elles digitalisent à outrance leur fonctionnement.

S’auto-discipliner pour ne pas sombrer

En 2020, il semble bien difficile de fonctionner sans internet et/ou ses réseaux sociaux. Et cela ne semble pas être la bonne solution. En revanche, pour éviter de sombrer maintenant ou prochainement, nous pouvons changer notre comportement et nous auto-discipliner.

Prendre conscience de l’impact que son smartphone (et internet) a sur soi est déjà une excellente chose. Car lorsqu’il y a prise de conscience, l’être humain a toutes les cartes en main pour agir. S’il décide de ne rien faire, ce sera un choix conscient. Ce qui diffère totalement de lorsqu’on nous impose quelque chose.

L’idée ici est de s’imposer des limites. D’abord « simples » comme ne plus regarder son smartphone avant d’aller se coucher ou le matin dès que l’on ouvre les yeux. Et puis plus difficiles, comme ne pas regarder/répondre à ses mails professionnels lorsqu’on quitte le bureau. Personne n’a le droit de nous obliger à surfer sur internet en dehors de nos heures de travail.

Et lorsqu’on a commencé à se désintoxiquer, on peut carrément se désabonner de certains influenceur.euse.s qui nous frustrent. Et pourquoi pas désactiver les notifications de nos réseaux sociaux d’ailleurs pour, au final, arriver à ne plus toucher notre smartphone ou ordinateur durant plusieurs heures d’affilée.

Cet article a provoqué en vous une prise de conscience ? On en discute plus amplement sur notre forum, dans la rubrique Santé

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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