Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix de nos produits énergétiques et de nos matières premières ne font que flamber. Une inflation que certain.e.s voient et subissent, notamment au niveau des prix du carburant. Pourtant, il y a un autre phénomène, résultant de l’inflation, dont vous êtes peut-être victime depuis toujours… la shrinkflation. On vous explique en quoi consiste cette stratégie commerciale.
Plus de vide… au même prix
Vous avez certainement déjà acheté un paquet de chips et vous êtes rendu.e compte qu’il y avait quasiment plus de vide que de chips ? Et pourtant, vous payez le prix fort. Eh bien, vous tombez royalement dans la stratégie de shrinkflation des marques.
C’est une technique commerciale destinée à lutter contre l’inflation des prix. Contraction de « shrink », rétrécir en anglais et d’inflation, ce concept consiste à ce que certaines entreprises réduisent les volumes des produits emballés, tout en vendant au même prix.
Autrement dit, votre paquet sera moins fourni en chips (par exemple) mais avec toujours le même prix affiché. L’idée derrière ? Il serait moins difficile pour les consommateur.rice.s d’accepter quelques grammes en moins que quelques centimes en plus. En 2018, la célèbre marque Coca-Cola avait déjà appliqué cette technique pour compenser la taxe soda.
Moins de PQ, plus de carton, même prix
Ce soir, on dormira moins bête en sachant désormais pourquoi les paquets de chips sont toujours à moitié vides… Cependant, le phénomène de la shrinkflation ne touche pas seulement ce secteur. C’est une pratique que l’on retrouve également dans le marché du fromage, des pâtes, des produits hygiéniques, etc.
Les fans de Kiri, vous serez déçu.e.s. Camille Dorioz, ingénieur agronome de formation spécialisé en agroécologie, a découvert que même dans une portion de Kiri, les quantités ont baissé de deux grammes.
« En silence, le petit carré de fromage frais est passé de 20 à 18 grammes. Pour le.a consommateur.rice, ça n’a l’air de rien, c’est indolore, mais c’est 10 % de produit en moins. Multiplié par des milliers de tonnes de fromage, c’est tout bénef pour le fabricant », explique un jeune homme qui travaille pour l’ONG Foodwatch à Charli Hebdo
Même constat pour nos paquets de papiers toilette. L’industriel américain Charmin (groupe Procter & Gamble) a par exemple augmenté le diamètre du carton de ses rouleaux et a réduit le nombre de papiers. Résultat : moins de PQ, vendu au même prix, ni vu, ni connu. C’est dingue, vous en aviez conscience ? Nous non…
La shrinkflation : une pratique illégale ?
Après avoir découvert ça, on se sent trahi et trompé. Et c’est tout à fait normal. On pourrait même croire que cette pratique est illégale, mais, non ! En effet, celle-ci reste légale à partir du moment où l’étiquetage est conforme sur le paquet.
« Certes, la shrinkflation est légale et comme leur produit leur appartient, il font ce qu’ils veulent avec. Ils n’ont aucune obligation d’information du/de la consommateur.rice et c’est bien ça le problème. Il faudrait qu’une loi impose une mention spécifique, comme ça existe au Brésil », explique Camille Dorioz à Charli Hebdo
Mais, cette pratique est surtout due à une hausse générale des prix des ingrédients, de l’emballage et du transport, qui contraint les entreprises à augmenter leur prix. Dans ce contexte, comment ne pas/plus se faire avoir ? Pensez à regarder le prix au kilo selon votre budget et à privilégier l’achat de produits en vrac, sans emballage donc.