Comme chaque année, le calendrier « sexy » des pompiers australiens revient mettre de l’huile sur le fantasme des hommes du feu. Dans ce nouvel agenda grandeur nature, les héros en rouge tombent leur uniforme pour laisser transparaître leur torse incendiaire. Il n’en fallait pas plus pour rallumer cet attrait inconditionnel pour la figure du pompier, ce sauveur en botte de cuire et en casque métallique. Cet homme, qui incarne le courage, la bravoure et la sécurité, n’est pas encore prêt d’éteindre notre imaginaire sensuel. D’ailleurs, le fantasme du pompier est loin de se cantonner à un simple accoutrement moulant, il découle de toute une symbolique.
Le calendrier « sexy » des pompiers, un combustible érotique
Pour tourner la page sur 2024 et enrichir leur traditionnel calendrier, les pompiers australiens ont mis leur musculature herculéenne et leur sourire hollywoodien à contribution. Dans cette 31e édition, les soldats du feu s’affichent avec très peu de tissu sur le dos et des animaux tout mignons au creux des bras. Autant dire que beaucoup de personnes aimeraient être à la place de ces petites bêtes.
Avec leur bretelle déployée sur leur torse nu, leur visage angélique et leur biceps affûtés, les pompiers donnent de sacrées bouffées de chaleur. Face à ce calendrier de pompier aux intonations sensuelles, il faudrait plus d’un fourgon pompe-tonne pour calmer le feu qui prend sous les culottes. Au lieu de chercher les jours fériés et les potentiels ponts comme il est coutume de le faire, les yeux sont rivés sur ces clichés qui transpirent de sous-entendus coquins.
Cette éphéméride est le propre des pompiers. Ce sont quasiment les seuls de la fonction publique à se mettre en scène dans ce type de calendrier suggestif. Difficile d’imaginer le facteur poser en boxer sur son fidèle destrier à pédales. En dehors de la collecte de fonds salutaire, le calendrier des pompiers a surtout pour vocation de renforcer la sympathie et l’admiration à l’égard de ces vaillants hommes.
À travers cette série de photos, ils sont volontairement « glamourisés » et dépeints comme des légendes. Le fait de soulever l’habit formel pour révéler une silhouette athlétique est stratégique. Ces abdos saillants, ces veines congestionnées et ces pectoraux aux allures de roc se conforment à un idéal : celui de l’homme infranchissable. Des images allégoriques qui font de grandes étincelles sur le fantasme du pompier.
Le pompier, ce héros des temps modernes
Si le fantasme du pompier est aussi vif et intemporel, ce n’est pas seulement grâce à ces calendriers torrides. Le pompier en lui-même est la réincarnation réelle du prince ou du chevalier blanc dans les contes de fées. C’est lui qui accourt lorsque des vies sont menacées. Cet homme en cape rouge se rapproche avec une extrême fidélité de ces héros de fiction qui ont le sens du sacrifice et qui ont bercé notre imaginaire. C’est lui qui délivre la femme piégée entre les flammes, qui sauve le chat bloqué en haut d’un arbre et qui prodigue les premiers secours lors d’une chute en vélo. Il ne faut pas plus d’ingrédients pour établir un tableau des plus romanesques.
Le fantasme du pompier fait également rejaillir un petit complexe de Cendrillon bien enfoui. Depuis leur plus jeune âge, les femmes sont exposées à cette image de l’homme providentiel voué à tendre la main à ces mesdames et à les « libérer » de leurs problèmes. Inévitablement, à l’âge adulte, le prince charmant prend l’étoffe du pompier et concrétise cette idée de l’homme « rempart ». Sauf qu’à la différence de cette figure fantaisiste à l’épée, le pompier n’est pas une illusion. C’est cette véracité qui rend le fantasme du pompier aussi explosif.
Le fantasme du pompier, où l’effet « uniforme »
Ce qui caractérise un pompier, c’est avant tout son uniforme ajusté. Au-delà de flatter le fessier tonique des soldats du feu, ce costume est également un signe d’autorité et de fiabilité. Si les femmes souhaitent l’intégrer à leurs jeux de rôle les plus inavouables, c’est parce qu’il renferme un côté « ange gardien ». Cet uniforme, pourtant assez simpliste, en impose sur les silhouettes. Il traduit un rôle prestigieux et honorable au sein de la société. Au même titre que le treillis des militaires ou la blouse blanche du médecin, il montre une position sociale élevée, ce qui peut nourrir le fantasme du pompier.
La pop culture s’est également attelée à donner de l’aplomb à cet uniforme, plutôt modeste en apparence. Par exemple, dans le film « Backdraft » de 1991, la combinaison marine est posée sur le corps de William Baldwin, un acteur au physique plutôt flatteur. Même constat dans « Ladder 49 », où le magnétique John Travolta se prête à l’horreur des flammes. Sur le grand écran, les pompiers sont sans cesse romantisés et hissés sur des visages attirants. Il y a aussi un certain mystère qui plane derrière l’uniforme. Il s’ouvre sur de multiples devinettes impudiques : un torse tatoué, un « V » à la naissance du sexe ou encore des fossettes en bas du dos… Toutes les suppositions sont permises, même les plus grivoises.
Sous le costume, un côté protecteur qui rassure
Le pompier est l’un des rares hommes à qui les femmes pourraient livrer leur corps en toute sérénité et sans craindre d’être « utilisées ». À l’opposé polaire du bad boy qui s’illustre par ses comportements toxiques, le pompier est une métaphore de la bienveillance. Il transporte avec lui des valeurs morales très réconfortantes. Le fantasme du pompier émane de cette idée de « pleine confiance » et de sûreté absolue. Contrairement à d’autres personnages plus menaçants comme les forces de l’ordre, les pompiers permettent un lâcher-prise total. Une donnée nécessaire pour s’adonner aux plaisirs de la chair.
Le fantasme du pompier traverse les frontières, les époques, mais aussi les opinions politiques et les préférences physiques. Il s’applique en secret dans les chambres à coucher, mais il est résolument fédérateur. Épuré de toute méchanceté, le pompier séduit par son incroyable sens du devoir et sa nature altruiste. Ce cher Christian Grey ne fait clairement pas le poids avec sa collection de menottes et ses fouets à plumes. Encore aujourd’hui, beaucoup préféreraient se voir attacher au lit avec une lance à incendie.
Si le fantasme du pompier est toujours actuel, c’est tout bonnement parce qu’il fait allusion à des hommes au service des autres. Il empourpre donc les joues pour de saines raisons. Cependant, ce n’est pas une excuse pour abuser du 18. Mieux vaut se contenter de scénarios cousus de toute pièce dans l’intimité d’une couette.