Pourquoi la vie privée des célébrités nous intéresse-t-elle autant ?

Kate Middleton hospitalisée, Kev Adams opéré, et quid de la vie privée de Gabriel Attal ? Tant de sujets qui décorent les pages d’accueil de vos médias favoris. Curiosité malsaine ou réel intérêt ? Pourquoi la vie privée des célébrités nous intéresse-t-elle autant ? Réponses.

Rêver à une vie qui n’est pas la nôtre

Les stars ont quelque chose en plus : la gloire. Quand nous rentrons le soir fatigué.e.s par une journée de travail, iels semblent avoir passé leur journée en gala à siroter des cocktails. Leur parole est d’évangile, iels sont influent.e.s. En somme, leurs vies vendent du rêve. Même s’il faut rester critique face à ce qui est présenté sur les réseaux sociaux et dans la presse, la vie privée des célébrités semble être une version améliorée de la nôtre. Les soucis semblent glisser sur leurs vestes de designers, si tant est qu’elles donnent l’impression d’en avoir !

Fatalement, la question de la richesse entre en jeu. Les célébrités brassent des millions, se payent des voyages à l’autre bout du monde en all inclusive et ne vérifient pas l’état de leur porte-monnaie à la fin du mois. Un mode de vie loin d’appartenir à tout le monde et qui, à juste titre, donne envie. Dans un monde où l’argent est le nerf de la guerre s’immisçant dans chacune des strates de nos vies, les figures publiques nous vendent l’idée d’une vie sans tracas financier. Et même si l’argent est loin de faire le bonheur, il est admis qu’il résout des problèmes dont on se passerait volontiers.

L’intérêt pour les célébrités permet ainsi une respiration hors de notre quotidien teinté de toutes les émotions. On trouve l’occasion de rêver au calme pour soi-même au travers de ces visages si familiers.

Aduler des physiques

La soif de contrôle de son image

Bien souvent, les stars sont célébrées pour leur plastique. Même lorsque c’est leur célébrité qui leur confère leur beauté. Avec les fonds nécessaires pour un.e styliste, un.e coach sportive personnalisé.e, la nourriture la plus saine et de saison… peut-être que oui, notre teint est un peu plus éclatant.

La vie privée des célébrités nous donne alors l’impression qu’il existe quelque part la possibilité de contrôler les supposés défauts qui nous fragilisent le plus. Une envie qui peut être dévorante à l’ère des selfies.

Le « mystère » de la célébrité

En tant qu’humain.e.s, nous avons toujours eu des symboles « supérieurs » à admirer. Tantôt des héros mythologiques, tantôt des dieux et des déesses de toutes formes. Puis les figures de la royauté se sont imposées comme déités. Si l’intérêt pour ces dernières est moins prégnant aujourd’hui, elle continue d’exister.

L’origine de la royauté repose sur le mythe du « sang bleu », un sang sélectionné par Dieu pour gouverner sur le pays. On parle alors du gotha, l’élite de l’élite. Celles et ceux qui façonnent le monde en tirant des ficelles que nous imaginons à peine.

Pourtant, on notera que ce sont toujours les plus charismatiques à qui on accorde le plus de crédit. C’est leur vie privée à elleux qui fascine le plus. Que porte le Prince pour dormir ? Qui est cette personne aperçue à son bras ? Était-il saoul samedi dernier ? À ce propos, Jamil Dakhlia expliquait : « Dans ces familles, on voit que celles et ceux qui sont les plus plébiscités sont photogéniques ou ont une vie privée qui intéresse, la célébrité ne dépend plus seulement de l’arbre généalogique, de sa lignée ».

Les traits vecteurs de valeurs

Avant le cinéma, les contes et légendes ne donnaient pas toujours de traits concrets à ces figures adorées. La naissance des stars de cinéma dans les années 1900 a donné un visages aux idoles.

La morale des histoires n’est dorénavant plus abstraite : le mauvais et le bon se sont chacun dotés d’un faciès. Et par la force des choses, les traits de l’acteur.ice deviennent le véhicule de ces vertus. C’est ce qu’on appelle la persona. Il s’agit de la façon dont la personnalité de l’interprète est façonnée, aux yeux du public, selon les personnages qu’iels a incarné et les positions qu’iel a prises. De fait, l’idée que l’on se fait de la vie privée des célébrités sur nos écrans se meut – à tort ou à raison – avec ce qu’iels nous ont laissé voir.

La blogueuse Shanspeare explique dans sa vidéo « Love is Dead (and Other Parasocial Lies) » : « Nous ne voyons pas les célébrités comme des gens, mais presque comme des personnages. Comme s’iels jouaient dans le film de leur propre (…) vie. Iels ne sont pas réel.le.s pour nous, de fait, il est plus facile d’en attendre davantage de leur part que de la nôtre (…) Iels sont nos nouveaux contes de fées. (…) C’est parfait pour nous car nous ne savons pas ce qu’il se passe quand l’écran devient noir ou que les célébrités ferment la porte ».

Se réjouir du malheur d’autrui

Autre point : on adore détester les célébrités. Quoi de plus facile que d’émettre un jugement sur un.e parfait.e inconnu.e ? Pourtant, nous sont-iels si inconnu.e.s que ça ? Après tout, leur vie est étalée partout dans les tabloïds. Leurs bonheurs, leurs malheurs, leurs réussites et, bien évidemment, leurs erreurs.

Difficile de trouver de quoi reprocher à ces personnes placées quotidiennement sur un piédestal. Pourtant, avec un quotidien étalé dans les médias, le droit à l’erreur est mince. Lorsque les vedettes gaffent, elles sont soudainement comme nous. Faillibles, imparfaites… si certain.e.s se réjouissent de voir le masque tomber, d’autres s’en agacent. L’argument est simple. Leur vie est si parfaite : comment peuvent-elles pêcher à honorer cette perfection ?! Comment peuvent-elles se permettre des écarts quand leur vie entière est bordée de fleurs et de satin ?! Sorte de façon de dire : « si vous n’êtes pas capable d’endosser le rôle de perfection, laissez la place à quelqu’un d’autre ». Ce jugement immédiat envers des gens dont on sait tout et qui ne savent rien de nous semble soulager.

Le temps du scandale, on ne sent plus inférieur.e à elles. Soudainement, iels sont comme nous. La jalousie sort de l’équation et notre sentiment d’infériorité se calme. Notre vie nous convient soudainement et on se réjouit de ne pas avoir une horde d’étranger.ère.s prêt.e.s à nous juger.

La vie privée des célébrités nous vend un schéma de vie qui nous échappe. Tantôt convoité, tantôt détesté, leur quotidien fait couler l’encre. De l’adulation à la critique, il n’y a qu’un pas. Subitement, les célébrités semblent nous devoir des explications sur une existence qui ne nous regarde pas. Les magazines people nous abreuvent du sujet en pleine connaissance de l’ambivalence que nous ressentons vis-à-vis des stars. On en veut toujours plus : on veut aimer, on veut haïr, on veut émettre un avis sur quelque chose qui nous est inatteignable. On ne veut pas se sentir mis.es de côté. Un sujet qui mène alors à réfléchir à la notion de figure publique et aux limites de la vie privée dans une société régie par les images instantanées.

Faustine Moulin
Faustine Moulin
Formée en radio, j'ai fait mes classes à base de chroniques et interviews concernant la scène musicale et autres sujets plus niches les uns que les autres. Rédactrice passionnée et extravertie qui aime rentrer chez elle à la fin de la journée, je cherche l'intérêt dans tous les sujets.
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