Que valent les puffs, ces cigarettes électroniques jetables très prisées chez les ados ?

Les puffs, cigarettes électroniques aux allures de confiserie, écument un succès fulgurant chez les jeunes. Démocratisées par le réseau social TikTok, elles doivent leur popularité à leur format ludique et leurs parfums régressifs. Ces cigarettes électroniques à usage unique sont les nouveaux gadgets dans le vent. Mais ces accessoires qui dévoilent des odeurs de barbapapa ou de cola dans un souffle de fumée divisent les aficionados de la vape. Que faut-il penser des puffs ? Est-ce une tendance passagère destinée à se consumer ou une pratique d’avenir ? La rédaction éclaire votre lanterne. 

Qu’est-ce qu’une cigarette puff ?

Si la cigarette puff semble être un OVNI émergent de la vape, elle existe en réalité depuis 2019. Créée sous l’impulsion de deux Californiens, elle n’est autre qu’une réinterprétation jetable de la cigarette électronique classique. Présentée sous la forme d’un stick, de la taille d’un stylo, la puff a été remise au goût du jour sur la toile. Le hashtag #puffs condense d’ailleurs pas moins de 150 millions de vues sur TikTok.

Cette cigarette électronique miniature est surtout convoitée pour ses saveurs sucrées, à la frontière de la friandise. Pastèque, marshmallow, ice-cream, menthe fraîche… en une bouffée, les adeptes sont immergé.e.s dans un nuage de gourmandise. Ces parfums, qui se confondent avec des bonbons, donnent à la puff un petit air de péché mignon. Elles se conjuguent d’ailleurs au pluriel sur le site majorsmoker.com.

Le mot « puff » signifie littéralement « bouffée ». Ces e-cigarettes qui tiennent dans une barre peuvent se prêter à 600 ou 700 bouffées. Un argument alléchant pour les fans de vape tricks et autres cumulus blanchâtres. Contrairement à une cigarette électronique traditionnelle, la puff est pré-remplie et pré-rechargée. Une fois vidée de son contenant, elle n’a plus aucune utilité.

Pourquoi la puff séduit-elle autant ?

La puff se hisse entre toutes les mains, des ex fumeur.se.s aux novices de la vape. Senteurs enfantines réconfortantes, emballage attrayant parsemé de couleurs, côté pratique, prix abordable… voilà les principaux arguments qui font la gloire de la puff sur le marché de la cigarette électronique.

À l’inverse de ses homologues, la puff est prête à l’emploi et induit donc peu de contraintes. Nul besoin de transporter tout un attirail à base d’e-liquide et de recharge, la puff ne nécessite aucun effort, elle se suffit à elle-même.

Hormis son aspect fonctionnel, elle est aussi facile à apprivoiser. Pas de bouton à titiller ou de notice à déchiffrer, elle s’active en une inspiration. Un dispositif simplifié qui répond à une certaine immédiateté. Enfin, son format de poche discret et compact lui confère un côté portatif particulièrement appréciable dans les déplacements du quotidien. Son prix, lui aussi, se veut accessible à toutes les bourses. Située dans une fourchette de prix allant de 6 à 10 euros, la puff est plutôt économique. Un comble pour les personnes qui souhaitent uniquement tester la cigarette électronique, sans s’engager.

Quelle est la composition d’une cigarette puff ?

La puff ne se compose pas seulement de parfums aguicheurs, elle abrite une batterie non rechargeable, une résistance et le fameux e-liquide, qui donne ce goût si enivrant. Selon l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), la plupart des e-liquides contrôlés sur le marché français se composent de propylène glycol, de glycérine végétale, d’arômes et de sels de nicotine.

Leurs goûts miment souvent les desserts d’antan et autres petites douceurs culinaires. Un parti-pris stratégique qui en appelle à la mémoire olfactive pour fidéliser la pratique.

La puff contient-elle de la nicotine ?

La grande majorité des puffs distribuées chez les buralistes ou sur les sites spécialisés contiennent de la nicotine, dans la limite légale de 2 %. En général, le.a consommateur.ice a le choix entre un taux allant de 0 à 1,7 %. C’est là que le bât blesse. Même si certaines puffs sont estampillées sans nicotine, elles sont loin de mener la danse. Ce sont celles à base de nicotine qui caracolent en tête, au grand désespoir des professionnel.le.s de santé.

Sous leur dégaine inoffensive, les puffs peuvent aussi devenir perverses dans la mesure où elles façonnent une certaine dépendance. La nicotine, même servie en petite quantité, fait le terreau fertile des addictions. En revanche, sélectionnée en bonne conscience et de manière éclairée, la puff se substitue idéalement au tabac. Au même titre que les cigarettes électroniques de référence, elle est capable d’aider au sevrage. Tout est question de lucidité.

La puff est-elle nocive pour la santé ?

La puff est sur une pente douce. Pourtant, son utilisation est régulièrement décriée. Ce qui inquiète, c’est principalement sa sollicitation à un âge de plus en plus précoce. Sur TikTok, les mineur.e.s s’érigent en porte-parole des puffs et vont même jusqu’à faire des « revues » en vidéo.

Avec cette communication bien rodée, la puff se répand comme une traînée de poudre jusqu’aux portes des collèges et des lycées. Si ces produits sont normalement interdits aux moins de 18 ans, ils ont réussi à se glisser dans les sacs Eastpack des plus jeunes. Selon l’Alliance contre le tabac, les 2/3 des adolescent.e.s âgé.e.s de 13 à 16 ans ont déjà entendu parler de la Puff et 13 % d’entre elleux l’ont déjà utilisée.

Cette e-cigarette aux saveurs « améliorées » est dans le collimateur des médecins puisqu’elle hameçonne surtout l’attention des jeunes. Ses goûts enivrants et son allure légère en font un objet de convoitise privilégié pour les millenials. Selon les spécialistes, sa vente devrait donc être plus encadrée.

En résumé, le phénomène « puff » est à prendre avec des pincettes. Avant de concrétiser l’achat, mieux vaut s’assurer que la e-cigarette jetable ne contienne pas de nicotine. Sinon le geste sera forcément contre-productif. Mais sollicitée raisonnablement, la puff peut tout de même détourner du briquet.

En partenariat

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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