Les discriminations au travail liées à l’apparence physique ont beau être reconnues et sanctionnées par la loi, elles persistent et cela ne semble pas prêt de s’arrêter malheureusement. Plusieurs études nous révèlent ainsi que les salariés jugés « beaux » percevraient des salaires en moyenne 12% plus élevés que les autres. Un constat qui témoigne du poids des apparences dans le monde de l’entreprise.
Les discriminations persistent même après l’embauche
On connaissait les discriminations à l’embauche liées à l’apparence physique. On découvre désormais que la « beauté » ou la « laideur » influencent aussi les salaires. En 2016, le baromètre réalisé par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail nous apprenait ainsi que le critère de l’apparence physique arrivait en deuxième position des facteurs de discrimination cités par les demandeurs d’emploi.
Mais ces discriminations se poursuivent bien après l’embauche. Certaines études permettent ainsi de penser que les salariés jugés « beaux » percevraient en moyenne une rémunération 12% plus élevée. À l’inverse, les salariés au physique jugé disgracieux percevraient des salaires de 11 à 15% inférieurs à ceux des autres, comme le rapporte Le Figaro. Une discrimination liée à l’apparence physique qui impacte d’ailleurs davantage les femmes que les hommes.
La loi reconnaît et sanctionne pourtant ce type de discriminations. Mais dans les faits, il est souvent difficile de prouver qu’on en a été victime. Le monde de l’entreprise banaliserait, voire même accepterait, d’ailleurs ce type d’injustice.
Les salariés jugés « beaux » mieux payés, le Défenseur des droits inquiet
Face à ce constat inquiétant, le Défenseur des droits Jacques Toubon a jugé bon, en octobre dernier, de redéfinir le cadre réglementaire lié à ce type d’injustice. Il le rappelle, la discrimination liée à l’apparence physique se décompose en cinq points. L’obésité et la grossophobie, les tenues vestimentaires, les coiffures, les barbes et enfin les tatouages et les piercings.
Un rappel qui, on le craint, n’aura que peu d’effet… Le Défenseur des droits le dit lui-même : « Le sujet est négligé ». Il souligne d’ailleurs que : « La prise en compte de l’apparence est intégrée comme allant de soi ». Et de conclure tristement : « Dans notre société pétrie d’images, le poids des apparences est considérable ».
Une inquiétude doublée d’une certaine impuissance des pouvoirs publics. Car comme nous le rappelions, si la loi condamne ce type de discrimination, il reste difficile dans les faits d’apporter la preuve qu’on en a été victime. Et si, comme l’affirme le Défenseur des droits, le monde de l’entreprise la banalise, les chances de voir la situation évoluer semblent malheureusement infimes.
Êtes-vous étonné du fait que les salariés jugés « beaux » gagnent plus que les autres ? Avez-vous été victime de discrimination au travail ? Racontez-nous votre histoire sur le forum.