Moins de jours travaillés pour plus de productivité ? L’idée séduit et interroge dans l’Hexagone. Entre quête de bien-être et performance économique, la semaine de quatre jours laisse entrevoir une révolution dans le monde du travail. Mais qu’en est-il vraiment sur le terrain ? Dans le sillage d’une quête accrue pour l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, la semaine de quatre jours émerge comme une réforme potentielle du monde du travail.
Des tentatives en grande distribution
En France, ce concept suscite un intérêt croissant, tant chez les salarié.e.s que chez les employeur.euse.s. Les expérimentations menées par des entreprises variées, telles que Lidl, qui depuis septembre 2023 teste divers aménagements du temps de travail en supermarché, illustrent cette tendance. Laetitia de Montgolfier, directrice exécutive RH chez Lidl France, souligne que ces initiatives visent à améliorer le quotidien des collaborateur.trice.s tout en renforçant l’attractivité de l’enseigne.
Des discussion au niveau politique
Cette approche est également encouragée par des membres du gouvernement. Gabriel Attal, ancien ministre délégué chargé des Comptes publics et actuel Premier ministre, voit dans la semaine de 35 heures sur quatre jours une opportunité pour réduire le stress et accroître le bien-être au travail. Les avantages ne sont pas uniquement pour les employé.e.s : les employeurs y trouvent leur compte avec une promesse d’attractivité renforcée et une productivité accrue.
Chez nos voisin.e.s du Royaume-Uni, une majorité des entreprises ayant pris part au projet pilote mené par Autonomy et 4 Day Week Global ont choisi de pérenniser cette organisation temporelle. La réduction du temps de travail y a été synonyme d’une hausse notable du bien-être sans engendrer de coûts supplémentaires pour les patron.ne.s.
Pour qui la semaine de 4 jours ?
Selon un sondage Robert Half réalisé en juin 2022, 35% des employeur.euse.s envisageaient d’introduire la semaine de quatre jours dans l’année suivante. Si on ajoute à cela les 22% qui ont déjà franchi le pas, on observe que près de la moitié des entreprises françaises se dirige vers ce modèle.
Des entreprises privées encore frileuses
Pourtant, cette transition semble plus aisée pour les Très Petites Entreprises (TPE) et Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les grands groupes restent plus réticents ou discrets sur leurs politiques internes en matière d’aménagement du temps de travail.
Le secteur public en période test
Le secteur public n’est pas en reste avec l’exemple de l’Urssaf Picardie où une expérimentation a débuté au 1er janvier 2023 pour tester différents protocoles horaires. Ces derniers incluent la semaine de quatre jours sur une période d’un an. Malgré un enthousiasme palpable quant aux retours préliminaires indiquant un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et une réduction notable de la fatigue corporelle, il apparaît que seul un nombre limité d’agents a opté pour cette nouvelle organisation temporelle jusqu’à présent.
En effet, « si le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a demandé à ses ministres lors de son discours de politique générale, d’expérimenter la semaine de travail en 4 jours dans leurs administrations, pas question de rogner sur le nombre d’heures travaillées » expliquait le journal Marianne. Moins de jours, certes, mais pas moins d’heures !
L’évolution vers une semaine allégée reflète ainsi non seulement un changement dans la perception du travail, mais aussi un véritable pari sur l’amélioration qualitative du temps passé hors et au sein de l’environnement professionnel. Ces expérimentations hexagonales dessinent peu à peu le visage d’un futur potentiellement transformateur pour le monde du travail français.
Cette transition vers un rythme réduit semble porter ses fruits tant en termes de qualité de vie au travail que sur le plan opérationnel. Finalement, ces expérimentations dessinent un paysage professionnel où flexibilité et performance semblent pouvoir cohabiter harmonieusement.Cependant, ces changements ne sont pas exempts de défis ; ils requièrent une adaptation rigoureuse dans la gestion des priorités et l’organisation quotidienne pour éviter que les journées comprimées ne se transforment en source supplémentaire de pression.