Avec la démocratisation du télétravail, force est de constater que la plupart d’entre nous ne comptent plus les heures passées à travailler. Osant à peine avouer qu’il n’est pas rare de répondre à un mail sur son téléphone passé 21h. Mais cela nous rend-il plus productif.ve pour autant ? Pas vraiment selon les chiffres. Ce serait même plutôt l’inverse. Pour palier au désastre économique dû à la Covid et booster la productivité de ses salarié.e.s, certains pays ont alors décidé de tester une nouvelle méthode. La semaine de 4 jours, au lieu de 5. Y viendra-t-on en France ? Quels sont les avantages ? C’est le dossier de la rédaction.
Semaine de 4 jours : des arguments qui font mouche
Il y quelques mois, l’Islande a testé la semaine de 4 jours en demandant à 2 500 travailleur.euse.s (1 % de la population active du pays) de ne travailler que 4 jours par semaine. Et le résultat est sans appel : autant de masse de travail abattue pour moins d’heures de travail au global. Et à la clef, des salarié.e.s plus heureux.euses puisque plus de temps libre à consacrer à leur vie personnelle.
En Allemagne, les salarié.e.s travaillent en moyenne 1,8 heure de moins par semaine qu’au Royaume-Uni. La productivité y est pourtant supérieure de 14,6 % selon Elle.com. Au Danemark, où les travailleur.euse.s font le moins d’heures de l’Union européenne, la productivité est 23,5 % plus élevée. Bien entendu, le monde du travail est actuellement en pleine mutation. Et la démocratisation du travail à la maison serait peut-être l’occasion rêvée pour passer à la semaine de 4 jours.
En effet, on lui prête de multiples avantages. Le contexte Covid aidant, il est maintenant primordial d’apprendre à séparer « personnel » et « professionnel », surtout pour ceux.celles qui travaillent depuis la maison. En 2019, Microsoft Japon a réduit la semaine de travail de ses employé.e.s d’un jour, dans le cadre du « défi choix travail-vie ». Au mois d’août, le bureau était fermé tous les vendredis, sans modifier le salaire des employé.e.s.
Résultat ? Plus 39,9 % de productivité comparée au mois précédent. Les réunions sont devenues plus efficaces et les employé.e.s, plus heureux.euses. Autre constatation : 59 % de pages imprimées en moins et une consommation électrique abaissée de 23 % dans les bureaux. Sans parler des avantages en termes de recrutement : une semaine de 4 jours, voilà un sacré avantage vis-à-vis des concurrents !
Et la France dans tout ça ?
Vous vous en doutez, la semaine de 4 jours fait rêver la majorité des travailleur.euse.s Français.es. C’est l’occasion de prendre plus de temps pour soi et ses proches. Mais c’est aussi un défi et une réorganisation complète. Car le nombre de jours de présence au bureau diminue, mais pas la masse de travail ni les tâches à accomplir. Avoir une semaine de 4 jours signifie également avoir une plus grande amplitude horaire sur les 4 jours travaillés. Comme tout grand changement, cela implique également des sacrifices.
Et à cela, il semble que la France ne soit pas prête à céder, selon Newdeal.io. En effet, les entreprises françaises ayant fait le choix de la semaine de 4 jours sont encore aussi rares qu’une licorne. Globalement, les patron.ne.s Français.es ont peur qu’enlever un jour de travail complet affecte les résultats de l’entreprise et que les objectifs ne soient pas atteints.
Qui plus est, on se doute qu’amputer d’un jour la semaine de ses salarié.e.s demande autant d’organisation à une énorme entreprise qu’à une petite startup. Qui sera là pour répondre aux clients lors du jour de fermeture ? En effet, cela nécessite de revoir complètement l’emploi du temps voire d’engager plus de personnel. Et la France n’étant pas franchement pionnière en termes d’entrepreneuriat, on doute que la fameuse semaine de 4 jours soit adoptée de si tôt. Peut-être que les conséquences du Covid nous donneront tort et que notre gouvernement décidera d’agir… Seriez-vous adepte de la semaine de 4 jours ? Venez en parler sur nos forums.
De notre côté, on vous propose également de découvrir notre analyse sur l’après-Covid synonyme de retour aux années folles. On vous parle aussi de minimalisme numérique, une pratique bien utilise aux télétravailleur.euse.s. Et enfin, notre article de fond sur la fameuse crise du quart de vie.